QuierzyLes Tirailleurs > Le 18e RTA en 39-40

18e Régiment de Tirailleurs Algériens
Première période : 1919-1926

Szeged - Constantinople - Ain-Tab - Bozanti - Osmanié - Marache - Djerablous - Ourfa - Metz - Trèves - Metz - Ezraa - Damas - Homs - Tripoli




Hongrie
1919



Armée du Rhin
1923



France
1914-1818


1919 -1926
| 1939-1940 | 18e RTA Ailette 1940

Le 18e Régiment de Tirailleurs Algériens est créé le 1er juillet 1919 en Hongrie, près de Szeged, à partir de bataillons du 6e Régiment de Tirailleurs Algériens qui ont combattu en France au cours de la Grande Guerre au sein du (3e Régiment Mixte de Zouaves et Tirailleurs formé en juin 1915 devenu 6e Régiment de Marche de Tirailleurs Algériens en mai 1918). Le 6e RTA a été constitué en 1913 à Tlemcen (Oran) par dédoublement du 2e RTA d'Oran, dont l'origine remonte à 1842
Le 18e RTA est ainsi l'héritier par le sang du 6e RTMA de 1918.
En Hongrie, le 18e Tirailleurs, chargé de faire respecter les conventions d’armistice de 1918, défend la Roumanie contre les revendications territoriales des communistes hongrois sur la Transylvanie et le Banat.
Fin octobre 1919, le 18e RTA se rend au Levant en Cilicie
où il fait face, au côté de la Légion Arménienne, aux nationalistes turcs à Marache, Bozanti, Yenidje, Osmanie, notamment.
Fin 1921, après le retour de la Cilicie à la Turquie, le Régiment regagne la France. Il reçoit son Drapeau le 31 août 1922 à Metz où il stationne quelques mois. 
En 1923, il est à l'Armée du Rhin à Trèves en Allemagne. Il revient à Metz fin 1923.
Il retourne en 1925 au Levant en Syrie où la France
doit à nouveau faire face à plusieurs révoltes nationalistes, “guerre du Djebel druze” notamment
Le Régiment est dissous le 10 novembre 1926 au Levant.
Le drapeau du 18e RTA porte les inscriptions : Levant 1920-1926.
Les Ier et IIe bataillons portent la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures (bleu clair et rouge), Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieures avec deux palmes correspondant à leurs Citations à l'Ordre de l'Armée au Levant (11 mai 1926 et 21 avril 1927).


Le Régiment est commandé de 1919 à 1923 par le Lt-Colonel Parfait puis de 1923 à 1926 par le Colonel de Gondrecourt de Ligny. 

Le 18e RTA est reformé en septembre 1939 avec des cadres d'active provenant des 2e et 6e RTA de la division d'Oran et des réservistes du recrutement dAlger et prend part à la Campagne de France au sein de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique.

Pour mémoire, chez les Tirailleurs le recrutement est mixte ; près de 75% de l'effectif est indigène, l'encadrement est majoritairement français (Chez les Zouaves, également recrutés en Algérie, le recrutement est exclusivement français).
Mais à l'image de l'Algérie française, indigènes et français n'ont pas le même statut avant 1947. Ainsi, pour les français, la durée du service actif, de 3 ans depuis 1913, a été ramenée à 18 mois en 1923 puis à 1 an en 1928, tandis que les indigènes effectuent pour leur part 3 ans depuis 1912 puis 2 après 1923.
Contrairement à une idée reçue en effet, les indigènes ne possèdent pas la pleine nationalité française ; leur droit de vote est limité, l'accès à l'école, aux emplois publics civils et militaires, comme leur avancement dans l'armée, est restreint en droit et souvent aggravé dans les faits (cf Les indigènes et le service militaire).
Le propos n'est ici que de rappeler la mesure de leur sacrifice pour la France. A l'instar des troupes issues des colonies, les Régiments de Tirailleurs figurent parmis les unités de l'armée française les plus décorées.







Levant
1919-1921



Levant
1925-1926

Médaille des Rescapés de l'Aisne créée en 1967 à l'occasion du 50e anniversaire de l'offensive du Chemin des Dames d'avril 1917, elle commémore les combats qui se sont déroulés dans l'Aisne lors des Première et Deuxième Guerres mondiales.
France
1939-1940


 

 

Campagne de Hongrie (mai - août 1919)

Les 2e, 1er et 3e bataillons du 6e RMT (11e, 5e et 7e Bataillons du 6e Tirailleurs partent de Valenciennes pour l'Orient respectivement le 19, 20 avril et 5 mai 1919 par voie maritime depuis Marseille. Ils dépendent a/c du 6 mai du dépot de Tlemcen du 6e RTA et sont affectés à la 76e DI (Gal Charpy) de l'Armée de Hongrie (Gal de Lobit) créée le 1er mars 1919. 

Le 11e Bataillon du 6e RTA débarque à Sisak, au sud-est de Zagreb, en Croatie, le 28 avril. Il arrive le 1er ou 6 mai à Neusatz (Novi Sad), sur le Danube en Serbie, et rejoint Szeged, en Hongrie, le 7 mai

Le 5e Bataillon Marty débarque le 7 mai. Il arrive à Neusatz le 11 mai, fait mouvement le 16 mai sur Szeged où il arrive le 18. 

Le 7e Bataillon débarque à Sisak le 14. Il fait mouvement sur Neusatz le 16 mai, rejoint Szeged le 23 mai et vient cantonner à Deszk, village à la sortie est de Szeged.

Szeged se trouve sur la Tisza, à 170 kilomètres au sud de Budapest, près des frontières serbe et roumaine. C'est alors une ville importante de Hongrie, où s'est formé en mai 1919 le gouvernement contre-révolutionnaire de Gyula Peidl et Miklós Horthy, tandis que Budapest est le siège du gouvernement des soviets de Béla Kun depuis mars.

Débarquée à Salonique en 1915, l’Armée Française d’Orient (AFO) fait partie des Armées Alliées d’Orient (AAO) regroupant des troupes de l’armée britannique, de l’armée serbe, de l’armée italienne, de l’armée russe et de l’armée grecque qui en 1918, sous les ordres du général d’armée Louis Franchet d’Espèrey, provoquent la défaite de la Bulgarie, reconquièrent la Serbie et la Roumanie (Missions militaires d'assistance en Roumanie du Gal Berthelot), puis envahissent l’Autriche-Hongrie, forçant l'Allemagne à capituler le 11 novembre 1918 alors qu'elle était moins menacée à l'ouest.
 
Les combats se poursuivent pourtant après l'armistice, avec des unités aux effectifs réduits, dont l'action s'exerce entre fin 1918 et début 1920 en Hongrie, en Russie et en Turquie : Armée du Danube (AD) du général Berthelot (octobre 1918-septembre 1919), qui évacue Odessa et Sébastopol en avril 1919, Armée de Hongrie (AH) du général de Lobit (mars 1919-septembre 1919), Corps d'Occupation de Turquie puis de Constantinople (COC, novembre 1920- octobre 1923). Aux opérations antérieures au 11 novembre 1918 correspond la Médaille d'Orient. 

L’armistice du 11 novembre 1918 n'a en effet pas renvoyé immédiatement l'armée française dans ses foyers. A l'issue des combats, les Alliés occupent les territoires conquis ; Hongrie, Roumanie, Constantinople, etc. La démobilisation des classes les plus anciennes (1887 à 1906) intervient entre novembre 1918 et avril 1919. Les classes 1907 à 1918 ne sont libérées qu'après la signature des traités de paix entre juillet 1919 et juin 1920 et pour les plus jeunes à la fin de leur service militaire, dont la durée est de trois ans depuis 1913 pour les français, 1912 pour les indigènes d'Algérie. 

Rapidement, les effectifs nécessaires pour l’occupation de ces pays, sont insuffisants alors que l'armée française doit encore aller occuper en Allemagne la rive gauche du Rhin, le Maroc, le Liban.

Egalement, le moral de l'Armée d'Orient, l'AO, "l'Armée des Oubliés" disent les poilus d'Orient, n'est pas brillant dès que la lutte a cessé sur les autres fronts. Le recours aux troupes issues des colonies sera une fois de plus particulièrement précieux dans ces circonstances. Les règles relatives à la durée des service ou à la démobilisation sont en outre différentes pour les français et les indigènes

La Victoire endeuillée : La sortie de guerre des soldats français (1918-1920), Bruno Cabanes, 2014
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L'Autriche-Hongrie avant 1914


 
Europe du traité de Versailles, 28 juin 1919, J. Forest, Gallica

Après la rupture du front de Macédoine par l’Armée Française d’Orient, commandée par le général Franchet d'Espèrey, l’armistice est signé le 29 septembre 1918 à Salonique avec la Bulgarie, première des puissances centrales à se retirer de la guerre. L'Armée d’Orient atteint le Danube le 20 octobre. L'empire ottoman signe à son tour l’armistice à Moudros le 30 octobre 1918 puis l'Autriche-Hongrie, défaite face aux Italiens, le 3 novembre 1918 à Villa Giusti. Ce dernier doit être complété par la convention de Belgrade, signée le 13 novembre par la nouvelle Hongrie indépendante. 

Les Alliés imposent d’importantes cessions de la partie hongroise de l’ancienne Autriche-Hongrie, dont la Transylvanie, au profit de la Tchécoslovaquie, de la Roumanie et du royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, future Yougoslavie. La guerre mondiale, déclenchée par un ultimatum de l'empire austro-hongrois à la Serbie entraîne la fin de l'Autriche-Hongrie qui ne survit pas à sa défaite. 

La mission fixée à l’Armée française d’Orient est de faire respecter les clauses de la convention d’armistice du 13 novembre 1918, fixant notamment la ligne de retrait des troupes hongroises et l’occupation par les Alliés des régions évacuées.  

