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18e
Régiment de
Tirailleurs
Algériens Deuxième période : 1939-1940 |
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![]() ![]() 1919-1926 |
1919 -1926 | 1939-1940 | 18e RTA 1940
Les cadres d'active proviennent principalement des 2e RTA de Mostaganem (division d’Oran, à 300 kilomètres à l'ouest d'Alger) et 6e RTA de Tlemcen (division d’Oran, à 500 kilomètres à l'ouest d'Alger). Les réservistes proviennent pour leur part du recrutement d'Alger (Maison-Carrée, Tizi Ouzou). Avant 1939, le recrutement d'Alger constitue en temps de paix les 1er RTA de Blida, 5e de Maison-Carré, 9e de Miliana, 13e à Metz, 21e à Épinal, 25e à Sarrebourg, unités d'active, et à la mobilisation les 17e, 29e, 33e RTA de réserve, dissous au cours des années 20, après avoir servi en Rhénanie, au Levant, au Maroc, ... Le recrutement d'Oran constitue en temps de paix les 2e RTA de Mostaganem, 6e de Tlemcen, 14e à Châteauroux, 22e à Toul, unités d'active, et à la mobilisation, selon les principes de numérotation des RTA, le 18e RTA, qui a servi notamment au Levant. Le drapeau du 18e RTA porte les inscriptions : Levant 1920-1926. Les Ier et IIe bataillons portent la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures (bleu clair et rouge), Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec deux palmes correspondant à leurs deux Citations à l'Ordre de l'Armée au Levant. Le 18e RTA de 1939, régiment de réseve, est constitué sur le type Nord Africain Motorisé et affecté à la 87e Division d'Infanterie d'Afrique.
Carte de l'Algérie
L'effectif des
régiments à trois
bataillons est en théorie (loi du 17 mars 1932) de : Jeudi 14 septembre 1939, le Régiment est prêt à partir.
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![]() ![]() 1925-1926 |
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En Tunisie (septembre-novembre 1939) Une fois formé, le 18e RTA fait mouvement à partir du 15 septembre 1939 de Maison-Carrée et Tizi Ouzou sur la Tunisie, 800 kilomètres vers l'est ; la Lybie voisine est aux mains des Italiens. Il stationne à Enfidaville, à 90 kilomètres au sud de Tunis près du golfe d'Hammamet. La 87e DIA a son PC à Zaghouan, à 40 kilomètres d'Enfidaville sur la route de Tunis. L'instruction commence. Jeudi 21 septembre, le Régiment relève à Enfidaville le 3e Zouaves, dirigé vers le sud. Sa mission est de doubler la défense côtière et de se tenir prêt à occuper une position sur le front Bouficha – Sidi El Hani. Bouficha est à 20 kilomètres au nord d'Enfidaville en direction d'Hammamet. L'instruction se poursuit. Début octobre, le Général Barbeyrac de Saint Maurice commandant la 87e D.I.A. passe en revue le Régiment. L'instruction des spécialistes est poussée, et des exercices sont organisées. Lundi 16 octobre, le Général Blanc commandant les fronts tunisiens passe en revue le Régiment le long de la route d'Enfidaville à Zagouan. Avant la revue, le Drapeau est présenté au Régiment par le Colonel. Vendredi 3 novembre, le Régiment reçoit l'ordre de préparer un départ pour une destination inconnue. Toutes les voitures et les animaux et seront laissés au camp de Bouficha. Le Régiment embarque à Bizerte, à 60 kilomètres au nord de Tunis, à partir du 8 novembre 1939, débarque à Marseille du 9 au 12 novembre, puis est dirigé en train du 10 au 12 sur Montpellier, à 150 kilomètres de Marseille.
En France, Montpellier (novembre 1939) A Montpellier, le PC du Régiment (PCRI) s’installe au château de la Colline et le Régiment, jusqu'alors du type Nord Africain Motorisé, est transformé en type Nord Est. Il perçoit les personnels et matériels nécessaires. L'effectif est complété avec des contingents du recrutement de l'Hérault et des départements voisins, environ 500 hommes (en théorie + 13 officiers et 509 hommes pour atteindre l'effectif de 80 officiers et 3.000 hommes). Le recrutement de la 16e Région Militaire de Montpellier (Etat-Major en temps de paix de la 31e DI Alpine ; 15e et 81e RIA, 56e RAD) s'étend aux départements suivants : Aude, Aveyron, Hérault, Lozère, Pyrénées Orientales, Tarn. Les Compagnies Hors Rang (CHR) des
bataillons sont dissoutes et une CHR du Régiment est
créé sous le commandement du Capitaine
Pellegrini, ainsi qu'une Compagnie Régimentaire d'Engins
(CRE) sous le commandement du Lt Bajard. Également, 3 canons
de 25 sont perçus.
Chaudrey (décembre 1939 - février 1940) Le Régiment embarque les 29 et 30 novembre
pour Arcis-sur-Aube et débarque les 1er et 2 décembre après
avoir parcouru 640 kilomètres. Le PC du Régiment
s'établit à Chaudrey,
Aube, à 10 kilomètres
à l'est
d'Arcis en direction de Nogent-sur-Aube. Les cantonnements de la troupe
dans des granges délabrées sont peu confortables.
L'hiver est
particulièrement
rigoureux
pour les Tirailleurs, aucun effet chaud n'a été
perçu autre que les couvres pieds (demi-couverture). La
grande
couverture est distribuée le 24 décembre 1939.
Durant le
mois de décembre, le Régiment poursuit
l'instruction au
camp de Mailly, à une quinzaine de kilomètres au
nord de
Chaudrey. Le JMO
note que la fusion se produit peu à
peu entre les algériens français et
indigènes et les tirailleurs du
recrutement de Montpellier.
L'instruction se poursuit en janvier février 1940 malgré le grand froid au rythme d'un exercice par semaine. Quelques permissions sont accordées. Toute la 87e DIA reçoit le MAS 36 et l'équipement 1935. Vendredi 16 février, le Lt-Col Clerc arrivant du dépôt de Montélimar prend le commandement du Régiment en remplacement du Lt-Col Pigeon.
Sur la Sarre (mars - avril 1940) Le jeudi 29 février, le Régiment embarque en gare d'Arcis et débarque le 1er mars à Sarre-Union (Bas-Rhin), après un trajet de 250 kilomètres. Le Secteur Fortifié de la Sarre forme une ligne le long de la frontière franco-allemande, de part et d'autre de la Sarre. Les fortifications y sont particulièrement légères, s'appuyant sur des inondations, on parle ici de « ligne Maginot aquatique ». Le Régiment va cantonner à une dizaine de kilomètres à Sarralbe (Moselle) et relève dans la nuit du 4 au 5 mars, à une quinzaine de kilomètres au nord de Sarralbe, le 51e RIC (7e Division Coloniale) aux Avant-Postes dans le Secteur Fortifié de la Sarre, où il reçoit son baptême du feu, PCRI à Ippling (Moselle) près de Sarreguemines et de la frontière allemande. La division a pour mission de tenir les intervalles de la position fortifiée à Grossblierstroff, sur la Sarre, qui constitue la frontière entre la France et l'Allemagne. Le Régiment doit fournir deux bataillons aux Avant-Postes de la ligne fortifiée à Grundviller et Villerwald. Il poursuit l'aménagement de la position. Des coups de main allemands et français ont lieu. Le 15 mars 1940, le Secteur Défensif de la Sarre devient le Secteur Fortifié de la Sarre. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, le 18e est relevé aux Avant-Postes par le 17e RTA. Il s'installe sur la position fortifiée, P.C. à Keskastel, à une vingtaine de kilomètres au sud d'Ippling et à 4 kilomètres au sud de Sarralbe. D'importants travaux sont effectués pour aménager la position avec l'aide des Pionniers du Régiment et une compagnie de travailleurs espagnols (27e).
