18e RTA 194087e DIA9e Zouaves | 17e RTA18e RTA87e RA287e RALD | 320e RACP | 87e GRDIA | 36e BCC
 
Le 87e Régiment d'Artillerie d'Afrique sur l'Ailette, mai-juin 1940

Formé le 2 septembre 1939 à Constantine et à Sétif (Constantine, Algérie), stationnements du 67e RAA du temps de paix. Affecté à la 87e DIA transportée en France en novembre 1939. 

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Fin mai 1940, les changements fréquents de limites obligent à des changements de position des batteries et des modifications du plan de feu jusqu’à la veille de l’attaque allemande. 

- Col et BHR : grotte des Bourguignons (sud-est de Selens), 
- I/87 : PC grotte ferme de Mareuil (nord de Bagneux), 
- II/87 : PC grottes ouest Selens, 
- III/87 : PC Rue de Noyon (St-Paul-aux-Bois). 

VIII/320, mis à la disposition de la Division le 1er juin, prend position au sud-est de Manicamp (Bourguignon-sous-Coucy). 

3 juin, le Colonel porte son PC avancé auprès du III/87 et du Colonel commandant le 18e RTA à la Rue de Noyon (St-Paul-aux-Bois). Le PC comprend le LCl Mathieu, le Cpt Dévé, l’Asp Montaldo, l’Adj Gerbaulet plus 5 hommes. 

4 juin, des tirs sont effectués par le III/87 sur les carrefours importants à l’est du canal à partir de 22 h 30. 

5 juin, 3 h 45, violent bombardement sur les avant-postes. 4 heures, les allemands franchissent le canal de toutes parts et s’infiltrent entre les PA. 
9 heures, les allemands ont atteint la ligne d’arrêt (Manicamp, St-Paul-aux-Bois). PA toujours en place tiennent ferme. Les allemands s’emparent d’une partie de St-Paul-aux-Bois. VIII/320 et III/87 tirent à vue. Les communications avec l’observatoire du clocher de St-Paul-aux-Bois est interrompu. L’Aspirant Liaux est disparu. Une liaison par moyen auto est réalisée vers 15 heures. Les allemands progressent entre les PA. 
Toute la nuit, le PA de la Rue de Noyon se défend. 
Les batteries du VIII/320 et du III/87 ont épuisé leurs munitions. Le ravitaillement est impossible. Elles se défendent à la mitrailleuse. Le Cdt Patier du VIII/320 est tué. 

6 juin, l’attaque continue. Les éléments ennemis atteignent la route Besmé - Rue de Noyon. Une contre-attaque du 17e RTA fait 15 prisonniers. 
18 heures arrive l’ordre de repli sur Blérancourt donné par la Division. Une contre-attaque est menée vers le sud de la Rue de Noyon pour se frayer un passage. 
A 22 h 30, le PC se déplace vers Blérancourt dans la trouée faite par les chars. St-Paul-aux-Bois est en feu. 

Le 7 à 1 heure, le gros du détachement arrive à Blérancourt. Il est reçu par des rafales de mitrailleuse et des tirs de canon. A Blérancourt, ordre est reçu de rejoindre la Croisette. Puis un officier du GRD transmet l’ordre de la DIA de passer l’Aisne au pont de Berneuil. Bombardement en cours de route. Arrivée à 9 heures. 

Dès le lendemain, la Division doit remonter en ligne. 

Le régiment est dissous le 16 juillet 1940 à Châteauroux. 


Encore en service en grand nombre dans l’armée française de 1940, le 75 se montre cette fois dépassé, car on a tardé à le rendre apte à la traction automobile. Il connaîtra toutefois, une seconde jeunesse comme pièce antichar.

Pour rajeunir, le 75 entre les deux guerres, l’armée française va tenter de l’adapter à la traction automobile au cours des années 1930. L’absence de suspension et les roues en bois, limitent en effet sa vitesse de déplacement à environ huit kilomètres par heure, au delà, les vibrations risquent d’endommager la pièce. Après une proposition de André Citroën, qui propose un train porteur qui se place sous le canon, lors du transport, on décide de modifier la pièce elle même en modifiant le train de roulement, deux nouvelles versions du 75 apparaissent : 

75 modèle 1897 modifié 1938, modification pour adapter le modèle 1897, à la traction automobile, par le remplacement des roues originales par des roues moulées à pneumatiques pleins, le frein d’abattage est conservé et l’accroissement de la masse à 1,5 tonnes, rend la manœuvre de la pièce plus pénible, il y eu environ sept cents exemplaires modifiés de cette façon, certains seront équipés de jantes embouties et de pneumatiques à chambre à air. 

75 modèle 1897 modifié 1938-1940, amélioration du précédent, avec des pneumatiques à chambre à air, et le frein d’abattage remplacé par des freins tambour dans les roues.



Uniformes et équipements

Artilleur à pied armé du mousqueton ; 2 musettes, bidon côté droit, masque à gaz et sabre-baîonnette à gauchePour la campagne de France, les artilleurs du 287e RA conservent le casque Adrian à croissant des troupes d'Afrique, la chéchia rouge portée en métropole avec le couvre chéchia en calicot kaki clair, et la ceinture de laine rouge, portée en toutes circonstances par dessus les effets en tenue de sortie et par dessous dans les autres cas protégeant ainsi du froid.