Dès l’armistice, l’Armée d’Orient rencontre d’importantes difficultés matérielles dans des régions ravagées par l’ennemi, auxquelles s’ajoutent avec l’hiver, la pluie et la neige, la grippe et la démobilisation ... 

« Seule l’arrivée, en mai 1919, de 9 bataillons de tirailleurs algériens devaient permettre à l’Armée de Hongrie de remplir ses missions ». Les Armées françaises en Orient après l'armistice de 1918, Général Bernachot, SHAT 1970

L'Armée d’Orient vient stationner à la fin décembre 1918 en Hongrie occupée avec 2 divisions dans le Batchka (Bačka, entre le Danube et la Tisza, en Serbie et en Hongrie) prêtes à marcher sur Budapest et 1 division dans le Banat.

Tandis que l'occupation alliée se met en place, des conflits surgissent entre Serbes et Hongrois mais surtout entre Roumains et Hongrois. Le 21 mars, le chef de la mission militaire alliée, le lieutenant-colonel Vix, remet au gouvernement hongrois une demande de retrait des forces hongroises de la Crisanie (Crișana, située dans l’ouest de la Roumanie, le long de la frontière avec la Hongrie). Son refus conduit le gouvernement hongrois à la démission et un gouvernement des soviets de Hongrie est proclamé à Budapest. 

A partir du 20 mars 1919, dans le contexte de la dénonciation de l’armistice par le gouvernement bolchevik de Budapest puis la reprise des opérations militaires sur le front de Transylvanie et de Tchécoslovaquie, le 15 avril, le dispositif de l’Armée d’Orient est remanié. Prête à marcher sur Budapest, l’Armée se concentre dans la région de Szedgedin-Temesvar-Arad (Szedge-Timisoara-Arad).

Le 30 mai, un gouvernement hongrois opposé à la république des soviets est formé à Szeged par Gyula Peidl et l’amiral Miklós Horthy. 

Lorsque l’avance roumaine jusqu’à la Theiss (Tisza) en Hongrie, fin juillet, supprime le front du Maros en Transylvanie, l’Armée se concentre dans la région Szedgedin-Nagy Kikinda, prête à marcher sur Budapest ou à repousser toute attaque sur Szegedin.

L'entrée des troupes roumaines à Budapest, le 4 août met fin à la mission de l'Armée de Hongrie. 

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En résumé :

- décembre 1918 : à la suite de l'union de la Transylvanie à la Roumanie, l'armée roumaine prend position en Transylvanie et dans le Nord-Est du Banat.
- avril 1919 : l'Armée rouge hongroise tente de récupérer ces régions, les Roumains contre-attaquent et atteignent la rivière Tisza fin juillet. 
- août 1919 : les Roumains et l'Armée nationale hongroise notamment défont l'armée rouge hongroise et prennent Budapest.

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Drapeau roumain avec les armoiries royales
de Ferdinand 1er que l'on retouve sur la
Croix roumaine commémorative de la Guerre 1916-1919

Le 22 et le 23 mai, le 6e RMTA relève le 227e RI dans le sous-secteur nord de Szeged et maintient deux bataillons en première ligne et un bataillon en réserve : 22 mai, le 11e Btn de TA relève le 5e Btn du 227e RI au nord de Szeged. Le 23, le 5e Btn de TA relève le 4e Btn du 227e RI dans le secteur de droite au nord de Szeged. 

Le 26, les 4e et 5e Btn du 227e RI sont dissous et affectés aux 157e et 210e RI. Le 227e RI est reconstitué le 26 mai avec les 3 Bataillons du 6e RTA en Hongrie et dénommé 18e RTA le 1er juillet 1919. 
JMO 227e RI 26N721/5

A effet du 1er juillet 1919, les 11e, 5e et 7e Bataillons du 6e RTA forment avec la CHR du 227e RI dissous le 18e Régiment de Tirailleurs Algériens.

A sa constitution, le 18e RTA est commandé par le lieutenant-colonel Véret (ex 227e RI) puis lieutenant-colonel Reignier (à/c du 4 juillet). Il compte 3 Btn à 3 Cie + 1 CM. Effectif total : 60 officiers (dont un ss-Lt indigène) et 2.940 hommes (1.156 français et 1.784 indigènes). 

1er Btn Marty : 1e, 2e, 3e Cie, CM1
2e Btn Brissaud : 5e, 6e, 7e Cie, CM2
3e Btn Debas : 9e, 10e, 11e, CM3

Le 24 et le 25 juillet, le régiment est relevé par le 157e RI et vient stationner dans Szeged.

Le 29 et le 30 août, l’EM, la CHR, les 1 et 2/18e RMTA font mouvement par voie ferrée sur Turnu Severin (Roumanie). Le 3/18e RMTA reste à Mako, à l’est de Szeged. 

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Source :
Les Armées françaises en Orient après l'armistice de 1918, Général Bernachot, SHAT 1970, 3 volumes :
 I - L'Armée Française d'Orient, l'Armée de Hongrie (11 novembre 1918 - 10 septembre 1919)
 II - L'Armée du Danube, l'Armée Française d'Orient (28 octobre 1918 - 25 janvier 1920)
 III - Le Corps d'Occupation de Constantinople (6 novembre 1920 - 2 octobre 1923)
(comptes rendus mensuels adressés par le général commandant en chef des armées alliées en Orient, à l’état-major de l’armée à Paris, de décembre 1918 à octobre 1920)

Les Armées Françaises dans la Grande Guerre : Tome 9, les fronts extérieurs, volume 1, SHAT, 1935.

Journaux de marche et d’opérations des grandes unités et des régiments SHD Vincennes et « Mémoire des hommes ».

Armoiries royales de Ferdinand 1er que l'on retouve sur la
Croix roumaine commémorative de la Guerre 1916-1919

 

Campagne d'Orient (septembre - octobre 1919)

Après le retour en France des français démobilisables, le Régiment (EM, CHR, 1 et 2/18e RMTA) embarque à partir du 28 août 1919 pour prendre part à la Campagne d'Orient. En train jusqu'à Turnu-Severin Roumanie, en chalands sur le Danube jusqu'à Lum-Polanka (Lom ?), Bulgarie puis Sofia en train. A Sofia le 5 septembre. En train jusqu'à Makri-Kemi près de Constantinople (Istambul) sur la Mer de Maramara. Arrivée le 6 septembre, affecté 122e DI Gal Goubeau. Le 10 et le 11 septembre, le 3/18e RMTA rejoint le régiment à Constantinople. 

1er septembre 1919, la Division de Turquie est formée par l’Armée de Hongrie et la 122e DI.

Le régiment embarque à partir du 22 octobre à Constantinople sur le Tsar Ferdinand pour prendre part à compter du 24 à la Campagne du Levant. 

La Médaille Commémorative d'Orient n'est en principe pas attribuée aux militaires ayant servi à l'Armée d'Orient après le 11 novembre 1918, alors que les opérations militaires se poursuivent encore plusieurs mois. 


 


 

Campagne du Levant - Cilicie (octobre 1919 - décembre 1921)


Après avoir traversé la Mer de Marmara, franchi le détroit des Dardanelles et contourné l'Asie Mineure (Turquie), le Régiment arrive à partir du 27 octobre 1919 en rade de Mersine sur la côte de Cilicie (Asie Mineure), région du sud de la Turquie frontalière avec la Syrie (montage des tentes marabout). L’EM, la CHR et le 1/18e RMTA arrivent le 27 octobre, les 2 et 3/18e RMTA, le 28.


Tentes Marabout du Camp Dufieux, Mersine 1919

Le 18e RTA, affecté à la 156e DI, Division de Silicie, du général Dufieux, débarque parmi les premiers éléments venant s'ajouter aux troupes du Colonel de Piépape déjà sur place. 

La France se trouve engagée en Cilicie notamment en conséquence d'accords interalliés signés en 1916 ; avec la Grande-Bretagne d'une part (accords Sykes-Picot sur le partage à la fin de la guerre de l'empire ottoman en zones d'influence) et les arméniens d'autre part en vue de l’établissement d'une force arménienne sous la tutelle de l’armée française. 

Le premier débarquement eut lieu en novembre 1918 à Mersine avec une force d’environ 15 000 hommes, principalement des volontaires de la Légion arménienne, accompagnés de 150 officiers français. Les premiers objectifs de ce contingent étaient d’occuper les ports et de démanteler l’administration ottomane. Tarse est occupée pour sécuriser les environs et préparer l’établissement d’un quartier général à Adana. Fin 1918, la Cilicie est occupée. Les troupes françaises occupent ensuite les provinces ottomanes d’Antep, Maraş et Urfa en Anatolie du Sud cédées fin 1919 par les troupes britanniques. A l’est de la zone d’occupation, la ville de Mardin est occupée brièvement en novembre 1919.

En 1917 et 1918, les troupes britanniques du Général Allenby, avec lesquelles marchaient Lawrence d'Arabie et ses volontaires arabes ainsi qu'un corps français commandé par le Colonel de Piépape, prennent aux Ottomans, alliés de l'Allemagne, la Syrie (Gaza et Jérusalem en décembre 1917, Damas en octobre 1918). Après l’Armistice de Moudros du 30 octobre 1918, les forces alliées occupent la région côtière tandis que l’Emir Fayçal installe l’administration arabe à Damas, Alep, Homs et Hama.

En octobre 1919, le Général Gouraud est nommé Haut Commissaire de la République Française et commandant en chef en Syrie-Cilicie, où les français doivent relever les Britanniques dans la zone dévolue à la France par les accords Sykes-Picot et préparer l’exercice du futur mandat qui sera confié à la France sur la Syrie et le Liban, à la conférence de San Remo, en avril 1920. 