En réserve du GA2 (mai 1940) La 87e DIA est retirée du front du 20e CA le mercredi 1er mai, relevée par la 82e D.I.A. et la 52e D.I., et placée en réserve du Groupe d'Armée n°2 (GA2) auquel elle appartient, dans la région de Dieuze (Moselle), à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest d'Ippling. Le mouvement est effectué par la route. Le Régiment remonte sur la position de résistance le lundi 6 mai pour l'exécution de travaux, PCRI à Sarralbe. Le lundi 13 mai, le Régiment reçoit l'ordre de se porter pour embarquement vers le sud dans la région de Fénétrange (Moselle), où il cantonne le 14, PCRI à Honskirch (Moselle), à 10 kilomètres au sud-ouest de Sarralbe, puis Mittersheim (Moselle) le 15, 10 kilomètres au sud de Honskirch, et embarquement à partir du mercredi 15, à Fénétrange, 6 kilomètres à l'est de Mittersheim. Le bruit court que la division va participer à l'assaut général en Belgique ... Les convois sont bombardés en cours de route et subissent d'importants retards. La Division est affectée à la 6e Armée du Gal Touchon puis à la 7e Armée du Gal Frère en formation. Dans le même temps, le 15 mai 1940, le colonel de Gaulle commandant la 4e Division Cuirassée (4e DCr), en cours de formation, a été appelé au Grand Quartier Général, où Doumenc et Georges lui confient la mission de protéger la mise en place par la 6e armée Touchon d'un front défensif sur l’Aisne et l’Ailette pour barrer la route de Paris : “ Le
commandement veut établir un front défensif sur
l’Aisne et l’Ailette pour barrer la route de Paris.
La 6e armée, commandée par le
général Touchon, formée
d’unités prélevées dans
l’Est, va s’y déployer. Avec la 4e
Division Cuirassée, opérant seule en avant dans
la région de Laon, il faut gagner le temps
nécessaire à cette mise en place. Le
général Georges, commandant en chef sur le front
Nord-Est, s’en remet à vous des moyens
à employer. D’ailleurs, vous dépendrez
de lui seul et directement. Le commandant Chomel assurera la liaison.
”
Mouvement vers l'Ailette (mai 1940) Le régiment débarque à Rethondes (Oise) à partir du vendredi 17 mai 1940, PCRI cantonné à Vieux-Moulin (Oise) en Forêt de Compiègne, le 17 dès son débarquement. Des sentinelles sont envoyées sur les ponts de l'Aisne de Rethondes et de Berneuil et arrêtent les isolés de la 9e Armée au milieu des réfugiés. Dès son débarquement le samedi 18, le Ier Btn s'installe à Trosly-Breuil (Oise). Tandis que le Groupe de Reconnaissance de la Division (GRDI) est envoyé en reconnaissance sur l'Oise et l'Ailette, le Peloton Moto du Régiment part en reconnaissance derrière l'Ailette, vers Champs et Folembray (Aisne). A la nuit, le Ier Bataillon (I/18) se porte sur l'Ailette et relève le GRDI aux ponts de St-Paul et du Bac d'Arblincourt, à gauche du 9e Zouaves, PC I/18 Rue de Noyon. Le mouvement est accéléré au cours de la nuit, le Régiment ayant été informé que les allemands pourraient atteindre l'Ailette dès le 19. Le PCRI s'établit à Blérancourt avec le IIIe Bataillon.
Sur l'Ailette (mai 1940) Dimanche 19, le Régiment construit des barricades anti-char et établit de solides points d'appui, réutilisant parfois des abris de 14-18. La défense des villages et les forêts, obstacles naturels à la progression des chars, est pareillement minutieusement organisée jusqu'à Blérancourt en arrière du front. Le IIe Bataillon (II/18), resté à Trosly-Breuil, est bombardé toute la journée. Il se porte à la nuit sur Saint-Paul-aux-Bois, qu’il rejoint le 20 avant le jour.Une section de canons de 25 AC polonaise est mise à la disposition du Régiment.
Lundi 20,
la section de Pionniers du Régiment prépare la
destruction des ponts. Au soir le IIe Bataillon relève le 9e
Zouaves au pont de Champs et à la Tuilerie – la
Tinette.
Le PCRI se porte à St-Paul. Mardi 21, le GRDI 87 est envoyé en reconnaissance pour préciser l'emplacement du dépôt d'essence de Barisis non détruit et rechercher le contact avec l'ennemi. Les pelotons moto du 18e RTA et du 9Z couvrent la reconnaissance vers Folembray. Ils sont fortement attaqués au retour. L'ennemi prend alors contact aux ponts. Vers 14 heures, au pont de Bichancourt, tenu par deux pelotons à cheval du GRD, les Spahis ont de lourdes pertes. Le Régiment est appelé au secours du GRD. Le Lt Charavin de l'Etat-Major du Régiment est envoyé en avant. La situation sur place est critique, du terrain et du matériel ont été perdus, il ne reste que 15 Spahis menacés d'être encerclés. "Nous ne tiendrons pas 10 minutes" lui lance de Ballincourt. Charavin retourne avec une moto avertir le Cpt Boigeol parti à pied de Blérancourt avec sa Compagnie : "Dépêchez-vous ! Vous arriverez trop tard". Charavin réquisitionne une camionnette de l'intendance et fait embarquer la section de tête. Le GRD ainsi renforcé à temps peut maintenir ses positions. Boigeol arrive et monte aussitôt une attaque vigoureuse, qui rejette l'ennemi au delà du canal au cours d'une action d'éclat collective rétablissant la position et récupérant le matériel perdu. Il n'y a qu'un blessé au cours de l'action. Situation du Régiment le 21 mai 1940 au soir : - Ier Btn : sur le canal tenant les
