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RTA en 39-40 |
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© 18e RTA 1940 |
| Historique | Organisation | Uniforme | Marche des Tirailleurs | Le service militaire | Les Tirailleurs Algériens sont des unités d’infanterie de l'Armée Française d'Afrique de la période coloniale, ces unités sont constituées pour l'essentiel d'indigènes musulmans d'Algérie encadrés par des français. Les Tirailleurs Algériens, apparus officiellement en 1842, sont du fait de la démographie de l’Algérie de tous temps plus nombreux que les Marocains, les Tunisiens ou les Sénégalais. Le précurseur du recrutement des musulmans dans l’armée française serait Bonaparte, qui en 1798 lève en Egypte le Bataillon de Chasseurs d’Orient et l’Escadron des Mameluks de la Garde. Le terme tirailleur, apparu bien avant 1842, désigne dans le langage militaire une tactique de combat pratiquée par un soldat ou une troupe légère détachée en avant pour progresser en ordre dispersé devant le gros des troupes en éclaireur ou pour harceler l'ennemi en tirant à volonté sur l'ennemi (marcher, se déployer en tirailleurs, par opposition aux unités de ligne d’autrefois, dans lesquelles chaque rang tirait sur ordre puis rechargeait et ainsi de suite, au cours d’une bataille rangée). Cette méthode de combat donne au 18e siècle son nom aux fantassins et aux unités d'infanterie légère qui la pratiquent (bataillon de Tirailleurs d'un régiment de Chasseurs). Au 19e siècle, les unités de Tirailleurs sont des troupes de l’armée française levées en dehors de la métropole. La filiation des Tirailleurs est donc à rechercher du côté des Chasseurs à pied de l'infanterie légère, organisés en bataillons et non en régiments depuis l'époque de la guerre de Sept Ans (1756-1763), pour faire le service des avant-postes : reconnaissance, coups de main, en avant des régiments de ligne. Bonaparte rebaptise en 1804 son Bataillon de Chasseurs Corses en Bataillon de Tirailleurs Corses en hommage à ces troupes. Le
terme est ainsi antérieur à la colonisation de
l'Afrique
et en rien péjoratif aux 19e et 20e siècle, bien
au
contraire (l’infanterie de ligne était auparavant
considérée comme plus noble). Ce mode de combat
est par
la suite largement répandu dans toute
l’infanterie. Le
terme renvoit en outre aux qualités militaires reconnues des
troupes originaires d'Afrique pour ce type de combat,
qualités
qui s'avèreront particulièrement
précieuses dans
toutes les campagnes menées par l'armée
française
à partir de 1830 et feront figurer les régiments
de
Tirailleurs parmi les plus décorés.
Historique 1830-1841
Le général Clauzel, nommé par Louis-Philippe après la révolution de juillet 1830, arrive en Algérie et organise par un arrêté du 1er octobre 1830 le corps des Zouaves. Chaque bataillon comptera 22 officiers, dont 6 indigènes, 673 sous-officiers et hommes de troupe très majoritairement autochtones (31 français) par bataillon. Dans chaque compagnie, sur 3 officiers 2 peuvent être indigènes, les sous-officiers sont pour moitié français et pour moitié indigènes et 100 soldats pris indistinctement. La solde est la même pour les indigènes que pour les troupes françaises. La marche sur Médéa à 90 kilomètres au sud d’Alger, qui impose de franchir l’Atlas au col de Mouzaïa, donne aux Zouaves une première occasion de montrer leur endurance et leur vaillance. Clauzel occupe Médéa en novembre 1830. L’expérience paraît concluante. Paris approuve et fait envoyer courant décembre 3 000 fusils d’infanterie et 1 500 sabres pour armer les Zouaves. La loi du 9 mars 1831 confirme le souhait