La campagne de Cilicie, première campagne d’après guerre, est menée avec des effectifs très faibles et des moyens matériels tout à fait insuffisants. Malgré les sacrifices consentis, les fruits en échappèrent à la France puisque en vertu de conventions internationales, cette province fit, en octobre 1921, retour à la Turquie (traité d’Angora ancien nom d'Ankara).

Débarquement à Mersine et déploiement en Cilicie (octobre - décembre 1919)

Le 27 octobre 1919 le vapeur "Tsar Ferdinand" mouille le premier en rade de Mersine à deux milles de la côte de Cilicie. Dans la soirée les troupes sont transportées à terre et, le 30, le reste du Régiment ayant été débarqué, les 3 bataillons s'installent en cantonnement bivouac : Etat Major du Régiment et 2 Bataillons à Tarsous, 1 Bataillon à Adana, 1 Compagnie à Mersine comme compagnie de base. Le premier bataillon débarqué fera mouvement sur Adana laissant une compagnie à Mersine. Ordres confirmés de Beyrouth par le Général Dufieux. JMO 18e RTA SHD 34N275 

Le secteur sous la responsabilité de la Division s'étend sur la Cilicie, les "territoires de l'Est" (région à l'Est de l'Amanus occupée après relève des troupes anglaises) jusqu'à Ourfa et le Sandjak d'Alexandrette.

Le Régiment est rapidement déployé dans sa vaste zone d'occupation au côté des arméniens. Le 18e RTA forme avec la Légion Arménienne la 311e Brigade de la 156e DI dont le PC est à Beyrouth. Il va renforcer les garnisons des postes de Cilicie répartis d’Adana à la région de l’Euphrate en passant par Tarsous, Aîn Tab, Ourfa.Le Gal Gouraud débarque le 21 novembre à Beyrouth, le Gal Dufieux à Mersine le 2 décembre. 

Les Tirailleurs ont l'habitude de se trouver à quelques distances de la portion centrale du régiment, isolées dans les petites localités du bled.

En décembre 1919, la relève des britannique est achevée. 

Fin décembre, la situation du Régiment est la suivante : à Aïn-Tab : Colonel, C.H.R., 1e, 9e,11e Cies et C.M.3, à Bozanti : 2e Cie, à Osmanié : 3e Cie et C.M.1, à Marache : 10e Cie, à Djerablous : 5e Cie et C.M.2, à Ourfa : 6e et 7e Cies. 

La Légion Arménienne a été créée en 1917-1918 sur la base des compagnies arméniennes de la Légion Etrangère (compagnie 2 RMLE) et des volontaires d'origine arménienne issus de différentes armées (USA, Russie, Grèce, etc.). Campagnes de la L.A. : Palestine, Israël, Syrie, Irak, Petite Arménie (Cilicie, ancien Royaume de Cilicie) etc. Les centres de formations se trouvaient à Chypre et en Egypte. La Légion Arménienne a été dissoute en 1921. Les légionnaires de la L.A. s'enrôlent alors dans la Légion Etrangère et participeront à toutes les campagnes d'Orient.

Dégagement de la route et de la voie ferrée Adana-Mersine (27-28 janvier 1920) 

La Cilicie, provisoirement sous protection française, va rapidement être agité par un mouvement d'insurection des nationalistes turcs de Mustapha Kemal. La campagne de Cilicie voit les postes et les colonnes françaises harcelés, attaqués par des forces nombreuses et bien armés face à des effectifs français faibles et des moyens matériels insuffisants.

Un Bataillon du 18e RTA est affecté à la colonne Garcy (un Btn du 21e RTA, un du 17e RTS, un du 412e RI, ...). Rien dans le JMO. La colonne quitte Adana le 27 janvier vers l'ouest et combat à Yenidje. Le 28, les villages de Takfour, Hamoun-Koulpri sont pris, la route et la voie ferrée sont ouvertes. La colonne continue sur Tarfous. La colonne a perdu 24 tués et 63 blessés, les turcs 300 tués, 250 prisonniers et 700 fusils. 

Affaire de Marache (janvier - février 1920)

Dès la prise de Marache (Maraş) par les Français le 1er novembre 1919, la majorité turque de la ville se dresse contre les forces d’occupation franco-arméniennes. En janvier 1920, la partie turque de la population assiège le quartier arménien. La petite garnison française sous les ordres du commandant des Ordons, impuissante à rétablir l’ordre, se réfugie dans la citadelle. Le général Dufieux dépêche les détachements Thibault, Marty (18e RTA) et Corneloup (17e RTS), qui doivent forcer le passage et perdent plusieurs hommes. Le 18 janvier ces renforts sont réunis dans la ville sous les ordres du général Quérette venu d’Aïen-Tab.

Après vingt-deux jours de combat urbain, le 11 février 1920, les troupes d’occupation françaises sont forcées d’évacuer Maraş, suivies de la communauté arménienne de la ville, sous les assauts répétés des révolutionnaires turcs.  Le repli, à travers les tempêtes de neige et par un froid de -20° est excessivement pénible. Outre 700 tués et blessés, les malades furent très nombreux et les Tirailleurs cruellement éprouvés par les gelures des pieds. 

En mars 1920, le IIIe Bataillon du 18e RTA est remplacé par le XIe Bataillon du 7e RTA, qui devient le IIIe Bataillon du 18e RTA.

"L’affaire de Marache", close sur un repli français, généralise l’agitation. Les mois qui vont suivre vont être marqués par de nombreux combats. Les unités françaises qui tiennent quelques postes sont très souvent encerclées. Il faut sans cesse envoyer des colonnes de secours. 

Siège d'Ourfa (9 février - 11 avril 1920)

Les 475 hommes de la garnison, dont les 6e et 7e Cie et deux Sections de la Compagnie de Mitrailleuses n°2 du 18e RTA, sont assiégés avec 1 mois de vivres pendant 2 mois. Le 10 avril la garnison d'Ourfa, à bout de forces et de vivres, réduite à 460 hommes, sans un canon, cernée par 4.000 turcs, kurdes, ... et bombardée, ne peut plus remplir sa mission de protection de la population arménienne et des missions étrangères. Le 10 avril, le commandant Hauger, du 18e RTA obtient du délégué turc local que son repli ne soit pas inquiété. Des blessés seront laissés à la Croix-Rouge américaine. Le 11 avril, quelques heures après sa sortie d’Ourfa, la colonne est attaquée dans le défilé de Féris Pacha, les hommes, blessés compris, sont massacrés. Quelques isolés seulement parviennent à gagner Arab-Punar. Il y a 31 survivants. Les pertes s'élèvent à 11 officiers et 300 hommes. 

Le IIe Bataillon, qui vient de perdre deux compagnies à Ourfa, est dissous. Le IIIe Btn du 18e RTA devient IIe Btn du 18e RTA et l'effectif du régiment est complété par le IIe Btn du 6e RTA, qui devient IIIe Btn du 18e RTA.

Siège de Bozanti (11 avril - 25 mai 1920)

La garnison de Bozanti, porte orientale de la Cilicie dans la montagne du Taurus, à 80 kilomètres au nord de Mersine, est pareillement assiégée en avril-mai 1920 et une Compagnie du 18e RTA intégrée au IIe Bataillon du 412e RI est anéantie, soulignant une nouvelle fois les effectifs très faibles et les moyens matériels insuffisants de cette première campagne d’après guerre.

Un premier armistice général est signé en mai 1920 mais dès juillet, même si l'on ne se bat plus, les troupes de Kemal assiègent le corps expéditionnaire français. Mersine, Tarsous, Adana, Osmanié sont investis par des forces importantes et bien armées, la voie ferrée Adama-Mersine coupée. La lutte se prolonge sans solution autour d’Aïn-Tab. Le 23 juillet, par une chaleur accablante, la colonne Gracy met en fuite les Kémalistes à Yénidjé, à l’embranchement sur Mersine de la voie ferrée principale allant vers Bozanti et Koniah.

En juillet 1920, le régiment devient le 18e Régiment de Tirailleurs Indigènes.

Les rebelles turcs forcent les français à se retirer graduellement, ville par ville. Un premier accord franco-turc est signé à Londres le 11 mars 1921 pour mettre un terme à la Campagne de Cilicie puis un second à Angora (ancien nom d'Ankara) le 20 octobre 1921. 

Il est à cette époque décidé de porter le séjour des indigènes au Levant à 2 ans. L'annonce faite au Régiment le 20 septembre 1921 de cette décision est acueillie par les Tirailleurs avec résignation note le JMO. 

L'accord franco-turc signé à Angora est lu au régiment le 4 novembre 1921. La 1e Div du Levant sera dissoute dans le courant du mois de décembre et le 18e RTA rappatrié en France.

Le même jour, le IIe Btn Rien est dissous et ses effectifs répartis entre les Ier et IIIe Btn. Le 8 novembre, le IIe Btn Knall-Demars passe au 19e RTA.


Citations à l'ordre de l'Armée

IIIe Bataillon 

Ordre du 20 octobre 1920

Bataillon d’élite, à l’image de son chef, le chef de bataillon Knall- Demars, a, pendant toute la durée de la colonne, fait preuve des plus belles qualités d’endurance, de bravoure et de mordant. En particulier, le 28 juillet au combat de Yénidjé, après un corps à corps où certaines de ses unités chargèrent 10 fois à la baïonnette, il enleva de haute lutte la position ennemie, laissant 400 cadavres ennemis sur le terrain, faisant 250 prisonniers, s’emparant de 4 fusils mitrailleurs et de plus de 600 fusils.