ponts du Bac d'Ablincourt et de St-Paul Au cours de la nuit, les allemands tentent de franchir les ponts et dans la journée du mercredi 22, la Compagnie qui tient le pont de Champs subit des pertes sévères. A la nuit, le 126e RI (23e DI) relève la Cie dans le quartier de Manicamp. Les ponts sont une nouvelle fois attaqués. Jeudi 23 au matin, la Cie qui tient le pont de Champs, décimée, doit être relevée par quatre sections du IIIe Btn. Vendredi 24 à la nuit, les ponts sont détruits. Samedi 25, une section de 3 chars FT (dont un en panne) du 36e BCC commandée par l'Aspirant Simonet est mise à disposition du Régiment. Deux chars font mouvement vers le quartier de Trosly-Loire pour détruire des infiltrations allemandes. Dimanche 26 au matin le Cpt Pin du IIe Bataillon est tué à la tête d'une patrouille à l'ouest du pont de Champs ainsi que le Sergent-Chef Aberkane et cinq Tirailleurs. Situation du Régiment le 26 mai 1940 au soir : - Ier Btn : sur le canal entre le Bac
d'Arblincourt et le Bois des Loups. Limite nord : l'Ailette. PC Rue de
Noyon Au soir, au cours d'une patrouille de nettoyage au pont de Champs, un char du 36e BCC est détruit et l'Aspirant Simonet tué. Nouvelles attaques aux ponts dans la nuit du 27 au 28 et la nuit suivante. Jeudi 30 après-midi,
de nouvelles limites de Sous-Secteur sont données au
Régiment : -
Le pont de Champs, Ferme
de la Tinette, quartier de Trosly-Loire, est
pris en charge par le 9Z
- Les ponts du Bac d'Arblincourt sont en totalité au Régiment La relève est effectuée dans la nuit du 30 au 31 mai : Le IIe Bataillon se
porte en réserve sur Blérancourt et le Fresne
station avec son PC à Blérancourt Le Ier Btn Delattre du 18e Tirailleurs a alors à sa droite le IIe Btn Aumeran du 9Z. Samedi 1er juin,
le Régiment reçoit l'ordre de relever le 126e RI
(23e DI) dans le quartier de Manicamp, mouvement effectué
dans la nuit du 1er au 2 juin, une Cie du IIIe Btn de part et d'autre
du pont de Bichancourt, un détachement de liaison entre
l'Oise et les canaux avec
la 23e DI à gauche. Le
terrain n'a pas
été organisé. -
A droite : Quartier de St-Paul-aux-Bois, Ier Btn Delattre
Trois Cie en ligne sur le canal, une du IIe Bataillon en réserve à St-Paul, PC Ier Btn à St-Paul Mairie - A gauche : Quartier de Manicamp, IIIe Btn Vigne, Trois Cie en ligne sur le canal, une du IIe Bataillon en réserve à Manicamp PC IIIe Btn à Manicamp - En arrière : une Cie du IIe Btn et deux Cie de Pionners à Blérancourt avec une section à Besmé et une à Le Fresne station PC IIe Btn au château de Blérancourt - PCRI à la Rue de Noyon défendu par la Cie de Comandement - PC du 87e RAC dans une ferme voisine défendu Le Régiment est renforcé par deux sections de canons de 25 AC polonais à Manicamp et St-Paul et trois canons de 47 à St-Paul, Besmé et Le Fresne et appuyé par une section de la 2e compagnie du 36e bataillon de chars de combat (FT17). Le sous-secteur du régiment s'étend désormais sur l'Ailette de l'Oise au nord au Bois des Loups au sud, soit près de 7 kilomètres (IIIe Btn : 3,6 km, Ier Btn 3,3 km) et celui de la division sur près de 15. Selon les manuels, un RI tient défensivement X kilomètres d'une position organisée et une D.I. 6 kilomètres. Dans le cas présent, il n'y a que peu de positions organisées, quelques tranchées, pas d'aviation, pas même l'avion de reconnaissance divisionnaire de la grande guerre. Carte La mission du Régiment est d'interdire, en liaison avec le 9Z à droite (3e Compagnie du Ier Bataillon au Bois des Loups) le franchissement du canal et d'assurer la liaison avec la 23e DI à gauche (11e Compagnie du IIIe Bataillon sur l'Oise). Les principaux Points d'Appui du 18e Tirailleurs sont Manicamp, Besmé, St-Paul-aux-Bois, Blérancourt, ... Les Bois de Manicamp, Bois de Fêve, … sont occupés par l’artillerie. Carte Le cloisonnement (organisations défensives perpendiculaires au front) sera éventuellement prolongé par Camelin et le Fresne, Cuts, Mont de Choisy. Début juin, les ponts du secteur ont été détruits, on se bat à la grenade d'une rive à l'autre, la menace monte, les préparatifs allemands s'accélèrent. 2 au 4 juin, le journal du Régiment note des bruits de travaux côté allemand, des tirs de Minen, d'armes automatiques et d'artillerie sur les PC. L'agitation est importante chez l'ennemi. ![]() Dispositif du 18e RTA sur l'Ailette le 4 juin au soir L'attaque allemande Nuit du 4 au 5 juin, des bruit d'arrivée de renforts sont perçus à l'est du canal. Mercredi 5 juin vers 4 heures un bombardement de 105, de Minen et d'aviation est appliqué sur le canal et d'artillerie sur les PC. L'offensive allemande se déclenche au petit jour vers 5 heures. Les allemands franchissent le canal sous un feu violent d'armes automatiques, de mortier et d'artillerie, au prix de pertes énormes. Trois
régiments
sont lancés à
l’assaut
des Tirailleurs. Côté Oise, le 475.
Infanterie-Regiment de
la 255. Infanterie-Division Wetzel (455., 465., 475. IR) attaque au
pont
de Bichancourt – Manicamp, Quartier du IIIe Bataillon Vigne
du
18e RTA. La 255. ID appartient à la 6. Armee
opérant
au nord de l’Oise, qui a pour objectif Noyon. A
droite du
475. IR, appartenant à la 72. ID Mattenklott (6. Armee
également), le 266. IR attaque à gauche, le 124.