de réduire les régiments de ligne français engagés et de trouver des effectifs sur place et, en application, l’ordonnance du roi du 21 mars 1831 confirme les dispositions provisoires de l'arrêté du 1er octobre 1830 et porte l’effectif de chaque bataillon de Zouaves à 29 officiers, 891 sous-officiers et soldats et 8 enfants de troupe. Les bataillons recevront des volontaires français et étrangers. Les gradés français y sont admis au grade supérieur. La tenue est maure : une calotte rouge, une ceinture en toile de coton bleu, une veste avec manches et un pantalon court, veste bleue et pantalon rouge aux couleurs de l’infanterie. Cette mixité du recrutement, spécificité du corps des Zouaves, doublée d’une égalité de traitement au sens propre, est diversement appréciée lorsque la colonisation prend le pas sur la conquête militaire. L’ordonnance du roi du 7 mars 1833 modifie l’organisation des Zouaves et en particulier à l’égard des indigènes. Les deux bataillons de Zouaves sont réunis en un seul d’un effectif total maximum de 38 officiers et 1245 hommes, bataillon constitué de 2 compagnies françaises et 8 compagnies indigènes. Chaque compagnie indigène peut recevoir 12 soldats français et 92 indigènes. Mais surtout, le mode de recrutement des Zouaves se rapproche pour les français des autres corps de l’armée française, il était plus favorable auparavant, tandis que les indigènes se voient appliquer des règles spécifiques pour le recrutement : approbation du général et du sous-intendant militaire, durée d’engagement réduit à trois ans et rengagement d’un an, … L’accès aux zouaves est désormais limité pour les indigènes, dont l'effectif ira en diminuant dans ces unités. Même si au fur et à mesure de la conquête de l'Algérie un 2e bataillon de Zouaves est créé au moment de l'expédition de Mascara (ord. du roi du 25 déc. 1835), il est à deux compagnies françaises et quatre indigènes seulement. Les deux bataillons sont réunis sous les ordres d'un Lt-Colonel. Un 3e bataillon est pareillement constitué avec la garnison laissée à Tlemcen (ord. du roi du 20 mars 1837) avant d'être supprimé le 21 décembre 1838, soit un effectif ramené à douze compagnies (46 officiers et 1.326 hommes, selon l'ordonnance du 4 août 1839). Il n'aura donc pas été recruté d'indigènes dans les Zouaves en dehors des alentours d'Alger. Dans le même temps, dès 1830, les Turcos, compagnies et bataillons d'infanterie turque, héritiers des auxilliaires de l'armée ottomane, d'où probablement le surnom de Turcos, entrent au service de la France au fur et à mesure de la conquête de l'Algérie. Ces unités plus ou moins régulières rendent de précieux services à la France, tandis que les arabes y remplacent peu à peu les turcs. Il en existe à Oran, pris par Damrémont le 4 janvier 1831, et Mostaganem tenue dès 1830 par une garnison d'une centaine de Turcs à la solde de la France. Pareillement, à Constantine après la prise de la ville par la français en 1837, 800 fantassins dénommés Tirailleurs de Constantine entrent au service de la France. En 1840, le Bataillon Turc des Tirailleurs de Constantine est habillé d'un uniforme en drap bleu clair. Dans les provinces d'Oran et de Constantine, la filiation entre les bataillons turcs et les futurs bataillons de tirailleurs indigènes est donc directe. A
côté des unités de tirailleurs et de
spahis tendant
à se régulariser, entre 1830 et
1840, des troupes
indigènes auxiliaires se constituent en
Algérie : Réguliers et
auxiliaires forment une "sorte de
nébuleuse, écrit Jacques Frémeaux,
ayant pour
noyau le Service des
Affaires Indigènes" ou Bureau Arabe
après 1833.
