Le 320e RACP de réserve est formé à compter du 5 septembre 1939, derrière le 310e RACP, à partir d'éléments du 10e RACTTT (Régiment d'Artillerie Coloniale Tracté Tous Terrains) d'active stationné au Quartier Guynemer à Rueil-Malmaison, Seine & Oise (1e Division d'Infanterie Coloniale, Bordeaux et Centre Mobilisateur d'Artillerie Coloniale n° 321). Le Régiment est commandé par le LCL Dufour et constitué de 3 groupes (numérotés VII à IX) équipés du 75 porté sur camion à raison de quatre 75 par batterie.
Manuel du Gradé d'Artillerie - Ch. Lavauzelle
A sa formation, le Régiment compte 12 officiers et 100 hommes d'active sur un effectif total de 1.531. De Rueil, le Régiment est ensuite envoyé en Alsace dans le Secteur Fortifié du Bas-Rhin, près de Strasbourg (5e Armée), où il est est en ligne du 14 octobre au 20 décembre 1939. Du 20 décembre au 4 mai, il est dans le SF des Vosges, secteur de Bitche-Rohrbach, Moselle (5e Armée). Du 4 au 26 mai à nouveau en Alsace, puis gagne la Somme, près de Nesle (7e Armée). Le VIIIe groupe du Chef d'Escadron Patier est constitué des 22e (Cne Beigbeder), 23e (Cne Seraine) et 24e batteries (Cne Carel). Il stationne en 39-40 à Illkirch-Graffenstaden, Bas-Rhin près de Strasbourg, puis Felsenhof, Lambach, Moselle près de Bitche et Mesnil-le-Petit, Somme près de Nesle. Le 28 mai 1940, le Régiment est mis à la disposition du 24e CA de la 7e Armée. Le 29, le VIIIe groupe (VIII/320) est affecté à la 29e DI. Le 1er juin 1940, le VIIIe groupe est rattaché à la 87e DIA (Division d'Infanterie d'Afrique) et fait mouvement dans la nuit vers le secteur de la Division. Le VIII/320 s'installe, selon son JMO, le 2 juin dans la région de Bourguignon-sous-Coucy (Aisne) avec un observatoire à St-Paul-aux-Bois et une liaison infanterie-artillerie à Manicamp. Le groupe est en renforcement de la 87e DIA, il a ses positions à la limite ouest de la DI, sous-secteur du 18e RTA. Le Groupe a son PC à Bourguignon au carrefour près de l'église et sa batterie de gauche, la 22e, à 300 m au nord de la ferme Montjay à Quierzy (683-162), derrière le bois des Gravières, à 5 km à vol d'oiseau du pont de Bichancourt (la portée pratique du 75 est de 6.500 m). Il reçoit là l'attaque allemande le 5 juin 1940. Les premiers éléments ennemis arrivent à 6 h 30 au contact de la batterie ouest (22e) contournée par l'ouest. Le groupe assure dès lors sa propre défense avec une section de Pionniers (SLT Evrard du 624e), mise à disposition du groupe le 3 juin, et quelques Tirailleurs rescapés des premières lignes. Les allemands cherchent à encercler la batterie tandis que le bois situé immédiatement en avant de la batterie (B. des Gravières) se peuple d'allemands. Les communications téléphoniques entre les batteries et avec le groupement fonctionnent toute la journée grâce à quelques réparations.