Bataillon 2/6 du 18e RTA

Ordre général n° 59 du19 février 1921

Le bataillon 2/6 du 18e RTA sous les ordres du commandant Beucler, a pris part aux opérations de Cilicie avec la colonne du général Goubeau. Bataillon parfaitement instruit et plein d’allant, s’est particulièrement distingué le 3 novembre [1920]. Placé ce jour à l’avant-garde d’une colonne, a forcé, par une action superbe d’audace, le passage du gué de Kesmé Burnou (sur le Djihoun) sous un feu très violent de l’ennemi, s’est emparé grâce à sa bravou re des crêtes dominant la rive droite du fleuve et a permis le passage de la colonne.
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A la date du 3 novembre, le 2/6e RTA n’appartient pas encore au 18e RTA, qu’il ne rejoint pour y devenir le IIIe bataillon que le 6 novembre selon le JMO du Régiment : « le bataillon Beucler arrive par voie ferrée d’Osmanié et relève, le 7, le bataillon Knall-Demars dans le secteur nord-ouest.» 

 

2e Compagnie 

Ordre de décembre 1920 

Superbe unité, sous le commandement du capitaine Bertrand, pendant deux mois à Bozanti, a arrêté et rejeté les attaques continuelles d’un ennemi muni d’artillerie et d’un effectif très supérieur. Tout en maintenant intact le front nord de la défense qui lui était confié, a montré au plus haut point les belles traditions des unités de tirailleurs en prenant par t à de nombreuses contre-attaques et a effectué de nombreuses sorties victorieuses qui ont obligé l’ennemi à relâcher son étreinte. 

La 1e Division du Levant est citée à l'ordre de l'armée le18 décembre 1921. 

156e DI / Division de Silicie / 1e Division du Levant
Commandant : Général Dufieux - PC : Adana

1e Brigade : Général Bordeaux
            - 17e RTA
            - 17e RTS puis 14e RTS (12/6/20)

2e Brigade : Général Martz
            - 18e RTA
            - 412e RI

Cavalerie : 2e Régiment de Cavalerie du Levant
Artillerie : 274e Régt d’Art. de Tunisie, à trois groupes de 75
               Parc d’Artillerie Divisionnaire (P.A. D.1)
Génie : 52e Compagnie du 33e Bataillon de Sapeurs-Mineurs
Transmission : Détachement Télégraphistes de la Cie ST/52 du 43e Btn
Aviation : Escadrilles 56 et 458 du 35e Régiment d’Aviation d’Observation
Train : 4e et 5e Escadrons du Train des Equipages
Services : 135e Escadron de Transport Automobile
               Section T.M. 1319  -  Section Camionnettes 905
               33e Section de C.O.A.  -  33e Section Infirmiers Militaires Coloniaux
               Ambulance 5/L  -  35e T.E.M.  -  9e B.D.1
               135e T.E.M.  -  Section Sanitaire 42

Trois autres divisions ; 2e, 3e et 4e Divisions du Levant, sont constituées début 1920 avec une majorité de régiments de Tirailleurs Algériens et Sénégalais.

Sources : Service Historique de l’Armée de Terre  - Vincennes

Le Régiment embarque en gare d'Adana pour Alexandrette en décembre 1921 pour retourner vers la France par bateau. Le Batavia part pour Beyrouth le 5 janvier 1922 arive le 6, départ le 8 pour Marseille. Arrivée à Marseille le 17 janvier. Puis direction Metz .
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Lt-Col Augustin-Paul Parfait (né1873), sous-chef d'état-major de l'armée du Levant, prend en mai 1921 le commandement du 18e RTA puis du 5e RTA en juillet 1922.


Séjour en France (décembre 1921 - janvier 1923)

Le 1er Btn parti d'Alexandrette le 9 décembre est arrivé à Metz, caserne Chambière le 22 décembre 1921. Le régiment y est tout entier regroupé en janvier 1922. 

La ville est retournée à la France depuis peu. 

Metz, 5 juin 1922, inauguration du monument Au Poilu Libérateur

Le monument du Poilu de Metz
Défilé de la Nouba   Foch et Joffre passant la revue des troupes
(zoom)
Les officiels devant le monument du Poilu, de g. à d., au premier plan, Poincaré, Foch, Alapetite, Joffre
Inauguration du monument du Poilu Au centre, dans la tribune officielle, Joffre, Poincaré et Foch Poincaré embrassé par une jeune Lorraine

Les officiels devant le monument du Poilu, Poincaré tenant un discours

Discours du soldat Goetmann 

Camions tractant des canons
Photos Agence Rol - Gallica 
 
Le Poilu Libérateur de Hannaux, inauguré le 5 juin 1922 par Raymond Poincaré, alors Président du Conseil, le Maréchal Joffre et le Maréchal Foch, situé Jardin de l'Esplanade, comprend deux figures de bronze (une composition qu'Hannaux avait déjà utilisée pour le Monument de Noisseville en Moselle de 1908 en commémoration des combats de la Guerre de 1870). Le Poilu de Hannaux remplace Ie premier Poilu de Bouchard de 1918 en plâtre. Le nouveau Poilu se dresse au sommet d’un haut socle, au pied duquel la France Victorieuse ouvre largement les bras. Ce monument sera détruit en 1940 par les allemands.

Défilé d'un bataillon du 18e RTA le 14 juillet 1922 à l'Hippodrome de Longchamp
 

 
Défilé d'un bataillon du 18e RTA le 14 juillet 1922 à l'Hippodrome de Longchamp
Photo Agence Rol Gallica
 

 
14 juillet 1922, le général Franchet d'Espèrey élevé à la dignité de maréchal de France
 
C'est la première fois, depuis 1914 que la revue a lieu dans le cadre de l'Hippodrome de Longchamp, où l'escorte présidentielle est formée de Spahis.  
 
Les musiques ouvrent le ban. Le maréchal Franchet d'Espérey s'avance et s'arrête, face au chef de l'Etat, dans l'attitude du garde-à-vous. M. Millerand, cependant que les troupes présentent les armes, prononce la formule traditionnelle, puis il ajoute :
 
« Le 28 septembre 1918, trois plénipotentiaires ennemis se présentaient votre Grand Quartier Général de Salonique pour réclamer un armistice, dont ils acceptaient toutes les conditions. C'était la première capitulation annonciatrice de l'effondrement définitive et de notre victoire.
 
A l'officier général qui sut l'imposer par les qualités d'initiatives, de sang-froid, d'énergie, affirmées dans ses commandements successifs, du début à la fin de la grande guerre, le Gouvernement de la République se devait de conférer la dignité suprême, dont je suis heureux de vous remettre aujourd'hui l'insigne ».

 
Le Président remet le bâton de velours bleu aux étoiles d'or au maréchal, puis il lui donne l'accolade. Le maréchal, visiblement émue, salue de l'épée et se retire. La musique ferme le banc et joue la Marseillaise.
 

Photos Agence Rol Gallica
 
La revue terminée, M. Millerand regagne la présidence au milieu des acclamations. Au retour du cortège officiel, un illuminé tire en vain trois coups de revolver sur la voiture du préfet de police qu'il avait prise pour celle de M. Millerand.
Le Matin, 14 juillet 1922, Gallica
Dans ce même numéro du Matin, la réhabilitation de Bersot (Le Pantalon Rouge)


 
Le drapeau du 18e RTA
(Photo Prillot, Metz - Coll. 18e RTA 1940)

Le Régiment reçoit son drapeau le 31 août 1922 à Metz, remis par le Gal de Barescut commandant la 42e DI.
    
               


 
Metz 1921-1926
(Plait-Photo - V. Frairot - Coll. 18e RTA 1940)

Le Régiment part à l'Armée du Rhin en janvier 1923.




A l'Armée du Rhin (1923)

Le régiment va stationner à Trèves (à 100 km de Metz) en janvier 1923 lorsque le dispositif français est renforcé en Allemagne.

La Rhénanie allemande (rive gauche du Rhin) est occupée militairement par la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et les États-Unis conformément au traité de Versailles. Cette occupation a pour but de faire pression sur l'Allemagne pour qu'elle applique les clauses du traité relatives à son désarmement et au paiement des réparations financières. Au cours de l'été 1922, le gouvernement français de Poincaré face aux défaillances allemandes en matière de réparations, a décidé de franchir le Rhin et d'envahir la région minière de la Rhur, que les troupes françaises et belges occupent à partir de janvier 1923.

La situation s'apaise et le régiment rentre à Metz fin 1923.

Egalement, l’Allemagne poursuit sa campagne de propagande contre les « troupes noires » françaises installées en Rhénanie depuis l’Armistice. Les thèses développées et l’intensité de cette propagande ont un réel impact sur les populations allemandes et par extension en Lorraine et en Alsace. Face à cette pression qui dure plusieurs années (1920-1923), les Sénégalais et les Malgaches sont les premiers à être évacués de la Rhénanie, puis ce seront les Algériens et les Marocains. Ces thèses contribuent à exacerber une xénophobie montante envers les travailleurs coloniaux.

La durée du service militaire, qui était de trois ans depuis 1913, est ramenée au nom d’une politique budgétaire rigoureuse par le Décret du 28 septembre 1923 (Loi du 1er avril 1923) à 18 mois pour les français et 24 mois pour les indigènes (cf Les indigènes et le service militaire).

L’idée dominante des années vingt est celle d’une armée défensive, tant dans le monde politique qu’à l’état major composé de chefs glorieux mais vieillissants, Pétain en tête. En 1928 débutera la construction de la ligne Maginot et le service militaire sera raccourci à un an pour les français par la loi du 31 mars 1928, qui ne s’applique pas au indigènes, qui continuerons à faire 2 ans de service actif. L’égalité sur ce plan sera établie par la Loi du 17 mars 1936 allongeant à 2 ans le service actif pour les seuls français ...



JMO du 18e RTA disponibles sur le site Mémoire des hommes :
- J.M.O. 1er juillet 1919-7 janvier 1923 • 26 N 853/4
- Annexes au journal avril 1919-10 novembre 1921 • 26 N 853/5
- 2e bataillon : J.M.O. 7 juillet-6 octobre 1920 • 26 N 853/6
- 3e bataillon : J.M.O. 14 janvier-27 octobre 1923 • 26 N 853/7 


Retour à Metz (1924 -1926)

Le régiment reste au complet à Metz, caserne Chambière toute l'année 1924 et une partie de 1925. Il devient 18e Régiment de Tirailleurs Nord-Africains en octobre 1924.. 