1842-1854 A partir de 1841, avec l'arrivée de Bugeaud, nommé gouverneur général de l'Algérie, la France disposera bientôt de plus de 100 000 hommes et de nouvelles méthodes inspirées de l'expérience dans la lutte contre les partisans pendant la Guerre d'Espagne sont employées : allègement de l'équipement des soldats, remplacement des voitures par des bêtes de somme, mise de l'artillerie à dos de mulet, troupes divisées en colonnes mobiles, ... L'ordonnance du roi du 8 septembre 1841, regroupe à effet du 1er janvier 1842 les Zouaves en un régiment à trois bataillons de neuf compagnies, où ne sont plus admis que les français. Une seule compagnie de chaque bataillon est indigène, pour justifier le nom, l’uniforme particulier du corps ... et entretenir la gloire des premières années. On ne conserve en effet dans cette compagnie indigène que les plus anciens par égard pour les services qu’ils avaient rendus, et donc pour un temps seulement. Les Zouaves seront désormais des régiments d'infanterie français comme les autres, à l'unforme près. A cette époque, l'effectif des corps d'infanterie indigènes, "organisés en vertu d'ordonnances royales ou créés sous l'empire des circonstances, par des arrêtés des autorités locales", est selon un rapport de décembre 1841 du maréchal duc de Dalmatie, ministre de la guerre de Louis-Philippe, de 2.500 hommes (cité dans l'Historique du 1er RTA). Il ne faut donc pas chercher dans la faiblesse supposée des effectifs indigènes, la nécessité d'un recrutement distinct, d'autant qu'on a favorisé de bonne heure en Algérie le développement de la cavalerie indigène ... On va donc créer sous le nom de Bataillons de Tirailleurs Indigènes des corps spéciaux d’infanterie, où les français n’occuperont qu’une partie des emplois d’officiers et de sous-officiers. L'ordonnance du roi du 7 décembre 1841 réorganisant l'infanterie d'Afrique crée trois bataillons de Tirailleurs Indigènes, un par province (Alger et Titteri, Oran et Constantine), qui accueilleront désormais les indigènes à qui des règles spécifiques s’appliquent : accès aux grades et fonctions, avancement, durée du service, …(cf Chapitre II de l'ordonnance du 7 déc. 1841).
La formation des bataillons de Tirailleurs s'échelonne sur plusieurs mois en 1842. Les 5 compagnies du 1er Bataillon de Tirailleurs Indigènes de la province d'Alger sont regroupés à Maison-Carrée le 1er aout 1842. Le 2e Bataillon de la province d'Oran est constitué à Mostaganem en septembre 1842. Le 3e Bataillon de la province Constantine est formé dans cette ville le 11 août 1842 avec le bataillon turc de Constantine et le demi-bataillon turc de Bône. Le modèle des Tirailleurs Algériens sera par la suite repris dans les autres colonies (Tirailleurs Sénégalais en 1857, Tirailleurs Marocains en 1912, etc). Moins exotiques que les "Sénégalais" (issus des différents pays de l'Afrique sub-saharienne en réalité), les maghrébins sont plus nombreux dans l'armée française (32 RTA et RTT, 10 RTM / 26 RTS en 1939-40). Rapidement, le commandement français montre une grande confiance dans ces troupes et leur implication au service de la France ainsi que leur exotisme les rendront très populaires. Les régiments de Tirailleurs Algériens écrivirent pour l'armée française parmi les pages les plus glorieuses de son histoire. Ils participent à toutes les campagnes du Second Empire et de la IIIe République. Ils servent tout d'abord de force de souveraineté dans les territoires conquis participant à la plupart des opérations de conquête et de pacification en Algérie même : Laghouat (1852).