Artilleur monté armé du pistolet ou revolverLa chemise et la cravate modèle 35, les bandes molletières modèle 18 (ou les jambières en cuir modèle 16 ou 21) et les brodequins modèle 17 du modèle général font également partie de la tenue portée en Algérie et en France.

Les effets de toile (bourgeron et pantalon) portée en Afrique sont quant à eux abandonnés au profit des effets des troupes métropolitaines ; capote croisée modèle 20, vareuse modèle 20 ou 20-35 et pantalon modèle 22 pour les hommes non montés, manteau modèle 20, 20-26 ou 20-35, vareuse modèle 20 ou 20-35 et pantalon modèle 22 ou 33 serré sous le genou pour les hommes montés.

Les pattes de collet sont en drap garance avec des numéros bleus dans l'artillerie, ...

Au printemps 1940, les effets d'habillement modèle 38 rares à la mobilisation sont largement en service, surtout le pantalon golf dont la production a été intensive durant l'hiver. La capote à un seul rang de bouton, le manteau pour troupe montée ou la vareuse modèle 38 nettement moins fabriqués équipent rarement les corps de troupe de manière homogène. La plupart en reçoivent, mais seulement à titre de remplacements partiels des effets des anciens modèles qui ne manquaient pas à la mobilisation.

La 87e DIA a reçu en février 1940 le rare équipement modèle 1935. Principalement affecté à l'infanterie, ses faibles cadences de production ne permettent pas, loin s'en faut, de remplacer les équipements de l'ancien modèle qui continuent d'être le lot quotidien de bien des unités de l'armée française en général et de l'artillerie en particulier.

Avec ses multiples lanières bardant la poitrine, cet équipement est généralement constitué dans l'artillerie de deux musettes - l'artilleur laissant son sac dans le caisson du canon ou un véhicule de transport - des cartouchières 1916 ou d'un étui pour pistolet, d'un bidon et du masque à gaz ANP 31.

 

L'armement


Mousqueton 1916

L'artillerie ne reçoit pas non plus le mythique fusil MAS 36 (102 cm / 4,020 kg / magasin 5 cartouches cal. 7,5 mm), en réalité assez rare, mais conserve le mousqueton d'artillerie 8 mm Berthier modèles 1892 ou 1916 (94,5 cm / 3,405 kg / magasin 3 ou 5 cartouches), étroitement dérivé du fusil Berthier modèle 07/15 ou 1916 (130,6 cm / 4,290 kg / magasin 5 cartouches) qui équipe la majorité de l'infanterie. Les deux armes utilisent la cartouche Lebel 8 mm. Le mousqueton d'artillerie reçoit le sabre-baïonnette modèle 1892.

Revolver 1892

Les armes de point datent pareillement de l'autre guerre, pistolets automatiques 7,65 mm Ruby 1915, Star 1917, revolvers au mieux 8 mm modèle 1892 ou 11 mm modèles 1873 et 1874 ressortis des stocks.

La situation est bien meilleure pour ce qui est des armes collectives. Le fusil-mitrailleur de 7,5 mm modèle 1924 M 29, dont la production a été importante depuis 1930, équipe l'ensemble des troupes à l'entrée en guerre, comme la mitrailleuse de 8 mm Hotchkiss modèle 1914, dont les stocks étaient considérables en 1939.

FM 24-29    Hotchkiss 14


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La 87e Division reçoit le 2 septembre 1940 une Citation à l'ordre de l'Armée :

         

GUERRE DE 1939-1940

ORDRE N° 210 C

Le Général Commandant en Chef, Ministre, Secrétaire d'Etat à la défense Nationale, cite :

A L'ORDRE DE L'ARMEE

87e Division d'Infanterie Nord-Africaine

" Attaquée sur la position de l'Ailette le 5 juin 1940, la 87e Division, sous l'impulsion de son chef, le Général Henry MARTIN, a opposé à l'ennemi une résistance héroïque. Toutes ses troupes : Infanterie, Cavalerie, Artillerie, rivalisant d'ardeur pour défendre à outrance les points d'appui, même lorsqu'ils étaient dépassés par l'ennemi ou encerclés, ne se sont repliées que sur l'ordre du Commandement, obligées souvent de se frayer un passage les armes à la main.

" Regroupées après la bataille, ces mêmes unités faisant preuve d'une telle discipline et d'un magnifique esprit de devoir ont pu, à nouveau, être engagées dans de durs combats qui ont marqué la défense de l'Aisne, puis la retraite vers la Seine et la Loire.

" Dans toutes ces opérations, la 87e D.I.N.A. a fait preuve d'abnégation, d'endurance, de vaillance, dignes des grandes traditions de l'Armée d'Afrique.

2 Septembre 1940.

Signé : WEYGAND.

         

Sources et liens

France, 1940 - http://france1940.free.fr/oob/fr_oob.html

Militaria Magazine - http://www.militariamag.com/

Règlement de manoeuvre de l'artillerie 

Manuel du Gradé d'Artillerie Légère - HCL - 1940


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