             
                                                     Caserne de Metz-Chambière                                        Mosquée du 18e RTA,  Metz-Chambière 1925*

* Coll. Ascomémo-Hagondange, Association pour la Conservation de la Mémoire de la Moselle en 1939/45


 




 

 

Deuxième séjour au Levant - Campagne de Syrie
(août 1925 - novembre 1926)

Le Ier Bataillon du 18e RTA est envoyé au Levant en août 1925, le IIe en novembre pour faire face à la révolte des Druzes. Le IIIe reste à Metz.

Après la première guerre mondiale et le démembrement de l’empire ottoman, le 25 avril 1920, la Société des Nations (SDN) attribua à la France des mandats de protectorat sur la Syrie et le Liban. La région est découpée en cinq états confédérés : Damas, Alep, Etat Alaouite, Djebel druze et Liban. Une paix précaire s'ensuivit. En 1925, la révolte des Druzes en Syrie vient interrompre cette relative tranquillité. 

L'insurrection du Djebel Druze au sud de la Syrie nécessite une reprise d'opérations très actives. Au 1er juillet 1925, les troupes du Levant étaient peu nombreuses et leur infanterie surtout composée de régiments mixtes syriens, d'un régiment de tirailleurs coloniaux et du 21e Régiment de Tirailleurs Algériens. On dut lui envoyer en renfort 25 bataillons d'infanterie, parmi lesquels le 18e Tirailleurs Algériens de Metz. 

Après l'agression du Sultan al-Atrach, le massacre de la petite colonne Normand (21 juillet), le désastre de la forte colonne Michaud (2 août) qui laissa sur le terrain à Mezraa un millier d'hommes, le général Gamelin est nommé commandant des Troupes du Levant, le 2 septembre 1925. Il forme aussitôt une colonne de 7 000 hommes et 3 000 animaux soutenus par 17 avions pour aller libérer la ganison française assiégée à Soueida, capitale du Djebel Druze.

Le Djébel Druze, littéralement Montagne des Druzes, culminant à 1 800 mètres au sud de la Syrie actuelle (frontière avec la Jordanie), peuplé de druzes et de petites communautés chrétiennes, sert de base arrière à l’insurrection contre le pouvoir français au Levant, menée par le chef druze, Sultan al-Atrach, qui éclate à l’été 1925 et se propage à Damas, au Liban, ... 

Libération de la ganison de Soueida (septembre 1925)

Le Ier Bataillon du 18e RTA, affecté à la colonne Gamelin, va opérer en septembre, octobre 1925 dans le Djébel Druze. 

Le Bataillon débarque avec les autres unités à la station d'Erzraa, où se trouve la colonne Michaud. Gamelin prépare ses troupes et choisit cette fois un itinéraire par la plaine afin d'éviter les embuscades. Avant de se porter sur Soueida, la colonne est concentrée au village de Mousseiffré sous les ordres du Col Andréa*. Dans la nuit du 16 au 17 septembre, les Légionnaires formant l'avant-garde repoussent une violente attaque des Druzes enhardis par leurs succès récents.

La colonne achève sa concentration le 22 septembre et entame sa progression vers Soueida le lendemain, par la piste Oum-Oualed, Asléha. Formant un grand rectangle, avant-garde, flancs-gardes et arrière-garde encadrant les canons et convois, la colonne passe les villages de Oum-Oualed et Asléha déserts. Plus loin, le Tell-Hadid, hauteur isolées dans la plaine, est tenu par les rebelles. Un bataillon de Tirailleurs détaché de la colonne manoeuvre la position par le nord tandis que les chars et l'artillerie appuient l'attaque. Les rebelles se retirent après une demi-heure de combat. La colonne est à 10 km de Soueida dont on apperçoit la citadelle.

La progression reprend vers la capitale druze le 24 septembre à l'aube. Les cavaliers d'avant-garde arrivent au contact des rebelles, la colonne poursuit de front vers la ville juchée sur une hauteur surplombant la plaine d'une centaine de mètres difficile à enlever. Un bataillon de Tirailleurs est alors chargé de déborder les défenses druzes par le nord et de se relier aux troupes de la citadelle prévenus par avion d'avoir à prendre à revers les défenseurs de la ville.

Les Druzes attaqués de front par la colonne, de flanc par les Tirailleurs et à revers par ceux de la citadelle se retirent rapidement vers l'est dans les montagnes. Gamelin entre à Souéida où aucun habitant n'est resté, la garnison, assiégée depuis deux mois, est délivrée. 

Mais la canalisation d'eau de la ville ayant été coupée par les rebelles, impossible de rester sans ravitaillement, la colonne doit quitter Souéida. Elle est de retour à Mousseiffré le 26 septembre à la nuit tombée.

Pacification du Djebel Druze (octobre 1925)

La colonne reprend la route du Djebel le 1er octobre, direction Aéré tout d'abord, résidence des Attrache, puissante famille druze, puis Ressas, Kenaker, le point d'eau de Mezraa, où sur le champ de la bataille du 2 août, les morts ne sont pas enterrés. Les incidents sont fréquents comme à Tell-Hadid où il faut donner du canon pour faire cesser les coups de fusils des insurgés sur la colonne. Le retour à Mousseifré se fait par Daraa déserté.

La pacification s'avère longue et, à plus de mille mètres d'altitude, le froid et la neige seront bientôt là. En attendant le retour des beaux jours, les troupes de la colonne sont réparties à la périphérie du Djebel-Druze. Le Bataillon va tenir garnison à la station d'Ezraa. 

Dans l'Hermon (novembre - décembre 1925)

Les rebelles quittent eux aussi le Djebel-Druze et tentent d'étendre l'insurection. A partir du mois d’octobre, de nouveaux foyers insurrectionnels émergent. Gamelin va maîtriser l'insurrection qui avait éclaté dans l'Hermon, rétablit l'ordre à Damas. Le Bataillon va opérer en novembre - décembre 1925 dans l'Hermon, zone montagneuse à l'ouest de Damas fontière avec le Liban.

L'agitation se propage dans Damas après les coups de feu tirés le 18 octobre 1925 sur le Haut Commissaire français de retour des garnisons du Hauran, région à l'ouest du Djebel-Druze. Gamelin fait tirer l'artillerie le 19 octobre sur le quartier de Choggour où sont réunis les chefs de l'insurrection et reforce la garnison de Damas, menacé par les bandes druzes descendues du Djebel, avec plusieurs bataillons au repos dans le Hauran, qui viennent de faire campagne dans le Djebel-Druze.

En décembre, deux Bataillons de Tirailleurs Algériens protègent les travaux d'aménagement et de défense de Damas bientôt entouré d'une ceinture de fils de fer et de mitrailleuses. Les Tirailleurs surveillent les entrées de la ville au rythme des tirs nocturnes.

Le Groupe Lefort

En janvier 1926, le Ier Bataillon du régiment forme avec le IIe Bataillon, arrivé au Levant en novembre, un groupe commandé par le Lt Col Lefort qui va opérer dans l'Hermon.

L’armée française, qui continue à être harcelée par les insurgés, engage au mois d’avril 1926 une contre-offensive. Deux colonnes, commandées le général Andréa et le colonel Pichot-Duclos (10.000 hommes), sont mises en route pour réoccuper, par une action convergente, Soueïda, qui est reprise le 25 avril.

Au Djebel druze, au Sud-Liban, dans la région de Nebeck et à Damas, la supériorité des troupes françaises (40 000 hommes) a finalement raison des rebelles. La prise de Salkhad
, au sud du Djebel Druze, le 4 juin 1926, marque la fin des grandes opérations militaires. Pour autant, la pacification du pays n'est pas achevé.

Dans le même temps, le groupe remonte à Homs ; Opérations dans la région de Homs-Nebeck, du 12 au 26 mars 1926, revient à Damas ; Affaires de la région de Damas, du 1er avril au 30 juin 1926, puis à Homs et à Tripoli fin juin 1926 ; Opérations de la région est de Tripoli (Demieh), des 26 et 27 juin 1926.

Ensuite ; colonne de pacification du Djebel Akroum, massif montagneux du nord du Liban.

Puis colonne de pacification de la Goutha (est de Damas) tenue par les rebelles juillet - septembre 1926 le groupe forme la colonne A avec un escadron de Spahis et une section de 75. Cinq colonnes opèrent dans la Goutha. Venant du nord-est la colonne A avance par Misrabe, Arbin, Zamelka, Jobar, Damas ; Affaires de la région de Damas, du 1er juillet au 30 septembre 1926.

En octobre 1926, le groupe est au Djebel Druze affecté à la construction de postes.

Opérations terrestres au Levant du 21 juillet 1925 au 31 décembre 1926

Période du 21 juillet au 31 décembre 1925
Affaires du Djebel-Druze (région du Djebel et Sandjack du Hauran), à partir du 21 juillet 1925.
Affaires de la région de Damas, à partir du 24 août 1925.
Opérations de répression dans la région de Hama, du 4 au 7 octobre 1925.
Opérations dans la région de Rachaya-Hasbaya (Liban sud), à partir du 16 octobre 1925.
Contre-rezzous exécutés dans la région d'Abou-Kemal (du 21 au 26 juillet), d'Abou-Hareira (10 octobre) ; dans la région d'Hassetche-Karamanieh (26 et 27 octobre) et de Dekine (27 novembre).
Combats de Nebeck (6 décembre) et de Forkloss (15 décembre).