Le Capitaine Carel, commandant la 24e Batterie prend le commandement du Groupe. Vers 19 heures, des avions ennemis attaquent en piqué neutralisant un moment les batteries. Aucun renfort n'arrive malgré les demandes. Seuls quelques hommes d'un GRD sont venus participer à la lutte. Vers 20 h 30, la 22e Batterie encerclée doit faire sauter ses tubes et abandonner sa position. Vers 21 heures, l'ennemi attaque à l'est en direction de Besmé. Le Groupe risque d'être encerclé. L'Etat-Major se replie sur la batterie voisine (23e). Les munitions commencent à manquer et l'encerclement par la droite se précise. Entre 21 h 45 et 22 h 30, les muntions s'épuisent. Les 23e et 24e batteries font sauter les tubes avec les derniers obus et rejoignent les éléments voisins. Le Cne Carel se met à la disposition du IIe Bataillon du 17e RTA à Camelin-Le Fresne. Le Groupe est alors chargé de participer à la défense de la route de Cuts tenue par un GRD et des Pionniers. Vers 3 heures du matin, le Groupe reçoit l'orde de couvrir le repli du GRD vers Moulin-sous-Touvent. Le Cne Carel, qui rejoint le régiment le 7 juin se présente au PC vers 14 heures. Le régiment était sans nouvelle du VIIIe Groupe depuis le 5. Après avoir exécuté des tirs d'appui au profit de l'infanterie, le VIIIe Groupe a subi l'attaque directe des allemands et a brrûlé toutes ses munitions en tirs à vue, puis encerclé, après avoir mis hors d'usage ses pièces, il s'est replié par échelons en maintenant le contact pendant le repli. Le Chef d'Escadron Patier parti faire des prisonniers dans le bois à 1.200 m (Bois des Gravières, en direction de Quierzy) de son PC est porté dsparu. Il fait parti des deux hommes du 320e RACP, Leveil et Patier, décédés à Quierzy le 5 juin 1940 lors de l'attaque allemande. Le Régiment a 4 tués le 5 juin lors de l'attaque allemande : deux à Bourguignon et deux à Quierzy.
Résultat de recherche sur SGA/MdH pour 320e RCAP + Quierzy Le 320e RACP est dissout en juillet 1940. Le VIIIe groupe est démobilisé à Montagrier, Dordogne et Semalens, Tarn. Sources et liens
JMO - SHD Vincennes -
Côte 34 N 1118 - 6 à 12 France,
1940 - http://france1940.free.fr/oob/fr_oob.html Militaria Magazine - http://www.militariamag.com/ Manuel du Gradé d'Artillerie
Légère - HCL - 1940 Deux artilleurs
coloniaux du 320e RACP inhumés à Quierzy
Quierzy a l'honneur d'abriter dans son cimetière les tombes de deux artilleurs coloniaux morts pour la France le 5 juin 1940. Les tombes se trouvaient initialement, avec leurs casques, près de l'église. Elles ont été transférées vers 1948 à droite de l'entrée principale du cimetière. Le Canonnier Marcel Levieil, est né le 9 août 1916 à La Faloise, Somme (son nom figure sur le Monument aux Morts de Rollot, Somme). Le Chef d'Escadron René Patier est né le 21 mars 1893 à Pont du Château, Puy-de-Dôme (son nom figure sur le Monument aux Morts de Fournols, Puy-de-Dôme).
Le JMO du 320e RACP et le compte-rendu du Cne Carel, indiquent que le 5 juin vers 16 heures, le Chef d'Escadron Patier commandant le VIIIe Groupe, arrive à la 22e batterie menacée d'encerclement et organise deux patrouilles de reconnaissance des positions ennemies en direction du nord-est. Il prend la tête de la première (l'autre est commandée par le Sous-Lieutenant Evrard du 624e Pionniers). Les patrouilles sont contraintes de se replier devant le feu ennemi et rentrent avec des manquants, dont le Chef d'Escadron Patier et un canonnier de la 22e batterie tué. Le Capitaine Carel, commandant la 24e Batterie, qui prend alors le commandement du Groupe, précisera le 7 que le Chef d'Escadron Patier était parti faire des prisonniers dans le bois à 1.200 mètres de son PC. A 1.200 mètres de l'église de Bourgugnon en direction de Quierzy se trouve le Bois des Gravières. Les tombes des deux artilleurs étaient, à l'été 2013, anonymes et dans un triste état. Les noms des deux Bigors n'y figurent même plus. Seuls quelques anciens se souviennent des sépultures provisoires avec leur casque, situées derrière l'église, puis déplacées près de l'entrée du cimetière, pour que les deux hommes tombés côte à côte reposent ensemble sur les lieux des combats et aussi pour que Quierzy se souvienne des combats de juin 1940. Avec le concours du Souvenir Français, il sera bientôt rendu à ces tombes la simple dignité qui leur est due et à notre village sa mémoire. Dans
la presse
Il veut sauver les tombes des artilleurs La bataille des tombes à restaurer 11
novembre 2014 à Quierzy (Aisne)
Pose des plaques provisoires sur les tombes de deux artilleurs coloniaux de la 87e DIA Morts pour la France sur l'Ailette en juin 1940