IR au
centre, tous deux devant le Ier Bataillon Delattre du 18e RTA (Quartier
de St-Paul-aux-Bois), et le 105. IR à droite devant les
Zouaves
(selon les archives allemandes) avec pour objectif les hauteurs de
Blérancourt ; Camelin-Le Fresne, St-Aubin, …
Les pelotons de l'escadron monté du GRDI, dirigé par le capitaine de Balincourt, ont été envoyés entre le pont de Bichancourt et l'Oise et tiennent cette fraction du secteur de la DIA avec des pertes sévères avant de gagner Cuts - Mont-de-Choisy. Après plusieurs heures de combats, ayant épuisé leurs munitions, St-Paul-aux-Bois, vers 14 heures, puis Manicamp, vers 15 heures après deux tentatives désespérées en direction du canal, tombent aux mains des allemands. Les PA de la ferme Favette et de la ferme Neuve (Ier Btn) sont violemment attaqués en début d'après-midi. Vers 16 heures, la ferme Neuve est prise par les allemands, qui y mettent le feu. A la ferme Favette, les défenseurs ayant épuisé leurs munitions, ne peuvent atteindre le PCRI et se replient sur Blérancourt vers 19 h 30. A la Rue de Noyon, le PC du Régiment, ainsi que le PC du 87e RA, dans la ferme voisine, sont mis en état de défense, et attaqués par les allemands dès 17 heures. Les éléments allemands ayant contournés les défenses françaises, sont à la Ferme Neuve le 266.IR et à St-Paul-aux-Bois le 124.IR. Sur le canal, les PA encerclés tiennent toujours en certains endroits. Une section de la 10e Cie du IIIe Bataillon tient au Bac jusqu'à 20 heures puis se replie sur Manicamp, où elle doit se rendre aux allemands. La 11e Cie du IIIe Bataillon, également à court de munitions dans l'après-midi, a son chef qui passe l'Oise à la nage pour aller s'approvisionner auprès du 107e RI (23e DI) puis tient derrière l'Oise jusqu'au 7 au matin. La Section de Liaison avec le 9e Zouaves de la 3e Cie du Ier Bataillon, encerclée, réussit à faire plusieurs prisonniers et ne se replie que sur ordre le 7 au matin. Des renforts ont été demandés par le PCRI pour contre-attaquer et rechercher les liaisons avec les PA encerclés. La 5e Compagnie du Capitaine Besnier du II/17e RTA, en réserve à Camelin-Le Fresne, mise à la disposition du 18e, est employée à la défense du PC en attendant l'arrivée des chars retardée. La section de chars du 36e BCC (2 FT17 de la Grande Guerre, le 3e est en panne) arrive vers 19 heures. La contre-attaque est remise au lendemain matin. Pendant
la nuit, les allemands, qui occupent le nord de Besmé vers
23
heures, s'emparent ferme par ferme du village totalement pris vers 1 h
30 du matin. Partout, les pertes infligées à l'ennemi sont importantes et plus de cent prisonniers ont été faits (principalement des hommes du 124. Inf.Rgt. de la 72.Inf.Div. (44 ArmeeKorps, 6. Armee, Heeresgruppe B). La nuit est mise à profit pour le ravitaillement en munitions, la réparation des circuits téléphoniques et la remise en place de l'artillerie. Jeudi 6 au petit jour, les allemands poursuivent leurs infiltrations entre Besmé et la Rue de Noyon et au sud de St-Paul. Vers 8 heures, la 5e Compagnie du Capitaine Besnier appuyée par deux chars FT contre-attaque de la Rue de Noyon en direction de la Ferme Favette / Bois de Fève pour dégager la dernière batterie de 75 intacte du 87e RA d'appui direct du Régiment. Le PCRI est dégagé et 16 allemands dont un officier sont faits prisonniers. A droite du 18e, l'attaque allemande en direction de Trosly-Loire est pareillement stoppée par les Zouaves mais plus à l'est, une grande partie de l'armement du 17e RTA est perdu du fait des violents pilonnages d'artillerie, la liaison est perdue avec le 93e RI. Dans le sous-secteur du 18e RTA, la progression ennemie stoppée par la contre-attaque du matin reprend en début d'après-midi en direction de Camelin - Le Fresne (ouest de Blérancourt). C'est au cours de ces combats que le Lieutenant Houzé, pilote d'un Curtiss H-75 abattu, tombe en héros les armes à la main au milieu des Tirailleurs vers Besmé. Vers 17 heures, la 9e Batterie du III/87RA, après avoir épuisé ses munitions et subi une attaque par avion, encerclée, fait sauter ses pièces et se replie sur Blérancourt. A 18 heures, le PCRI de la Rue de Noyon reçoit l'ordre de se replier sur Blérancourt à la tombée de la nuit. Une nouvelle attaque allemande est repoussée vers 19 heures. Au même moment (vers 19 heures), une violente attaque allemande se déclenche sur Camelin - Le Fresne. Il n'y a plus d'appui d'artillerie, plus de munitions, plus de renfort. Les éléments du IIe Bataillon du 17e RTA, qui tiennent le village et la station se défendent avec acharnement. Vers 22 heures, le Chef de Bataillon Caffarel du II/e RTA est tué et le Cpt Adjoint grièvement blessé, le village est pris. Au soir, le 266.IR allemand atteint le sud-est de Blérancourt et le 124.IR le sud de St-Aubin. ![]() Situation sur l'Ailette le 6 juin au soir Vers 21 h est tombé à la Division l'ordre de décrocher. Les importantes incursions ennemies alentours rendent une contre attaque impossible ; le 485.I-R (263.Infanterie-Division, V ArmeeKorps, 6. Armee) longe le Canal Latéral à l'Oise en direction de Noyon à la jonction avec la 23e DI tenant la rive droite de l'Oise. L'ordre est transmis par les agents de liaison qui parviennent à se glisser jusqu'aux points d'appui encerclés. La 11e Compagnie du 18e RTA qui assure la liaison au pont de l'Oise avec la 23e DI ne se repliera que le 7 avec cette dernière. Malgré la fatigue de deux jours et deux nuits de combats et la faim (il n'y a plus de ravitaillement depuis le 4 juin), le repli général s'effectue en ordre à la faveur de la nuit en direction des ponts sur l'Aisne de Rethondes, Berneuil, Attichy et Vic, artillerie en tête. Le Régiment, dont le PC a effectué son premier repli de la Rue de Noyon sur Blérancourt, se replie baïonnette au canon entre les pointes allemandes sans incident, le IIe Btn formant l'ARG. On apprendra plus tard des allemands qu'ils n'avaient pas pu faire traverser de matériel roulant à cause de la défense sur le canal et que les hommes étaient exténués après leur longue marche pour arriver sur l'Ailette permettant ainsi le décrochage. Au cours des deux jours, les pertes ont été sensibles ; le Régiment est réduit à la valeur d'un faible Bataillon : à peine 650 hommes, 21% de l'effectif théorique (un Btn compte 850 hommes, un Rgt 3.000). Les pertes infligées à l'ennemi semblent avoir été très élevées note le JMO. Egalement, le système des PA fermés a prouvé sa valeur en empêchant les avances locales de provoquer l'effondrement du dispositif défensif. Le cloisonnement Blérancourt - Cuts a joué un rôle très utile en empêchant ou retardant les manœuvres de rabattement sur les arrières. Sur l'Aisne Vendredi 7 juin, l'ennemi progresse entre l'Ailette et l'Aisne. Les derniers éléments du Régiment passent l'Aisne au pont de Rethondes à 9 heures. Vers 13 heures l'Aisne a été franchie par tous les éléments de la division qu'il a été possible de décrocher, les ponts sautent. Les allemands attaquent déjà. La déception est grande de ne trouver là ni défense organisée ni renforts regroupés pendant les 20 jours de combats sur l'Ailette. Les restes du
régiment se regroupent à Vieux-Moulin (Oise), à
plus de 25 kilomètres au sud-ouest de Blérancourt
par le pont de Rethondes. L'effectif
est alors de
470 hommes, 50 sous-officiers et 18 officiers, plus 80
hommes et sous-officiers et 2 officiers à la CHR, soit un
effectif total de 620. Il est formé
un seul Bataillon sous les ordres du Cdt Haack (IIe Bataillon).
Ordre de bataille du 18e
RTA
au 7 juin 1940 : Etat-Major
Lt-Col Clerc Cdt le Régiment IIe Bataillon
ChBat Haack La
Division doit prendre position dès le lendemain
sur l'Aisne entre la 11e DI à gauche au sud de Berneuil et
la 8e DI à droite au sud de Vic. Le front est peu garni et
l'organisation des positions sommaire.