Période du premier trimestre 1926
Affaires de la région de Damas et défense de Damas.
Opérations dans la région du Grand Liban, à l'est du Litani.
Opérations à l'ouest d'Alep, du 22 janvier 1926 à fin mars 1926.
Affaires de Kousseir, du 17 au 25 janvier 1926.
Opérations dans la région de Homs-Nebeck, du 12 au 26 mars 1926.
Affaires du Caza d'Azaz du 20 au 31 mars 1926.

Période du deuxième trimestre 1926
Djebel-Druze
Affaires du Djebel-Druze, du 1er avril au 30 juin 1926.
Région de Damas
Affaires de la région de Damas, du 1er avril au 30 juin 1926.
Région du Grand Liban
Opérations de Medjel-el-Chems, Banias et environs, du 29 mars au 6 avril 1926.
Opérations dans la région de l'Akroum, du 18 mai 1926.
Opérations de Leboue, des 12 et 13 juin 1926.
Combat du col de Fallouze ou Khamed-el-Loz le 25 juin 1926 
Région d'Alep
Opérations de la 2e colonne de Nebeck, du 12 au 24 juin 1926.
Opérations de la région est de Tripoli (Demieh), des 26 et 27 juin 1926.
Région de l'Euphrate
Affaires de Madan et Tibni, du 12 avril 1926.
Affaires du Djebel-Tias et du Djebel-Bilas du 30 mars au 4 avril 1926.
Affaires de Aïn-Maan et Chaik-Tias, du 28 au 29 avril 1926.
Affaires du Djebel-Euz-Madan, du 27 au 30 mai 1926.
Affaires d'Abou-Netef, du 29 mai 1926.

Période du troisième trimestre 1926
Opérations exécutées dans le Denniech et la région de l'Akroum, du 1er au 12 juillet 1926.
Opérations sur le territoire du Djebel-Druze, du 1er juillet au 30 septembre 1926.
Affaires de la région de Damas, du 1er juillet au 30 septembre 1926.
Opérations dans l'Hermon (colonnes Goudot et Ryckelinck), en août 1926.
Opérations dans l'Anti-Liban, du 8 au 12 septembre 1926.

Période du 4e trimestre 1926
Affaire de la région de Damas, du Djebel-Druze et du Hauran, du 1er octobre au 31 décembre 1926.
Opérations effectuées par une compagnie libanaise sur Begi (nord-est de Rachaya), le 1er octobre 1926.
Combats livrés dans la région d'Arsal, Youjine, Aïn-Flatte (Anti-Liban), du 30 octobre au 2 novembre 1926.

Texte complet









Dissolution du Régiment


Le 18e RTA est dissous le 10 novembre 1926 au Levant.
Le Ier Bataillon devient le IVe Bataillon du 2e RTA qui rejoint Mascara (Algérie) en juillet 1927.

Le IIe Bataillon devient le IVe Bataillon du 6e RTA à Alep (Syrie) qui sera dissout le 17 novembre 1940.
Le IIIe Bataillon et U.R. restés à Metz sont incorporés au 23e RTA à son retour du Maroc fin novembre 1926.


Campagnes

Armée d'Orient 1919
Levant 1919-1921, 1925-1926






Les deux citations du Ier Bataillon


Les deux citations à l'ordre de l'Armée sont décernées en mars 1926 au Ier Bataillon du 18e RTA par le général Gamelin commandant des troupes du Levant.

Ordre n° 511 du 8 mars 1926
 
Magnifique bataillon de tirailleurs. Depuis son arrivée au Levant, au début de septembre 1925, sous le commandement du Chef de Bataillon Duchateau, engagé sans arrêt, n’a cessé de se montrer à la hauteur des circonstances les plus difficiles faisant preuve en toutes circonstances d’une remarquable ardeur combattive et d’une habileté manœuvrière consommée. A pris part brillamment aux colonnes du Djebel Druze. Le 3 octobre 1925, au combat d’Aéré, a enlevé sous le feu d’un seul élan une position fortement tenue par un ennemi nombreux et déterminé , le rejetant en désordre. Le 7 octobre, au combat de Ressas, a contribué puissamment, par son intervention opportune, au dégagement du bataillon d’arrière-garde de la colonne violemment attaqué par des forces très supérieures. A pris part ensuite aux opérations autour de Damas. Au cours de la période du 28 décembre au 5 janvier, chargé d’escorter les convois de ravitaillement de la citadelle de Rachaya, est parvenu à remplir sa mission sous une pluie diluvienne et incessante, qui transformait les pistes en fondrières, en dépit des difficultés d’un terrain chaotique, brisant les incessantes attaques d’un ennemi nombreux et résolu.

Ordre n° 513 du 9 mars 1926

Groupement constitué sous les ordres du Lieutenant-Colonel Lefort par le Ier Bataillon, aux ordres du Chef de Bataillon Duchateau et le IIe Bataillon, aux ordres du Chef de Bataillon Diart. A pris une part prépondérante à l’opération qui, le 22 janvier, a permis de dégager la région sud de Homs, occupée par des bandes solides et bien organisée, s’est emparé de leur étendard. Au cours de la période du 15 au 28 février, opérant dans la zone difficile du nord de Rachaya (rendue presque impraticable par la mauvaise saison), a fait preuve des plus remarquables qualités d’endurance et d’aptitude à la manœuvre. Le 16 février, ayant trouvé l’importante bande du chef Chekib Wahab, postée sur les hauteurs nord d‘El Biri, dans une très forte position naturelle, l’en a brillamment chassée au cours d’une attaque poussée à fond, infligeant à l’ennemi de lourdes pertes, entraînant ainsi la soumission de la région. Pour la suite, agissant en pays de haute montagne, par le froid et la neige, a mis en fuite les bandes dont le village de Yenta était le repaire.
 

Souieda - Aéré - Ressas - El Nezraa - Damas - Bala - Douma - Kalaat-Jendal - Baghata
Bekassem - Mbdjel-Chems - Rachaya - Zeraa - El Biri - Nebek - Kara

Ces deux citations valent attribution au Ier Bataillon de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des Théâtres d'Operations Exterieurs par DM 7958/TOE du 11 mai 1926 (JO du 18 mai 1926).










Les deux citations du IIe Bataillon

Faisant partie au début de 1926 du g
roupement constitué sous les ordres du Lieutenant-Colonel Lefort, le IIe Bataillon, aux ordres du Chef de Bataillon Diart, se voit attribuer une première citation en mars 1926, cf ci-dessus ordre n° 513 du 9 mars 1926. Il reçoit ensuite la seconde citation ci-dessous.

Ordre du 14 août 1926

Au Levant depuis la fin de 1925, a depuis cette époque pris une part active aux opérations, notamment dans la région de Kousseir, la région sud de Nebeck, l’Akroum et à Damas. S’est affirmé comme une unité de premier ordre, le 15 mars, en assurant à nos troupes la possession de Nebeck, le 23 mars, en enlevant de haute lutte un piton vigoureusement défendu aux abords de Karan, le 26 mars, en ouvrant à Mnin et à Barze la route de Damas à la colonne dont il faisait partie. A participé d’une manière particulièrement brillante aux opérations difficiles qui se sont déroulées dans la région montagneuse de l’Akroum, vient de se distinguer à n ouveau dans les opérations de fin juillet et début août en réduisant, par son élan et ses qualités man œuvrières, les résistances opiniâtres d’un adversai re solidement organisé dans la Ghouta. Très beau bataillon, plein d’allant et d’entrain.

Ces deux citations valent attribution au IIe Bataillon de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des Théâtres d'Operations Exterieurs par DM 7987/TOE du 21 avril 1927 (JO du 27 avril 1927). 


Les Caïds du 18e RTA


lieutenant-colonel Véret Achille Léonce 
juillet 1919,
lieutenant-colonel Reignier Henri André Emmanuel juillet 1919 - mai 1920,
lieutenant-colonel Laurent mai 1920 - mai 1921,
lieutenant-colonel puis (24/3/1922) colonel Parfait Augustin Paul  mai 1921 - juillet 1922,
colonel Hurault de Gondrecourt de Ligny Louis Daniel Lucien août 1922 - mai 1926,
colonel Rinckenbach Louis Amédée René août 1926 - octobre 1926.


Les appellations successives officielles du 18e RTA


juillet 1919 :          18e RMTA, Régiment de Marche de Tirailleurs Algériens,
octobre 1920 :      18e RTA, Régiment de Tirailleurs Algériens,
octobre 1924 :      18e RTA, Régiment de Tirailleurs Nord-Africains,
février 1926 :        18e RTA, Régiment de Tirailleurs Algériens 

Les fiches individuelles des Morts pour la France du 18e RTA de la période 1919-1926 se trouvent dans la Base des militaires décédés sur les théâtres d’opérations extérieurs (1905-1962) du site Mémoire des Hommes.

La recherche par unité avec "18e régiment de tirailleurs (18e RT)" comme critère de recherche dans "Afficher plus d'options de recherche" donne 340 noms. 


Sources

18e RTA
SHAT Vincennes :

côte 26N853 :
  4. Régiment : JMO - 1er juillet 1919 - 7 janvier 1923
  6. 2e bataillon : J.M.O. - 7 juillet-6 octobre 1920
  7. 3e bataillon : J.M.O. - 14 janvier-27 octobre 1923

côte 34N275 :

  1. Historique du régiment -11 novembre 1918 - 20 janvier 1922
  2. 1er bataillon : J.M.O. - 29 janvier 1926 - 10 juin 1927
  3. 1er bataillon : Décisions - 1er novembre 1925 - 6 novembre 1926

En ligne sur Mémoire des Hommes, Régiments et bataillons / Infanterie d'Afrique / Régiments et régiments de marche de tirailleurs.