Ce 11 novembre 2014 a été l'occasion pour "18e RTA 1940", association du "Collectif France 40" de sortir de l'oubli deux artilleurs coloniaux Morts pour la France le 5 juin 1940 à Quierzy au cours de la bataille de l'Ailette : le Chef d'Escadron René Patier (1893-1940) et le Canonnier Marcel Levieil (1916-1940) du 320e Régiment d'Artillerie Coloniale Porté de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique. Une assistance plus nombreuse qu'à l'ordinaire, des élus du village voisin de Manicamp, où a combattu le 18e Régiment de Tirailleurs Algériens en mai-juin 1940, assistaient, en présence de la presse locale, à la sobre cérémonie d'inauguration des plaques nominatives provisoires sur les modestes tombes de nos héroïques défenseurs de 1940. Il aura fallu plusieurs mois de recherches à l'association pour retrouver l’identité des deux hommes, dont les tombes étaient jusqu'alors anonymes, confirmer le lieu d'inhumation et retracer leur parcours de guerre. La volonté des familles Levieil et Patier est ainsi respectée, les deux tombes témoignent du sacrifice trop vite oublié de nos soldats sur les lieux des combats de 1940, combats que la population sur les routes de l'exode n'a pas vu. Un cadre retraçant ces combats et les parcours des deux hommes a été remis à la commune de Quierzy.
Les combats de 1940
à Quierzy, Les combats qui se déroulent à Quierzy le 5 juin 1940 sont décrits par le Capitaine Carel du VIIIe Groupe du 320e Régiment d'Artillerie Coloniale Porté (RACP)1. Le VIIIe Groupe du 320e RACP, commandé par le Chef d'Escadron Patier, a été rattaché le 1er juin à la 87e Division d'Infanterie d'Afrique (DIA) en position sur l'Ailette entre l'Oise et Pont-Saint-Mard. Le VIII/320 s'installe le 2 juin dans la région de Bourguignon-sous-Coucy à la limite ouest de la DIA, en appui du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens (RTA), qui a son IIIe Bataillon à gauche, Quartier de Manicamp, son Ier Bataillon à droite, Quartier de St-Paul-aux-Bois, une compagnie du IIe Bataillon et deux compagnies de Pionniers à Blérancourt avec une section à Besmé et une à Le Fresne et le PCRI à la Rue de Noyon. Le VIIIe Groupe a un observatoire
à
St-Paul-aux-Bois et une liaison infanterie-artillerie à
Manicamp. Il a
son PC à Bourgugnon au carrefour près de
l'église : Les 22e et 24e batteries se trouvent donc sur le territoire de la commune de Quierzy, la 23e sur la commune de Bourguignon-sous-Coucy. Lz Groupe est mis en alerte le 5 juin à 2 h 45. L'attaque allemande se déclenche sur le canal de l'Oise à l'Aisne à 3 h 30. A partir de 4 h, le Groupe effectir des tirs au profit des sous-secteurs ouest et est. Dès 6 heures, Manicamp, où se trouve le PC du III/18e RTA, dont le Groupe assure l'appui direct, semble encerclé. A 6 h 20 des éléments ennemis commencent à arriver au contact de la 22e Batterie, la plus à gauche. Cette batterie se trouvant découverte en l'absence d'éléments amis entre elle et l'Oise, une section du 624e Pionniers commandée par le Sous-Lieutenant Evrard est placée en flanc garde et vient renforcer la mitrailleuse de la batterie.. Dès 8 heures, les éléments ennemis commencent à s'infiltrer derrière la Batterie. L'ennemi cherche visiblement à l'encercler. La Batterie tire alors à vue, débouchant à zéro. La mitrailleuse et les FM 15 de la Batterie entrent en action. Les servants diponibles se disposent en tirailleurs et font feu de leur mousqueton 1892. Les deux autres batterie du Groupe tirent dans le bois des Gravières situé immédiatement en avant le 22e Batterie et qui se peuple de plus en plus déléments ennemis. A midi, la 22e Batterie est coupée de sa roulante, qui se trouve à la ferme des Bruyères, et parait en danger immédiat d'encerclement. Elle dispose alors ses pièces en éventail et fait feu dans toutes les directions. Grâce aux tirs des deux autres batterie du Groupe, l'étreinte est desserrée : vers 11 heures, sous le feu ennemi, la colonne de ravitaillement du Groupe réussit à envoyer à la 22e Batterie un camion de munitions. De 15 à 16 heures, la situation semble rétablie et un calme apparent règne.Le Chef d'Escadron Patier commandant le 8e Groupe arrive à 16 heures à la 22e Batterie est fait former deux patrouilles pour aller reconnaître les positions ennemies en direction du nord-est (au nord du bois des Gravières). Il prend la tête de la première, l'autre est commandée par le Sous-Lieutenant Evrard et formée de Pionniers. Les patrouilles sont contraintes de se replier sous le feu ennemi. Elles reviennent avec des blessés et des manquants dont le Chef d'Escadron Patier. Le Canonnier Levieil de la 22e Batterie a été tué A 18 h 30, la situation s'aggrave de nouveau. Sans nouvelle de la patrouille du Chef d'Escadron Patier, le Commandant de la 22e Batterie tente à trois reprises une sortie. La Batterie complètement encerclée tire à vue autour d'elle. Une vingtaine d'hommes du GRD avec deux FM arrive en renfort.