Samedi 8, l'ennemi ayant franchi l'Aisne vers Soissons menace la 11e DI qui tient l'Aisne de Compiègne à Vic. Le Régiment reçoit l'ordre d'aller couvrir le flanc droit de la 11e DI sur la ligne Chelles - Roy-Saint-Nicolas (Mortefontaine, Aisne) et part vers midi. Renforcé de 200 hommes, 14 sous-officiers et 2 officiers du dépôt 92 bis de Châtellerault, le Régiment est en place à 20 heures, PCRI à Roy-Saint-Nicolas, à une douzaine de kilomètres au sud-est de Vieux-Moulin par Pierrefonds. Le Régiment est renforcé par un bataillon de Pionniers. Au cours de la nuit, le
Régiment est envoyé à
Hautefontaine (Oise), à 5 kilomètres au nord de Roy-Saint-Nicolas, soutenir le 17e RTA et subissent des
tirs d'artillerie et bombardements par avions. La
résistance acharnée sur le plateau de
Pouy-la-Raperie a
contraint la 98. Division motorisée allemande
désorganisée à détourner
son axe de marche
vers le sud. L'itinéraire passant par Crépy-en-Vallois (Oise) étant coupé par les allemands oblige à détourner les convois par Duvy, à l'ouest de Crépy-en-Valois et Nanteuil-le-Haudouin, ce qui allonge l'itinéraire de plus de 10 kilomètres. Crépy-en-Valois, Bouillancy sur la Gergogne Mardi 11, le Régiment ayant essuyé des tirs d'artillerie arrive vers 9 heures sur le plateau de Crépy-en-Valois. La ville est déjà occupée par l'ennemi. Le régiment installe une base de feux au carrefour au nord de Crépy-en-Valois, à 3 kilomètres au sud de Béthancourt-en-Valois pour permettre l'écoulement des convois de la Division par l'ouest sur Séry-Magneval et Duvy. Jusqu'à la sortie de Duvy, le Bataillon du Régiment rencontre des détachements ennemis qui harcèlent ses flancs. Le
régiment passe la Ligne Chauvineau vers Ormoy-Villiers
(Oise). La
route est encombrée de soldats, de
véhicules se déversant vers le sud faisant peser
sur nos épaules le poids de la défaite.
Nanteuil-le-Haudoin bombardé la veille par l'aviation
allemande est un spectacle de désolation : cadavres, ruines,
...
Enfin, l'étape de 40 kilomètres
s'achève en fin
d'après-midi,
arrivés à Bouillancy sur
la Gergogne dans le sud de l'Oise,
à 20 kilomètres au nord de Meaux. Couverte par
les 57e (6e Armée) et 239e DI (?), la 87e
ravitaillée peut enfin prendre une nuit de
repos. Sur le Grand Morin Jeudi 13, le Régiment arrive à Esbly à 9 heures et s'installe en défense sur le Grand Morin entre le confluent du Grand Morin et de la Marne et le canal latéral à la Marne, PCRI à Esbly puis l'après-midi au château de Coupvray à 10 kilomètres au sud-ouest de Meaux, à moins 40 kilomètres à l'est de Paris (déclaré vile ouverte la veille ! en même temps qu'a été donné l'ordre de repli général sur la Loire). A la tombée de la nuit
arrive l'ordre de se replier sur la Seine à Vulaines (Seine-et-Marne), à 60 kilomètres
au sud de Coupvray. Il
n'y
a pas assez de camions
au départ. Le Régiment est embarqué en cours d'étape par camion jusqu'à
Héricy (Seine-et-Marne), à 2 kilomètres
au nord de Vulaines. Sur la Seine Vendredi
14,
le Régiment arrive à Héricy vers 11 h
30 et va former une tête de pont sur la rive droite
de Seine en avant du pont de Vulaines, devant Fontainebleau.
Le pont et la rive gauche sont tenus par le 19e
Bataillon de Tirailleurs
Sénégalais (CdB Albinet) qui passe
sous le
commandement du Lt-Col Clerc commandant le 18e RTA, PCRI à
la station de Fontainebleau. L'organisation des
défenses sur la
Seine est difficile
à cause du torrent de réfugiés. A 17 h 30, le pont de Vulaines saute. Des civils forcent le passage jusqu'au dernier moment. Le Bataillon va occuper une position sur la Seine au nord d'Avon, en face Vulaines, liaison à effectuer avec le 9Z qui tient Thomery. L'ennemi se présente en fin de journée sur les crêtes de la Seine bombardant Avon et la rive sud. Le duel d'artillerie se prolonge jusqu'à minuit. Des motocyclistes allemands signalés vers Melun, à 20 kilomètres en aval. Tandis que les unités françaises doivent contourner la capitale, l'ennemi peut y pénétrer librement. Il en sera de même dans toutes les grandes villes ! Le choix de la défaite selon certains. Vers 21 h 45, ordre de décrocher et de se replier. Le Groupement du Lt-Col Clerc (II/18e et 19e BTS) en arrière garde avant embarquement pour Sully-sur-Loire en camions dans la forêt de Fontainebleau à 3 heures au Carrefour de l'Obélisque à atteindre à pied. Couverture, en attendant, de l'embarquement par VF des 3e DIL, 57e DI, 239eDI, et 23e DI. Le décrochage a lieu vers 2 heures mais l'embarquement n'a lieu que vers 10 heures le 16 en cours d'étape. Dimanche 16, au Carrefour de l'Obélisque, sortie sud de Fontainebleau, le II/18 est soumis à un tir d'artillerie occasionnant au nord d'Ury en Forêt de Fontainebleau une dizaine de blessés. L'embarquement pour Sully-sur-Loire, à 70 kilomètres au sud, a lieu à la lisière sud de la Forêt de Fontainebleau. Itinéraire : Chapelle-la-Reine, Chevrainvillers, Auffreville, Bougligny, Sceaux-du-Gâtinais, Corbeilles-en-Gâtinais, Ladon, Lorris, Les Bordes, Sully-sur-Loire, Cerdon. Le 19e s'est embarqué de son côté en Forêt de Fontainebleau. Le transport se fait sans difficulté jusqu'aux abords du pont de Sully, mais au soir, dès le village de Lorris (Loiret) à 18 kilomètres au nord de Sully, un incroyable embouteillage arrête toute la colonne. Des milliers de voitures de réfugiés, de colonnes de toutes armes sont stoppées, le pont de Sully ayant été endommagé le 16 au matin par l'aviation allemande, tout passage de voiture est impossible (la circulation ne sera rétablie que le 17 dans la matinée). Le Lt-Col Clerc tente alors avec le Cpt Goiffon et le Cdt Vallebella de gagner Gien pour y traverser la Loire. Un embouteillage intense les oblige à laisser leur voiture à 8 kilomètres de Gien et à poursuivre à pied vers la rive sud. Le Lt-Col Clerc est porté disparu au cours d'un bombardement aérien sur le pont de Gien le 17 juin. Sur
la
Loire, Gien Le 19e BATS, pris également dans l'embouteillage, a débarqué de ses camions le 17 après-midi sur la rive droite de la Loire franchie à pied et arrive très fatigué dans les bois sur la route Poilly-lez-Gien - Coullons; où il cantonne dans la nuit du 17 au 18. Le pont de Gien saute à 20 heures. Le II/18 cantonne dans une ferme à 3 kilomètres au sud-ouest de Cerdon (Loiret). A peine arrivé, ordre du 24e CA à la Division de se porter au sud de la Grande Sauldre, dans la région des Loges au nord-est de Salbris, entre Salbris et Souesmes (Cher) à 35 kilomètres au sud-ouest. A chaque moment arrivent des fractions exténuées qu'on croyait perdues. Le départ est reporté au lendemain 18 juin midi.