1854-1912 À partir de 1854, les tirailleurs vont servir hors d'Afrique du Nord. Pour la guerre de Crimée (1853-1856), un régiment de Tirailleurs Algériens à deux bataillons de neuf compagnies est créé par décret impérial du 9 mars 1854. A Sébastopol (1854-1855), les tirailleurs algériens gagnent leur surnom de "Turcos" du fait notamment de leur uniforme à la turque. Au 1er mars 1855, en exécution du décret impérial du 9 janvier 1855 un 2e Bataillon de Tirailleurs Indigènes est formé dans chacune des trois provinces de l'Algérie à trois compagnie au début pour la province d'Oran, quatre pour les autres, l'organisation est identique par ailleurs au 1er bataillon.. Il existe désormais huit bataillons de Tirailleurs Indigènes au total.: six en Algérie (deux dans chaque province) et deux au régiment de Tirailleurs Algériens de Crimée. IV - Le 1er janvier 1856, trois régiments de Tirailleurs Algériens à trois bataillons de six compagnies sont formés en application du décret impérial du 10 octobre 1855, un dans chacune des trois provinces de l'Algérie, à partir des deux bataillons de Tirailleurs Indigènes de chaque province et du contingent issu de cette prvince qui a fait partie du Régiment de Tirailleurs Algériens ayant pris part à la campagne de Crimée : - 1er
RTA d'Alger Chaque régiment compte 106 officiers et 4 059 hommes. C'est ensuite la campagne d'Italie ; Turbigo, Solférino (1859), du Sénégal (1860-1861) et de Cochinchine (1861-1864), l'expédition du Mexique ; San Lorenzo (1862-1867). Une première fois au cours de la guerre franco-allemande de 1870-1871 les Tirailleurs viennent défendre le territoire national.; en Lorraine, aux armées de la Loire et de l'Est. La Marche des Tirailleurs relate l'exploit des « Turcos » à Froeschwiller le 6 août 1870 où les Tirailleurs Algériens du 2e Régiment chargèrent les canons prussiens et furent anéantis à 90% pour s'emparer de 6 canons prussiens qui "balayaient la plaine". Campagnes de Tunisie (1881-1883), du Tonkin ; Extrême-Orient (1883-1886), de Madagascar (1895), le Tchad (1900) opérations de pacification en Algérie, au Sahara, ... En 1884, un 4e régiment a été formé en Tunisie. Lors de la campagne du Maroc de 1907 à 1913, mais aussi du fait des menaces grandissantes de guerre en Europe, le nombre de bataillons des trois RTA passent de 18 à 25 : 8 au 1er RTA, 9 au 2e, 8 au 3e, plus 12 au 4e RTA de Tunisie également engagé au Maroc.
1912-1920 En 1912, le recrutement des indigènes algériens, jusqu’alors recrutés par engagement volontaire, est complété par la conscription par tirage au sort avec appel à dix-huit ans et service de trois ans, en vue de la création de nouvelles unités (Loi du 23 décembre 1912), rendue nécessaire en raison de la réduction du temps de service militaire à deux ans pour les français (appelés à vingt ans) votée en 1905. En 1913, cinq nouveaux régiments, les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e, sont créés avec les bataillons engagés au Maroc. En 1914, les Tirailleurs vont à nouveau défendre le territoire national. Lire >>> Les Tirailleurs dans la première guerre mondiale <<< Voir les régiments de marche, les bataillons en 1914 sur le Forum Pages 14-18 Les Tirailleurs s'illustrent sur tous les fronts durant toute la guerre ; Guise, L'Yser, Champagne en 1914 et 1915, Verdun, La Somme, L'Aisne, La Malmaison en 1916 et 1917, Champagne, Soissonnais, Le Matz, La Serre en 1918 voisinent sur leurs drapeaux, sans parler des campagnes d'Orient. Les drapeaux des Tirailleurs sont parmi les plus décorés. En 1918,
sept nouveaux
régiments de marche sont
constitués en
principe avec un bataillon aguerri et deux bataillons de
recrues : 5e, 10e, 11e, 12e, 13e, 15e, 21e et deux régiments
mixtes transformés. A l'armistice, il y a sur le front de France, dix-sept régiments de marche de tirailleurs et le ler R.M.Z.T., d'autres sont en Palestine, au Levant, au Maroc, en Algérie et en Tunisie. En
juin 1919, les Armées de
l'Est fournissent à l'Armée d'Orient au
mois vingt-quatre
bataillons de tirailleurs en vue de créer aux
armées de Hongrie, du Danube et à la 122e D.I.
(Constantinople) huit
régiments de marche de tirailleurs.