Tirailleurs algériens et tunisiens 1830/1964, Carnets de la Sabretache, numéro spécial, 1980, série 55

Les Africains, Historama, hors-série n° 10, 1970

Livre d'or des troupes du Levant (1918-1936), 1937

Inventaire des archives du Levant - SHAT

La guerre_du_levant
                                          
Wikipedia - La Campagne_de_Cilicie

Campagne de Cilicie (1919-1921) : Naissance de la Turquie Moderne

  





La Médaille commémorative du Levant Syrie-Cilicie

Les accords passés entre la France et la Grande-Bretagne puis le traité de Versailles, déterminant la partition de l’empire ottoman, avec la création du Liban et de la Syrie, entraîna les troupes françaises stationnées en Cilicie à mener de dures opérations de guerre contre les forces turques en Cilicie et en Syrie entre le 11 novembre 1918 et le 20 octobre 1921 (accord d’Angora). Barette bronze Levant

Les troupes françaises de Syrie durent, quant à elles, mener des opérations de pacification entre le 21 juillet 1925 et le 30 septembre 1926. Barette vermeil Levant 1925-26.

Le président du Conseil, Aristide BRIAND, avait dit de nos forces, qu’elles se battaient "uniquement pour accomplir un devoir d’humanité, pour protéger les minorités qui, sans notre intervention, auraient été vouées au massacre ..." 

La Médaille commémorative de Syrie-Cilicie crée en 1922 récompense les militaires et civils ayant pris part à ces opérations. Les ayant droit pouvaient se procurer l'insigne à leurs frais dans le commerce. Toutefois, il était délivré gratuitement aux sous-officiers et hommes de troupe indigènes et de la légion étrangère.



 

1914-1918

Les bataillons du 6e RTA, qui constiuent en 1919 le 18e RTA, ont pris glorieusement part à la Grande Guerre au sein de plusieurs régiments de Marche créés pour fournir les différents théâtres d'opérations et regroupent des bataillons venant de divers Régiments organiques ou régions. La filiation avec les régiments de 1914 est souvent complèxe, cf Les Tirailleurs dans la première guerre mondiale, Historama HS n°10 et La Grande Guerre et les nouveaux régiments 1914-1920.

Le 6e Régiment de Tirailleurs Algériens (RTA, offciellement RTI pour Régiment de Tirailleurs Indigènes), "organique", créé à la date du 15 avril 1913, en vertu de la loi cadre du 23 décembre 1912, par dédoublement du 2e RTA, a son état-major à TIemcen en Algérie (recrutement de la province d'Oran) à la mobilisation d'août 1914. Il est commandé par le Colonel Dégot et il compte alors quatre bataillons numérotés 1 à 4. 

Les 1er et 4e Bataillons, Fournereaux et Regnier, entrent à la mobilisation dans la composition du 6e Régiment de Marche de Tirailleurs Algériens (RMTA), constitué à deux voire trois reprises au cours du conflit, tout d'abord au sein de la 73e brigade de la 37e DI du 19e CA, avec le Colonel et le Drapeau du 6e RTA. Le 2e Bataillon est au Maroc et y reste. Le 3e Bataillon Clerc entrera dans la composition du 2e RMZT, futur 7e RMTA de la Division Marocaine. 

Le premier 6e RMTA combat de la mobilisation à septembre 1914 en Belgique, à Guise, puis retraite jusqu'à la Marne et lors de la poursuite se bat dans la région de Cuts et Tracy (Oise). A l'issue de ces combats, les pertes sont telles que les deux bataillons du 6e RMTA sont fusionnés en un seul (le 4e Bataillon), qui intègrent le 2e RMTA (73e brigade, 37e division également). Cf. JMO du 2e RMTA.
Le premier 6e RMTA est dissous le 24 septembre 1914
 
Un 6e RMTA bis aurait existé du début décembre 1914 au 1er avril 1915. Il est constitué à partir du Régiment de Marche du 2e Tirailleurs (45e DI) et deviendra le 1er RMT sans avoir comporté de Bataillons du 6e RTA. Cf. JMO du 1er RMT.
 
Le deuxième 6e RMTA a été créé le 8 mai 1918 par changement d'appellation du 3e Régiment Mixte de Zouaves et de Tirailleurs (45e DI), constitué 
juin 1915 à partir du 7e RMZ de décembre 1914 (lui-même issu du 1er RMZ d'août 1914). Le 7e RMZ devient 3e RMZT lorsqu'il reçoit en juin 1915 le 3e bataillon du 4e RTT venant du Maroc. Le 23 novembre 1917, le 3e RMZT reçoit le 7e bataillon du 6e RTA en provenance d’Algérie qui remplace le 3e du 4e RTT dissous le même jour. Le 25 novembre 1917, il reçoit le 11e bataillon du 6e RTA en provenance d’Algérie qui remplace le 14e bataillon du 1er RZ dissous le même jour. Le 30 novembre 1917, après la dissolution des 14/1er RZ et 3/4e RTT, l’ordre de bataille du 3e RMZT est le suivant : 1er bataillon = 6/1er RZ ; 2e bataillon = 11/6e RTA ; 3e bataillon = 7/6 e RTA. Enfin,, le 6/1er RZ est dissous le 7 mai 1918 et son personnel sert à compléter le 5/6e RTA nouvellement créé qui entre, avec les deux autres bataillons du 6e RTA, dans la composition du 6e RMT créé le 8 mai 1918. Il fait toute la guerre au sein de la 91e brigade de la 45e DI, jusqu’à sa dissolution et transformation en 6e RMT des 5e, 7e et 11e Bataillons du 6e RTA.Son héritage ne sera repris par aucun régiment. Il reste à la 45e DI jusqu'en juin 1918 puis passe à la 58e DI avec laquelle il combat jusqu'à l'armistice. Cf. JMO du 6e RMT. C'est l'ancêtre direct du 18e RTA.
 
Outre les cinq bataillons précités, le 6e RTA a fourni trois autres bataillons aux différents RMTA pendant la grande guerre :
- le 4/6e RTA, déjà cité supra dans l'organisation du 2e RMT, repart au Maroc en juillet 1915 et est remplacé par le 2/6e RTA venant du Maroc ; ce bataillon sera dissous en août 1916 et ses personnels renforceront les autres bataillons du 2e RMT.
- le 3/6e RTA fera toute la guerre au sein du 7e RMT (Division Marocaine).
- le 6/6e RTA arrive au 7e RMT en janvier 1918 et en repart en août 1918.
 
Les différents Bataillons du 6e RTA se sont donc illustrés au sein de différents RMT (2e RMT, premier 
6e RMT, 3e RMZT, troisième 6e RMT, 7e RMT, ...). Le Drapeau du 6e RTA porte 3 inscriptions au titre de la Grande Guerre correspondant au seuls premier et troisième 6e RMTA : Aisne 1914-1918, Champagne 1918, Noyon 1918 avec Croix de Guerre à deux palmes et fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre, distinctions obtenues par le premier 6e RMTA pour la mention Aisne 1914 et par le troisième 6e RMT de 1918 pour les autres Aisne 1918 compris.




 

L'héritage par le sang du 18e RTA
 
Les 5e, 7e et 11e Bataillons du 6e RTA, arrivés en mai 1919 du 6e RMT à l'Armée de Hongrie, constituant le 1er juillet 1919 le 18e RTA, ont donc conquis au sein du 6e RMT les décorations, citations et inscriptions au Drapeau suivantes : 

Décorations

Croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes. Fourragère aux couleurs de la croix de guerre (ordre 146 F du 31 janvier 1919, JO du 11 mars 1919), remise le 14 mai 1919 à Valenciennes. 

Citations

- 1ère citation à l’ordre de la 5e armée pour les combats du 27 mai au 4 juin 1918 à l’ouest de Reims.
- 2e citation à l’ordre de la 1ère armée pour les combats du 19 au 23 juillet dans la région de Villemontoire (Aisne, sud de Soissons) et du 18 août au 14 septembre dans la région de Noyon.

- A l’ordre de la brigade ; 7e bataillon pour les combats de fin août et début septembre 1918 autour de Noyon.
- A l’ordre de la brigade ; 11e bataillon au passage de l’Oise, le 18 octobre 1918 et attaques des cotes 131 et 141, le 26 octobre, au nord de la ferme Ferrière. 

Inscriptions au drapeau :

L’AISNE 1914-1918 / CHAMPAGNE 1918 / NOYON 1918 

-> Cet héritage n'a pas été transmis au 18e RTA mais est passé au 39e RTA constitué en 1920 avec des bataillons n'ayant pas combattu en France ! avant de revenir au 6e RTA.