Ordre de bataille du 18e
RTA
au 17 juin 1940 : Etat-Major
ChBat Haack (du IIe Btn) Cdt le Régiment IIe Bataillon
Cpt Plat (de la 7e Cie) L'appel du Général Besson et la réorganisation de la Division Mardi
18 juin. La
nouvelle se répand que Pétain est chef du
gouvernement et veut cesser le combat. L'esprit des
Tirailleurs
s'échauffe vite malgré la
fatigue : - Il est l'ami des allemands maintenant
votre
maréchal ?
s'inquiète un pauvre Tirailleurs qui n'y comprend plus rien.
- Non, pas des allemands, lui répond un ancien qui a fait le Maroc, de Hitler. Au Maroc c'était l'ami de Franco, maintenant il est l'ami de Hitler ! - Il était dans le gouvernement des ligues en 34, ajoute un métropolitain, il est revenu finir la besogne. - Mais alors, les copains morts sur l'Ailette ? C'est pas digne d'un soldat tout ça ! En réponse à cette annonce prématurée d'un armistice, le général Besson commandant le 3e Groupe d'Armées, auquel appartient la division, a lancé la veille au soir à ses hommes, qui se battent alors sur le Cher et la Loire, un appel solennel :
La division, est réorganisée en conséquence de la réduction de ses effectifs. Le 9Z est réduit à 700 hommes et les 17e et 18e Tirailleurs à peine à un petit bataillon, le général Martin décide de former trois groupements mixtes : Le 18e RTA forme le 2e Groupement Mixte avec le 19e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais. Le commandement du 2e Groupement est assuré par le Cdt Haack. Le 9Z et le 17e RTA forment le 1er Grpt et le 344e RI le 3e. Le drapeau, la caisse du corps et les archives du 18e RTA sont envoyés en sécurité à Périgueux. A partir de la fin de la matinée, le 2e Groupement se porte par la route sur les Loges, où il arrive à 21 heures et trouve grâce à une cuisine roulante du Train du riz et du café chaud. Après quelques heures de repos, il reçoit l'ordre de passer le Cher et d'aller tenir le pont de Thénioux (Cher), à 30 kilomètres au sud-ouest, départ à 2 heures. Le 19e BATS n'arrive aux Loges qu'à 3 heures très fatigué et ne pourra repartir que le lendemain midi pour Genouilly, en arrière de Thénioux sur le Cher. Sur le CherMercredi 19, le II/18 arrive à Thénioux vers 14 heures et s'installe le long du Cher pour tenir le pont de Thénioux, le village de St-Georges-sur-la-Prée et le cours du Cher jusqu'à La Beuvrière, à 3 kilomètres au nord-est de St-Hilaire-de-Court, près de Vierzon (Cher). 9Z au pont de Châtres, le 17e RTA au pont de Mennetou. Le 19e BATS atteint Genouilly le 19 au soir ayant parcouru 70 kilomètres en moins de 30 heures. Vers 21 heures, des motocyclistes du GRD signalent les allemands à Villefranche-sur-Cher, à 12 kilomètres, ayant franchi la rivière en aval à Selles-sur-Cher, à 30 kilomètres à l'ouest de Thénioux. A la nuit, le II/18 est relevé par le 2e Régiment Tchécoslovaque (239e DI) et se porte sur Anjouin et La Boulaye (Indre), PC à La Boulaye, une douzaine de kilomètres au sud-ouest, en défense face à l'ouest. A
minuit, l'ordre de repli sur l'Indre arrive au CA ; la 87e est
chargée de tenir le Cher jusqu’au 20 au soir en
couverture
du flanc droit du CA pendant le repli. Le Groupement commence son mouvement en arrière garde vers 23 heures, couvert par le GRD 87. Sur la Creuse Vendredi 21, à Aize, le Groupement ne trouve pas de camions mais des centaines d'hommes harassés du 344e RI. Il poursuit sa route couvert par cinq chars B. Ce n'est que 30 kilomètres plus loin après avoir parcour 60 kilomètres ! qu'il est enlevé par camions vers 15 heures et emmené à Migné, ferme Vaulnier au sud du village. Le 19e BTS est enlevé par camions vers 16 heures et transporté à Migné. Samedi 22 dans l'après-midi, le Groupement Haack est transporté en camion à Bélâbre (Indre) à 15 kilomètres au sud-ouest, où il organise la défense du bourg. ![]() St-Junien, le pont sur la Vienne Sur la Vienne Dimanche
23,
au matin, le Groupement reçoit l'ordre de se porter en
arrière de la Vienne afin de défendre cette
rivière à Saint-Junien et Chaillac
(Haute-Vienne),
à 90 kilomètres vers le sud, PC à
Chaillac, une compagnie au pont de Saint-Junien
en interdisant l'accès à l'ennemi et le 19e BATS
en
réserve de Division à Biennac, près de
Rochechouard, à 8 kilomètres au sud.
La fin des hostilités Mardi 25, fin des hostilités. Les allemands à nouveau arrivés près de la division à Chasseneuil ? à quelques kilomètres. "Tout est perdu, fors l'honneur" François Ier. Mercredi 27, une compagnie est détachée comme compagnie d'honneur au QG de la Division qui s'installe à Rochechouard. Le Régiment est relevée au pont de St-Junien par le 206e RI et reste Chaillac. Jeudi 28, regroupement et recueil des isolés. Le champ de course et le château de Pompadour Défilé à Pompadour Vendredi 29, un détachement commandé par le Chef de Bataillon Haack se rend à Pompadour pour participer à une remise de décorations par le Général Weygand, ministre de la défense nationale qui passe les armées Héring, 6e et 7e en revue sur l'hippodrome, près de Ségur en Corrèze. Remises de décorations et Croix de Guerre. La clique et musique du 9Z réduite aux 2/3 après les pertes sur l'Ailette et sur l'Aisne, est parmi les seules encore existantes. Défilé au pied du château des Pompadour. Le Chef de Bataillon Haack est fait Officier de la Légion d'Honneur. Du 30 juin au 2 juillet, réorganisation des unités et retour du Drapeau à Chaillac. Mercredi 3, le Groupement est dissous, le 19e BATS reprend son autonomie. Le 18e RTA doit de porter à Etagnac, Rouillac (Charente) à 10 kilomètres à l'ouest, pour contrôler et regrouper les isolés refoulés de la zone occupée. En Indre Vendredi 5, le général Martin ayant été nommé au Commandement de l'Indre, le 18e RTA rejoint La Châtre et Ste-Sévère-sur-Indre (Indre), 140 kilomètres au nord-est. Départ en train à 18 heures, débarquement à La Châtre le 6 à 7 heures. La division a ainsi le privilège d'accompagner les allemands vers la ligne de démarcation (qui suit le Cher au nord du département de l'Indre), dont nous devons rester à plus de 20 kilomètres. Samedi
6,
mission de police et service d'ordre, le ChdB Haack devient commandant
du Canton de La Châtre, PCRI à la Châtre
avec 2
compagnies, PC II/18 à
Ste-Sévère-sur-Indre,
à 15 kilomètres au sud-est, Camp Ferrie. La ville
paisible avant guerre est peuplée par la retraite. Accueil
et
défilé enthousiaste ; ordre parfait
après tant de
passages de militaire en désordre, les chéchias
dans les
rues comme des coquelicots après tant de tristesse. Du 7 au 13 juillet, début des démobilisations pour les gradés et tirailleurs français les plus anciens ... Dimanche 14 juillet, cérémonie aux morts de la guerre au monument aux morts de La Châtre. Une foule reconnaissante et chaleureuse applaudit les rescapés défilant derrière leur commandant. Lundi 15, remise de croix de guerre au même endroit par le général Martin, qui rappelle les durs moments du 18e RTA et les raisons pour lesquelles tous ses membres doivent espérer en l'avenir.