Suivant des directives ministérielles, ces vingt-quatre
bataillons doivent être pris, groupés, dans huit
régiments existant déjà en France ou
sur le Rhin, transportés, et reformés sous de
nouveaux numéros pour six d'entre eux, les deux autres
conservant le leur. L'opération se traduit comme
suit : Par décision ministérielle du 10 décembre 1919, douze régiments organiques sont créés ou reformés : les 1er, 5e et 9e (Alger), 2e, 6e, 10e (Oran), 3e, 7e, 11e (Constantine), 4e, 8e, 12e (Tunisie). Au début de l'année 1920, ils totalisaient 123 bataillons répartis aussi bien en Algérie, au Maroc, en Tunisie, qu'à l'armée du Rhin, en Orient, au Levant ou même en France, dans les diverses unités de marche ou organiques. Au printemps de 1920, trois nouveaux régiments de marche sont formés (25e, 26e, 31e) avec des bataillons prélevés sur l'Algérie et dirigés sur l'Orient ou sur le Levant. Au 1er octobre 1920, on revient à des conceptions plus normales avec la dissolution des unités de marche et leur remplacement par des régiments autonomes (décret présidentiel du 10 juillet 1920). Au 31 décembre 1920, il existe 37 régiments comprenant un total de cent vingt bataillons. Douze régiments en Algérie et Tunisie, cinq au Maroc, neuf à l'Armée du Rhin, deux dans la Sarre, un à Constantinople, huit au Levant.
Au cours de la grande guerre, la France fait en outre appel des travailleurs indigènes v. Décret du 14 septembre 1916 et instructions relatifs au recrutement de travailleurs indigènes en Algérie http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb339763242
1921-1939 Entre 1921 et 1928, dix-sept régiments sont dissous. Les régiments stationnés en Algérie et Tunisie sont dorénavant numérotés de 1 à 12; les régiments stationnés hors de leur pays d'origine, mais dans le bassin méditerranéen conservent la série de 13 à 20. Les régiments stationnés en France sont numérotés à partir de 21, chacun d'eux était jumelé, pour la relève, avec un des régiments stationnés en Algérie-Tunisie, dont il prend le numéro augmenté de 20. Ils deviennent Régiments de Tirailleurs d'Afrique du Nord en 1924 pour redevenir Tirailleurs Algériens et Tirailleurs Tunisiens en 1926, numérotés dans la même série, les RTT portant les numéros multiples de 4, leur régiment d'origine. Les Tirailleurs stationnent également régulièrement en France après 1918.
Des modifications mineures sont apportées au cours des années précédant le second conflit mondial. Le 1er octobre 1936 est créé le 24e tunisiens. En 1936, la situation est la suivante : 1er R.T.A. Blida; 2e Mostaganem ; 3e Bône; 4e Sousse ; 5e Maison-Carré ; 6e TIemcen ; 7e Constantine; 8e Bizerte; 9e Miliana; 11e Sétif; 16e au Levant; 13e, 14e, 15e au Maroc; 21e Epinal; 22e Verdun: 23e Metz; 24e La Roche-sur-Yon ; 25e Sarrebourg; 27e Avignon; 28e Sathonay. Les régiments comprennent alors 2.500 hommes en moyenne dont 1/5 est représenté par l’encadrement français. Les tirailleurs sont alors à leur zénith, fournissant à la France une troupe nombreuse d’hommes fidèles.