A 19 heures, l'ennemi, qui piétine depuis plus de douze heures devant la Batterie avec de lourdes pertes, fait appel à l'aviation. Pendant une demi heure, six Henschel bombardent et mitraillent le Groupe sans résultat. Mais la situation devient critique, la 22e Batterie a épuisée toutes ses munitions et l'ennemi commence à sortir du bois de Fèves en direction de Bourguignon où le PC du Groupe n'est défendu que par une quinzaine de mousquetons. Une quinzaine d'hommes de la 2e Compagnie du 17e RTA ? et du 18e RTA récupérés pour la défense du PC sous le commandement du Sous-Lieutenant Renard avaient été envoyés vers 19 h 30 pour dégager la 22e Batterie. A 20 h 30, la Batterie fait sauter ses pièces et le feu du GRDI et des mousquetons de la Batterie ouvrent un couloir par lequel s'opère le repli sur la ferme Montjay et la 24e Batterie, où la résistance se poursuit jusqu'aux dernières cartouches. Les pièces de la 24e Batterie sautent vers 22 heures 30, tandis que l'ennemi venant du bois de Fèves progresse vers Besmé et bat Bourguignon de ses tirs. Le Groupe rejoint alors le IIe Bataillon du 17e RTA du Chef de Bataillon Cafarelli pour prendre part à là défense de Camelin, puis est envoyé se mettre à la disposition du GRD du Capitaine de Ballincourt à Cuts, qui se replie au cours de la nuit. Au cours de cette journée, le Groupe a tiré environ 3.800 cartouches de 75 et 16.000 de 8 mm, menant 16 heures durant, de 6 h 30 à 22 h 30, un combat d'infanterie, les batteries débouchant à zéro ou à angle négatif avec ricochet, infligeant de grosses pertes à l'ennemi.
Outre les blessés et
disparus, les Morts pour la France du Groupe confirmés par
Mémoire des Hommes sont : - Chef
d'Escadron
Patier, à
Quierzy2,
- Canonnier Euzen, 22e Batterie à Bourguignon, - Canonnier Levieil, 22e Batterie à Quierzy2, - Canonnier Valeux, 22e Batterie à Bourguignon, - Pionnier Picard, 642e RP à Bourguignon. Le Capitaine Carel note en
conclusion : "Tout
le personnel a fait parfaitement son devoir et fait preuve du plus
grand sang froid". La fête de l'arme des Troupes de Marine a lieu le 31 août et le 1er septembre, anniversaire de la bataille de Bazeilles 1870. Le 31 août est l'occasion du rassemblement de l'ensemble des unités à Fréjus où se trouve le musée des Troupes de Marine. Le 1er septembre, les amicales d'anciens combattants organisent une cérémonie à Bazeilles dans les Ardennes. Les
bigors adoptent l'ancre surchargée de la grenade (symbole
des
troupes d’élite) en 1916. L’ancre
entrelacée
d'un câble devient l'insigne commun des troupes coloniales en
1920. En1933, les artilleurs ne portent plus la grenade. En 1939, un
texte officiel précise que l'ancre est entrelacée
d'un
câble en S renversé. |
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