Dissolution du Régiment et retour en Algérie Mardi 16 juillet 1940, le 18e RTA est dissout à La Châtre. Les Tirailleurs indigènes de la 87e DIA sont incorporés au 91e Groupement de Tirailleurs Algériens, sous les ordres du Cdt Haack. Le regroupement s'effectue à Eguzon (Indre) sur la Creuze, à 40 kilomètres à l'ouest de La Châtre, le mardi 23 juillet, stationnement à Eguzon et Baraize sur la Creuze. Samedi
3 août,
le 91e GTA est embarqué en train pour Marseille,
où
il débarque le 6. Les éléments du 18e
RTA
embarquent sur l'"Azrou" le 7 au matin et débarquent
à
Alger le samedi 10
juillet à 8 heures et sont
transportés à Maison-Carrée en
autocars. Pour cette période lire "La fin de la campagne de France : Les combats oubliés des Armées du Centre (15 juin-25 juin 1940)" de Gilles Ragache. Citation collective La Division reçoit le 2 septembre 1940 une Citation à l'ordre de l'Armée (Croix de guerre avec une palme) :
Citations individuelles 566 citations individuelles sont accordées aux combattants du 18e RTA au cours de la campagne de France (après la "révision" de 1941), dont 19 à l'ordre de l'armée, 23 à l'ordre du Corps d'Armée, 50 à l'ordre de la Division, 88 à l'ordre de la Brigade et 386 à l'ordre du Régiment. Certains de nos héros de 1940 obtiennent plusieurs citations : Lieutenant Charavin Fernand, Officier AMM du Régiment : cinq citations ; une à l’ordre du Corps d’Armée, deux à l’ordre de la Division et deux à l’ordre du Régiment. Lieutenant Viet Maxime, Commandant de CA3 : quatre citations ; trois à l’ordre de la Division et une à l’ordre du Régiment.
Uniformes et équipements
Les effets de toile (bourgeron et pantalon) portée en Afrique sont quant à eux abandonnés au profit des effets des troupes métropolitaines ; en 1939, capote croisée modèle 20, vareuse modèle 20 ou 20-35 et pantalon modèle 22 pour les hommes non montés, manteau modèle 20, 20-26 ou 20-35, vareuse modèle 20 ou 20-35 et pantalon modèle 22 ou 33 serré sous le genou pour les hommes montés. Les pattes de collet sont en drap kaki avec numéros bleu foncé et soutaches bleu ciel chez les Tirailleurs. Au printemps 1940, les effets d'habillement modèle 38 rares à la mobilisation sont largement en service, surtout le pantalon golf dont la production a été intensive durant l'hiver. La capote à un seul rang de bouton, le manteau pour troupe montée ou la vareuse modèle 38 nettement moins fabriqués équipent rarement les corps de troupe de manière homogène. La plupart en reçoivent, mais seulement à titre de remplacements partiels des effets des anciens modèles qui ne manquaient pas à la mobilisation. La 87e DIA a reçu en février 1940 le rare équipement modèle 1935. Principalement affecté à l'infanterie, ses faibles cadences de production ne permettent pas, loin s'en faut, de remplacer les équipements de l'ancien modèle qui continuent d'être le lot quotidien de bien des unités de l'armée française. De surcroît, l'équipement modèle 1935, dont les cartouchières sont conçues pour les lames-chargeurs de 7,5 mm du MAS 36, est dans de nombreux cas distribué à des unités dotés d'un armement en 8 mm Lebel. Le fusil MAS 36 est en effet encore plus rare que l'équipement modèle 35 qui est distribué à la cavalerie encore équipée de cartouchières modèles 16 !
Armement Le mythique fusil MAS 36 (102 cm / 4,020 kg / magasin 5 cartouches cal. 7,5 mm) est en réalité assez rare. La majorité de l'infanterie est équipée du fusil 8 mm Berthier modèles 1907M15 ou 1916 (130,6 cm / 4,290 kg / magasin 5 cartouches), surnommé "canne à pêche" tandis que les autres armes se partagent les moins encombrants mousquetons d'artillerie 8 mm Berthier modèles 1892 ou 1916 (94,5 cm / 3,405 kg / magasin 5 cartouches) et le Lebel modèle 1886 M 93 (130,7 cm / 4,415 kg / magasin 8 cartouches). Même variété pour les armes de point ; pistolets automatiques 7,65 mm Ruby 1915, Star 1917 et modèles du commerce ou plus rarement modèles 1935 A et 1935 S, revolvers 8 mm modèle 1892 ou 11 mm modèles 1873 et 1874 ressortis des stocks pour équiper l'artillerie et le train notamment. La situation est bien meilleure pour ce qui est des armes collectives. Le fusil-mitrailleur de 7,5 mm modèle 1924 M 29, dont la production a été importante depuis 1930, équipe l'ensemble des troupes à l'entrée en guerre, comme la mitrailleuse de 8 mm Hotchkiss modèle 1914, dont les stocks étaient considérables en 1939. ![]()
Soldats
du 18e RTA enterrés dans les cimetières
militaires des départements de l'Aisne et de l'Oise
Source : DIR AC Metz – Service des Sépultures de guerre * Maxime Viet,
né le
19/01/1900 à Breny (02), lieutenant au 18ème
Régiment de Tirailleurs Algériens, mort au combat
le 5
juin 1940 sur le canal de l'Ailette dans l'Aisne. Militaires
du 18e RTA décédés durant
la Seconde Guerre mondiale sur
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Les réservistes du recrutement d'Alger On trouve parmi les réservistes du 18e RTA nombre de recrues d'Alger et ses environs ainsi que de l'est du département, zones où se trouvent en 1939 les garnisons du 5e RTA, dont Maison-Carrée et Tizi-Ouzou. Maison-Carrée, à une douzaine de kilomètres à peine à l'est du centre d'Alger (devenue en 1959 le 10e arrondissement d'Alger) doit son nom à l'ancienne forteresse turque dominant l'Oued El Harrach. Tizi-Ouzou, à 100 kilomètres à l'est d'Alger est la principale ville de la Grande (ou haute) Kabylie. La Kabylie est un ensemble que forment les montagnes telliennes entre Alger et Constantine, autour des massifs du Djurdjura et des Babors. La Petite (ou basse) Kabylie gravite quant à elle autour de Bougie (département de Constantine) à 180 kilomètres à l'est d'Alger, la plus grande ville de Kabylie. Dand l'ouest algérien, tous les kabyles sont désignés sous le nom de Zouaoua, qui a donné Zouave en français. Les premiers fantassins indigènes entrés au service de la France étaient originaires de cette confédération de tribus kabiles. A la fin de son service actif, tout appelé devient réserviste. Devant au total vingt huit années d’obligations militaires, il passe tout