Après 1939 Il y a ainsi avant la mobilisation de 1939, 21 régiments (16 RTA et 5 RTT) dont 10 stationnés en métropole. La mobilisation amène l'effectif au chiffre de 32 formations avec la création de sept régiments algériens et deux tunisiens (17e, 18e, 19e, 29e, 31e, 33e, 35e et 12e, 32e). Les renforts envoyés en France à cette époque comprennent les 5e,11e, 17e, 18e, 19e et 31e RTA, les 4e, 8e et 20e RTT. Le 20e RTT et le 29e RTA sont envoyés en Syrie, les autres étant conservés en Afrique du Nord, la plupart à proximité de la frontière libyenne. Lire >>> Les Tirailleurs durant la campagne de France 1939-1940 <<< Durant la Seconde Guerre Mondiale, une troisième fois, ils viennent en métropole en 1939-1940, puis seront de tous les combats de libération, en Tunisie (1942-1943), en Corse (1943), en Italie (1943-1944), sur l'Île d'Elbe (1944), en Provence (1944), dans les Vosges (1944), en Alsace (1944-1945). Après guerre en Indochine, plus particulièrement à la Bataille de Điện Biên Phủ en 1954. Les régiments de Tirailleurs Algériens (RTA) deviennent en 1958 « régiments de Tirailleurs » (RT), le « A » disparaissant. Les années 1963, 1964 et 1965 voient les dernières dissolutions des unités de Tirailleurs. 30 ans plus tard en 1994, à l'occasion du
cinquantenaire de la Libération, est créé
à Épinal, le 1er
Régiment de Tirailleurs,
détenteur des traditions des unités de
Tirailleurs
Algériens, Marocains et Tunisiens qui, de 1830 à
1965, se
sont illustrés sur les théâtres
d’opérations militaires du monde entier. Organisation Parmi les troupes issues de l'outre-mer (pour reprendre la terminologie officielle des années 1930), on distingue tout d'abord celles issues d'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie ; partie la plus importante de l'empire coloniale français, où sont affectés les deux-tiers des effectifs de l'outre-mer) qu'on appelle Armée d'Afrique et dont l'insigne est le croissant, de celles issues des colonies proprement dites (Afrique Noire, Indochine, ...) qu'on appelle les Troupes Coloniales et dont l'insigne est l'ancre de marine (encablée en sens inverse de celle portée par les marins). Cette première distinction correspond au statut des territoires concernés, qui évolue à plusieurs reprises. Dans les années 1930 toujours, l'Algérie dépend du Ministère de l'Intérieur (depuis la création des 3 départements en 1848), les protectorats de Tunisie et du Maroc, les territoires du Levant sous mandat français dépendent du Ministre des Affaires Etrangères, toutes les autres possessions d'outre-mer et mandats dépendent du Ministère des Colonies. On distingue ensuite les unités à recrutement indigène ; Tirailleurs, Spahis où l'encadrement et les spécialistes sont français, des unités à recrutement français ; Zouaves, Chasseurs d'Afrique. Là aussi, cette distinction correspond au statut des recrues concernées, les indigènes, contrairement à une idée reçue, ne possèdent pas la pleine nationalité française ; leur droit de vote est limité, l'accès à l'école, aux emplois publics, comme leur avancement dans l'armée, est restreint en droit et souvent aggravé dans les faits. En Algérie, les conditions d'admission au service et d'avancement des indigènes musulmans dans les armées, les fonctions et emplois auxquels ils peuvent être nommés relèvent de textes spécifiques.
La tenue historique La tenue historique des tirailleurs dite « à l'orientale » remonte à la création des premières unités. Elle est officiellement adoptée par décision ministérielle du 14 février 1853 pour les trois bataillons de tirailleurs. Cet uniforme comprend une veste en drap de forme boléro de teinte bleu de ciel ou bleu céleste ou bleu tirailleur bordée d’un galon plat de laine jonquille de 12 mm de large. Le devant est orné d’une arabesque en galon jonquille de 12 mm terminée en trèfle. Le galon fait une boucle simulant une fausse poche (tombô) Les coutures s'ornent d'un cordonnet de couleur jaune qui forme pour le sous-officier de magnifiques chamarrures. Sur chaque devant, un galon jaune dissimule une fausse poche et remonte vers l'encolure en dessinant un trèfle. Cette fausse poche s'appelle tombô. La couleur du tombô servait à l'origine, à distinguer le recrutement et la localisation des régiments de tirailleurs : Garance (rouge) correspondait au 1er RTA d'Alger, blanc au 2e RTA d'Oran et jonquille (jaune) au 3e RTA de Constantine. En 1884, le bleu du fond de la veste sera attribé au 4e RTA de Tunisie. Le pantalon de couleur bleu ciel ou blanc selon la saison est ample, avec de nombreux plis à la taille qui lui donnent un aspect bouffant dans le bas. Il est orné d’un cordonnet jonquille sur les coutures du coté. La coiffure peut-être le chèche ; bande de tissu blanc enroulée autour de la tête, ou la chéchia ; sorte de calotte de feutre cramoisie identique à celui des zouaves et des spahis. La ceinture, longue bande de laine cramoisie (rouge foncé) qui permettait de protéger l'abdomen du froid et évitait ainsi les maux intestinaux. Pièce traditionnelle de la tenue des tirailleurs, elle est portée par les tirailleurs et les sous-officiers. Cette ceinture s'observait dans toutes les unités de l'armée d'Afrique. Elle se différenciait par sa teinte : "cramoisie", elle était la ceinture des troupes indigènes : tirailleurs et Spahis ; "bleue" elle était attribuée aux troupes de souche européenne : légion étrangère zouaves, ... Les officiers ne porte pas cette ceinture car ayant accès aux médicaments, il n'avait pas besoin de se protéger. Cette tenue modifiée en 1879 va peu évoluer jusqu'à la première guerre mondiale.