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Premier 6e Régiment de Marche de Tirailleurs - aout - septembre 1914

37e DI, 73e brigade, 5ème Armée
Colonel Degot
Composé des :
1e Bataillon du 6e Tirailleurs : Cdt Fournereau (
en garnison à Tlemcen)
4e Bataillon du 6e Tirailleurs : Cdt Regnier (
en garnison à Mascara)
Le 1er et le 4e
bataillon sont complétés en effectif par la 42e Compagnie de dépôt. Le 4 et le 5 août, mouvement sur Oran, où a lieu l'embarquement, à bord des deux vapeurs Hérault et Théodore Mante. Le 6 août, le convoi quitte Oran à destination de Cette.
Les 22 et 23 août 1914, il participe à la bataille de Charleroi (combats de Fosse et Mettet), puis le 29 août à la bataille de Guise (attaque de la Ferme de Bertaignemont) et enfin, du 6 au 9 septembre, à la 1ère bataille de la Marne (la division est en réserve d’armée lors de la bataille des deux Morins) ;
Transporté dès le 11 septembre 1914 dans l’Oise, il participe du 15 au 18 septembre à la 1e bataille de l’Aisne dans la région de Cuts et Blérancourt, puis dans la région de Tracy-le-Mont, bois Saint-Mard, Quennevières.
Le 26 septembre 1914, le régiment
décimé est dissout et ses bataillons sont refondus pour former un seul bataillon le 4e bataillon du 6e Tirailleurs qui sera intégré au 1er ou 2e RMT (voir 2e RMT). Ce bataillon quittera la France pour le Maroc en 1915.
Le Drapeau sera renvoyé à Tlemcen d’où il devait revenir en 1918 pour être confié a
u nouveau 6e Régiment de Marche de Tirailleurs constitué le 8 mai 1918. 
Cote SHAT : Historiques : A2g2416

3e Régiment Mixte de Zouaves et Tirailleurs - juin 1915 - mai 1918

45e Division d'Infanterie, 91e Brigade
Le 3e RMZT est le successeur du 7e
Régiment de Marche de Zouaves (RMZ) créé en décembre 1914 (lui-même issu du 1er RMZ créé en août 1914). Le 7e RMZ devient le 3e RMZT lorsqu’il perd le 22 juin 1915 un bataillon de zouaves (6/4e RZ qui passe au 8e Régiment de Marche de Tirailleur, qui devient le 4e RMZT) et reçoit le 18 juillet 1915 le 3e bataillon du 4e RTT venant du Maroc.
Le 22 juin 1915, le 6e  Bataillon du 4e Zouaves 
Composition du 3e RMZT :
6e  Bataillon du 1er Zouaves :
14e  Bataillon du 1er Zouaves :
3e Bataillon du 4e Tirailleurs : Cd Chadenet
Le 6e Bton du 1er Zouaves devient le 1er bataillon du régiment
Le 14e Bton du 1er Zouaves devient le 2e bataillon du régiment
Le 1er mai 1917, le régiment reçoit le 12e Bataillon du 3e Zouaves provenant du 3e Bis de Zouaves.
6e  Bataillon du 1er Zouaves :
14e  Bataillon du 1er Zouaves :
12e bataillon du 3e Zouaves :
3e Bataillon du 4e Tirailleurs : Cd Chadenet

Le 23 novembre 1917, le 3e RMZT reçoit le 7e bataillon du 6e RTA en provenance d’Algérie qui remplace le 3e du 4e RTT dissous le même jour. 

Le 25 novembre 1917, il reçoit le 11e bataillon du 6e RTA en provenance d’Algérie qui remplace le 14e bataillon du 1er RZ dissous le même jour. 

Le 30 novembre 1917, après la dissolution des 14/1er RZ et 3/4e RTT, l’ordre de bataille du 3e RMZT est le suivant : 1er bataillon = 6/1er RZ ; 2e bataillon = 11/6e RTA ; 3e bataillon = 7/6 e RTA. Enfin,, le 6/1er RZ est dissous le 7 mai 1918 et son personnel sert à compléter le 5/6e RTA nouvellement créé qui entre, avec les deux autres bataillons du 6e RTA, dans la composition du 6e RMT créé le 8 mai 1918, les bataillons de Zouaves sont dissous.

Inscription au Drapeau : Verdun 1916, Les Monts 1917 

Citations:
Le 2e bataillon, bataillon de réserve G du 4e Zouaves ; les 2e et 3e cies de mitrailleuses du régiment : Troupes d'élite qui, le 18 mai 1916, sous le commandement de leur vaillant chef, le chef de bton Trapet, dans une attaque aussi supérieurement conduite que brillamment exécutée, se sont emparées d'une position fortifiée énergiquement défendue et qui, sous un bombardement d'une violence inouïe ont résisté superbement aux efforts faits par l'ennemi pour reconquérir le terrain perdu.

Son héritage ne sera repris par aucun régiment.

JMO d'un Bataillon du 1er ZOUAVES au 3e RMZT du 30 Juillet 1915 au 29 Juin 1916
26N837-4bis : 2e Bton G du 20/8/1914 au 29/6/1916 (3e RMZT) contenu dans le carton du 1er Zouaves


Deuxième 6e Régiment de Marche de Tirailleurs - mai 1918 - avril 1919

Le 6e Régiment de Marche de Tirailleurs est reformé le 8 mai 1918
à la 45e DI, 91e brigade
Régiment sous les ordres du Lt-Cl Wild (+ en 7/1916), puis Lt-Cl Poulat
Il est alors constitué de :
5e Bataillon du 6e Tirailleurs (constitué par les éléments du 6e bton du 1er zouaves, du 7e et du 11e bataillons du 6e Tirailleurs et 400 hommes du dépôt). Il devient le 1er bataillon du 6e RMT
7e Bataillon du 6e Tirailleurs (vient du 3e RMZT). Il devient le 3e bataillon du 6e RMT
11e Bataillon du 6e Tirailleurs (vient du 3e RMZT). Il devient le 2e bataillon du 6e RMT

A partir du 21 mai 1918, le régiment tient le nord du secteur de Chenay ; du 27 mai au 6 juin, il participe à la défense de Reims (résistance sur la Vesle, puis au sud-ouest de Reims vers Rosnay et Ormes). 1ère citation à l’ordre de l’armée. En juin 1918; il passe à la 58e DI. Après une période de repos vers Ay, il rejoint Saint-Just-en-Chaussée où il effectue des travaux du 18 juin au 17 juillet.
Aisne : initialement non engagé les 18 et 19 juillet 1918, il participe à la 2e bataille de la Marne du 20 au 24 juillet (attaque de Villemontoire et du bois d’Hartennes)
Oise : après un court séjour à Maimbeville, il tient les passages de la Divette au nord de Thiescourt du 21 au 27 août, puis il participe à la bataille de Noyon du 28 août au 4 septembre (conquête de Marquecy, puis de Suzoi, franchissement du canal, enveloppement de Noyon par l’ouest puis le nord et conquête du champ de manœuvres). Le 7/6e RTA est cité à l’ordre de la brigade et le régiment obtient une 2ème citation à l’ordre de l’armée.
Aisne : après une période de repos, le régiment remonte en ligne au nord de La Fère, dans le secteur de Vendeuil où il y franchit de vive force le canal de Sambre à l’Oise les 8 et 9 octobre 1918 ; puis il participe à la bataille de Mont-d’Origny du 15 au 19 octobre (conquête de Brissay-Choigny et poursuite jusqu’à la ferme Ferrière, à l’est de Surfontaine et Renansart). Bloqué devant cette résistance, il repart à l’attaque le 25 octobre ; la ferme est conquise puis la poursuite continue jusqu’à le Hérie-la-Viéville qui ne tombe que dans la nuit du 5 au 6 novembre après une résistance opiniâtre. Jusqu’au 11 novembre, la progression continue par Hirson et le Cendron.
Il passe à la 169e DI à la fin de la guerre.

Deux citations à l'ordre de l'armée :
En juillet 1918, pour son action dans la région de Villemontoire, au sud de Soissons
la deuxième pour son avance de plus de vingt kilomètres dans la région de Noyon, d'où il est revenu avec seulement 20 officiers et 450 tirailleurs.

Après l'armistice, le régiment stationne en Belgique puis dans la région de Valenciennes en janvier 1919 au sein de la 29e DI. Passe à la 167e DI en mai. Après reconstitution*, il va en juin participer à l'occupation des pays Rhénan au Nord-Est de Cologne.
_____

* Après le départ de ses trois bataillons sur le front d’Orient, le 6e régiment de marche de tirailleurs reçoit deux nouveaux bataillons en mars 1919 en France : le 17/4e RTT et le 15/8e RTT puis, à l’armée française du Rhin, en juin, son troisième bataillon, le 14/6e RTA venant de Metz. En septembre, le 3/6e RTA venant du 7e RMTA remplace le 15/8e RTT passé au 12e RMTA. Le 1er octobre 1920, le 6e RMTA devient le 39e RTA en Allemagne (région de Mayence), alors composé du 17/4e RTT, des 3e et 14e bataillons du 6e RTA.

JMO Cote SHAT : 26N850/3

Citation à l’ordre de la brigade ; 7e bataillon (3e bataillon du 6e RMTA) :
« Le 3e bataillon du 6e tirailleurs de marche, sous le commandement successif des capitaines Pommier et Lasserre, au cours des combats de fin août et début septembre 1918 autour de Noyon, attaque l’ennemi sur le canal du Nord, enlève la position du pont détruit, s’installe sur la rive est du canal et s’y maintient malgré une violente contre-attaque ennemie, s’emparant de 40 prisonniers et d’un important matériel. Réduit à 5 officiers et 135 hommes, continue brillamment sa mission de poursuite et fait prisonniers dans le bois d’Autrécourt le chef de bataillon et une trentaine d’hommes du 2e bataillon du 77e régiment d’infanterie allemande. »
(Ordre général n° 144 de l’ID 169, du 10 janvier 1919) 

Citation à l’ordre de la brigade ; 11e bataillon (2e bataillon du 6e RMTA) :
« Vaillante unité qui, après s’être distinguée aux affaires de Reims (mai 1918), de Villemontoire (juillet 1918) et Noyon (août-septembre 1918), a de nouveau fait preuve, sous les ordres de son vaillant chef le commandant Brissaud, de la plus belle ardeur et de la plus grande énergie, au passage de l’Oise, le 18 octobre, franchissant le premier la rivière comme bataillon d’avant-garde du régiment. S’est de nouveau distingué aux attaques des cotes 131 et 141, le 26 octobre, au nord de la ferme Ferrière, où, malgré des feux de mitrailleuses qui lui causèrent des pertes cruelles et l’extrême fatigue due à une longue période de combats, il réussit à enlever tous ses objectifs avec un admirable élan, capturant de nombreux prisonniers et un matériel important. »
(Ordre général n° 144 de l’ID 169, du 10 janvier 1919) 

Le Drapeau du 6e R.T.A porte les inscriptions Aisne 1914-1918, Champagne 1918, Noyon 1918, est décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 avec 2 palmes et porte la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918. C'est l'ancêtre direct du 18e RTA.





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