d'abord 16 ans dans la première réserve jusqu’à l'age de quarante ans puis 8 ans dans la deuxième réserve (unités territoriales) jusqu’à quarante huit ans, pour les français, car les règles sont différentes pour les indigènes. On trouve ainsi en théorie en 1939 dans les unités de la première réserve, des hommes nés entre 1899 (classe 1919) et 1915 (classe 1935). Les réservistes du recrutement d'Alger ont pu servir entre 1919 et 1937 dans les différentes unités d'active issues du département : 1er RTA de Blida (à 50 km au sud-ouest d'Alger, garnisons au centre-ouest nord du département), 5e de Maison-Carré (est d'Alger, garnisons au centre et est du département), 9e de Miliana (à 110 km au sud-ouest d'Alger, garnisons au sud-ouest et ouest du département), 13e de Metz, 17e (dissous en 1929), 21e d'Epinal, 25e de Sarrebourg, 29e (dissous en 1925) ou 33e RTA (dissous en 1924 en Allemagne). Pour mémoire, selon les principes de numérotation des RTA, dans les années 20, les régiments stationnés en Algérie et Tunisie sont numérotés de 1 à 12, les régiments stationnés hors de leur pays d'origine, mais dans le bassin méditerranéen conservent la série de 13 à 20 (le 13e RTA était au Maroc avant d'être stationné à Metz). Les régiments stationnés en France sont numérotés à partir de 21, chacun d'eux était jumelé, pour la relève, avec un des régiments stationnés en Algérie-Tunisie, dont il prend le numéro augmenté de 20. Certains (classes 1924, 1925, 1926, nés en 1904, 1905, 1906) ont donc pris part à la campagne du Maroc en 1925-26 au sein du 5e RTA. Le 5e RTA fait partie des cinq nouveaux régiments formés en 1913 grâce à la réforme de 1912 sur le recrutement des indigènes. Il est constitué à Maison Carrée près d'Alger à partir du 1er RTA d'Alger et combat en France en 1914-1918 puis au Maroc en 1925-1926. Son Drapeau porte les inscriptions : Verdun 1916, Picardie 1918, Mont-Faucon 1918, Maroc 1925-1926. |
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Le 5e Tirailleurs
Algériens au Maroc en 1925-1926
Au moment même où le 18e RTA est au Levant, le 5e RTA est envoyé au Maroc, où dans les montagnes du nord-est du pays, le Rif, sous protectorat espagnol, les tribus berbères conduites par leur chef Abd-el-Krim se soulèvent depuis 1921 contre les espagnols et ont proclamé en 1922 la République confédérée des Tribus du Rif. Les espagnols battus doivent peu à peu se retirer sur la côte. La
France intervint dès 1924 pour venir à leur
secours et éviter la contagion au reste du Maroc, alors sous
sa domination. Des postes avancés furent
installés par l'armée française, ce
qui provoqua l'affrontement avec les troupes rifaines,
écrasées lors de l'offensive française
vers Fès pendant l'hiver et le printemps 1924. Au printemps 1926, l'offensive franco-espagnole, usant du gaz moutarde déversé par avion, permet la reconquête des territoires aux mains des rifains et la reddition d'Abd-el-Krim le 27 mai 1926, qui met un terme à cinq ans de lutte anticoloniale dans le Rif. En 1926-1939 Le 5e RTA d’active constitue à la mobilisation de 1939 la 81e Division d’Afrique (division de première catégorie, Gal Beynet puis Chevalier) avec le 1er et le 9e R.T.A. de la 5e brigade d'infanterie algérienne de la division d'Alger du temps de paix. La 81e D.I.A. reste en Afrique du Nord (TOAFN), sur le Front Sud Tunisien (Gal Poupinel) et la « Ligne Mareth » (position fortifiée face à la frontière tripolitaine de Mussolini entre la mer et le Djebel Matmata). Le 5e R.T.A. passe ensuite à la 180e Division (ou 87e DIA bis !) Gal Rochas, souvent remaniée qui comprendra en fin d'opérations le 22e Zouaves, les 5e et 23e Tirailleurs Algériens, et demeurera sur le Front Sud Tunisien … où l’attaque contre Tripoli retardée jusqu’à l’entrée en guerre de l’Italie, le 10 juin 1940, ne sera finalement pas lancée avant la signature de l’armistice, le 25 juin 1940. Le 25 janvier 1941, peu après leur retour à Maison-Carrée, les indigènes du 5e RTA se mutinent notamment contre les exercices répétés particulièrement rigoureux délibérément organisés le vendredi ... 9 tirailleurs considérés comme meneurs sont condamnés à mort et éxécutés devant les garnisons d'Alger, le 5e RTA désarmé au premier rang. (Anthony Clayton - Histoire de l'Armée Française en Afrique 1830-1962). Le 5e RTA est alors dissous. Il sera reconstitué le 1er mars suivant à partir du 13e RTA reconstitué le 5 février 1941 à Maison Carrée. |
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Durée des obligations militaires En 1939, la durée des obligations militaires est de 28 années (entre l'âge de 20 et 47 ans) dont 1 an de service actif puis 3 ans de disponibilité, 16 ans de première réserve et 8 ans de 2e réserve (territoriale). Les classes mobilisées vont donc jusqu’à la classe 1913 pour la deuxième réserve, c’est à dire des hommes de 47 ans qui ont déjà connu toute la Grande Guerre. La plus ancienne présente au 18e RTA parmis les morts au combat est la classe 1920, nés en 1900 (2e réserve). La durée du service actif en temps de paix avait été portée de 2 à 3 ans en 1913, puis ramenée à 18 mois en 1923 et 1 an en 1928. Les soldats mobilisés en 1939 connaissent des destins différents. Après la débâcle, la grande masse des prisonniers restent mobilisés jusqu’à leur libération, pour beaucoup en 1945. Parmi ceux qui ont échappé à la captivité, une partie est démobilisée immédiatement, l’autre partie est maintenue dans l’armée de l’armistice et les plus jeunes intégrés dans les Chantiers de la Jeunesse. Après novembre 1942, le destin militaire des Français de Métropole et celui des Français d’Afrique du Nord vont radicalement s’éloigner. Alors que l’AFN connaît une des plus grandes mobilisations jamais organisées, en métropole, d’autres formes de conscriptions subsistent comme les Chantiers de la Jeunesse, ou sont instituées comme le STO qui connaissent l'une et l’autre un taux très importants de réfractaires. |
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1919 -1926 | 1939-1940 | 18e RTA Ailette 1940 Retour Quierzy 1939-1945 | Expo 40 |