La Nouba En plus de cette tenue particulière, les tirailleurs possèdent une musique originale, la Nouba avec son chapeau chinois (instrument de musique d'origine turque) et une mascotte qui marche en tête lors des défilés. Les tirailleurs, principalement recrutés parmi les pasteurs et les montagnards d'Afrique du Nord, étaient très attachés à la mascotte de leur régiment généralement un ovin, bélier, mouflon ou bouc, choisi pour la splendeur de ses cornes. Il était considéré comme un porte-bonheur. Avec ses qualités de détermination, de puissance et de virilité, cet animal symbolisait les qualités essentielles du guerrier. Le 13e
RTA en garnison en Allemagne entre 1953 et 1964 se dotera de tenues
orientales pour équiper la nouba ainsi que de petits
détachements d’honneur.
Composition des Régiments de Tirailleurs Algériens en 1939 : A la mobilisation, les
Régiments de Tirailleurs Algériens s'articulent
en théorie comme suit :
La Marche
des Tirailleurs Six canons balayaient la
plaine,
Crachant la mort sur nos lignards. " Mes enfants, dit le Capitaine, Faites-moi taire ces braillards ". Cette réplique étant très nette, Les Turcos froncent les sourcils, Et puis au bout de leur fusil, Ils ajustent leur baïonnette. Les Turcos, les Turcos sont de bons
enfants Les Turcos sont au moins cinquante Alors sans tambour ni trompette,
On voit bondir nos tirailleurs, En un moment la place est nette, Il ne reste plus d'artilleurs. Et quand ils cessent de se battre, Les six canons se trouvent pris. Mais eux tout sanglants et meurtris Les Turcos ne sont plus que quatre Autres version : Michel Roux (1924-1998) Autres chansons : Nos braves turcos - Krier et Helmer ... Sur l'air de la Retraite de Crimée :
Gentil
turco La Revue Les clairons ont jeté leur
fanfare aux échos
Prière pour nos
frères musulmans Variante : Prière pour les
Tirailleurs Combien d'entre eux sont morts sur les
routes de France ! Seigneur, dans votre infinie
bonté, Combien nous les avons aimés
!
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Les Tirailleurs durant la Grande Guerre |
Tirailleurs
africains - Éric
Deroo | Historama
HS n°10 Le musée de l'infanterie | Les Tirailleurs algériens, Razik Alex Menidjel |
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Les indigènes musulmans d'Algérie et le service militaire
Jusqu'en 1912, les « indigènes » ne sont recrutés que par engagement volontaire. Les « indigènes » musulmans d’Algérie, population la plus nombreuse, possèdent en effet une nationalité française sans citoyenneté ; leur droit électoral est limité, l'accès à l'instruction, aux emplois publics et militaires est restreint en droit et aggravé dans les faits. Ils ne doivent pas en contrepartie le service militaire, seuls les français jouissant des droits inhérents à leur état de citoyens ont le devoir et l’honneur d’en supporter les charges. Le recrutement des indigènes dans l'armée française n'est donc possible que sur la base d'un engagement volontaire. Certains représentants des indigènes font de la conscription un combat pour l’égalité des droits politiques : on ne peut demander aux indigènes de verser leur sang et de servir la France sans leur reconnaître à terme la citoyenneté Ces belles théories résistent mal devant la nécessité d'envoyer des troupes plus nombreuses au Maroc et préparer une guerre contre l'Allemagne. Par Décret du 3 février 1912, le gouvernement français impose le service militaire aux indigènes musulmans d’Algérie non naturalisés afin de compléter par la conscription les contingents fournis par les engagements volontaires trop faibles dans le contexte de l'époque. La conscription contribue à la création de cinq nouveaux régiments de Tirailleurs (loi du 23 décembre 1912). Le décret de 1912 met en place le recrutement par tirage au sort d'un contingent fixé chaque année en fonction des besoins pour chaque commune et tenant compte des engagements volontaires (au total environ 20% d’une classe d’âge pour les indigènes contre environ 80% pour les français). Le système inégalitaire du tirage au sort a été abandonné par la loi du 21 mars 1905 pour les français. En septembre 1916, une série de Décrets augmentera le contingent des indigènes et prévoira le recrutement par réquisition ... pour envoyer en France des soldats au front et de la main d'oeuvre aux usines de guerre ou dans les champs (Service de l'Organisation des Travaileurs Coloniaux). Près de 80 000 travailleurs et 175 000 soldats algériens sont envoyés en France entre 1914 et 1918, près de 36.000 de ces derniers (20%) sont morts pour la France (les musulmans en Algérie étaient 4,8 milions en 1914). La durée du service actif des indigènes musulmans est à l’origine en 1912 de trois ans plus sept ans de réserve, alors que les français effectuent depuis la loi du 21 mars 1905 (loi Jourdan-Delbel), un service actif d'une durée de deux ans. Modifiée à plusieurs reprises après 1912, la durée du service militaire restera souvent plus longue pour les indigènes ; la loi du 7 août 1913 portant à 3 ans la durée du service actif pour les français établit l’égalité avec les indigènes jusqu’au Décret du 28 septembre 1923 (Loi du 1er avril 1923) réduisant à 18 mois la durée du service actif pour les français, contre 24 mois pour les indigènes. La loi du 31 mars 1928, réduisant à 12 mois la durée du service militaire pour les français, ne s’applique pas au indigènes, qui continuerons à faire 2 ans de service actif. L’égalité est rétablie par la Loi du 17 mars 1936 allongeant à 2 ans le service actif pour les seuls français ... Egalement, les appelés indigènes ont, au point de vue de la solde, le même traitement que les engagés volontaires indigènes et ont droit à une prime d'incorporation mais pas à la retraite proportionnelle. On reproche à ces dispositions de faire des indigènes « des mercenaires et non des conscrits ». Enfin, le fonctionnement et l'organisation du service militaire des indigènes, incorporés à 19 ans au lieu de 20 pour les français, sont fixés par des textes spécifiques limitant leur accès à certains corps de troupe ou spécialités, grades avec des conditions d’avancement moins favorables qui leur sont propres ... Si le gouvernement français demande en 1912 aux indigènes l’acceptation du service militaire obligatoire « avec le loyalisme dont ils ont donné maintes fois les preuves », les élus indigènes souhaitent en échange « une représentation sérieuse et suffisante dans les assemblées de l’Algérie et de la métropole », demande qui n'aboutira qu'à de maigres réformes après chacun des deux conflits mondiaux (égalité de la solde en août 1943). Ce service militaire spécifique aux indigènes d’Algérie demeurera dans son principe jusqu'en 1962 et l’égalité de la durée du service militaire pour les indigènes et les français comme l’admission des indigènes dans tous les corps de troupe, grades et spécialités ... resteront toujours des revendications déçues des indigènes envers la France.
Le recrutement en Algérie, Maurice Bel Lire Guy Pervillé - La représentation parlementaire des indigènes algériens ... 1912-1962 L'Algérie révélée: la guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siècle, Gilbert Meynier Les Musulmans algériens dans l'armée française, 1919-1945, Belkacem Recham http://books.google.fr/
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