18e RTA 1940

Besmé |
Manicamp | Saint-Paul-aux-Bois


 
Manicamp, Besmé et Saint-Paul-aux-Bois, 8 mai 2012

             
Photos Michel Poggioli, AAAC Manicamp

18e RTA 1940 se devait de participer, au côté de l'Association Amicale des Anciens Combattants de Manicamp présidée par Luc Degonville, aux cérémonies de la victoire 1945 à Manicamp, Besmé et Saint-Paul-aux-Bois (Aisne), communes où a combattu le 18e Régiment de Tirailleurs Algériens en mai-juin 1940.

Ces deux dernières communes avaient choisi de mettre en ce 8 mai 2012, notre histoire locale au cœur d’une commémoration nationale et d’associer les combats de 1940 et les Troupes d'Afrique à la victoire finale de 1945. Comme chaque année, Manicamp célèbrera les 2 et 3 juin prochain le 18e Tirailleurs Algériens à l'occasion du 72e anniversaire des combats sur l'Ailette.

Hommage au Lieutenant Pierre Houzé à Besmé

A Besmé s'est déroulé en début d'après midi une émouvante cérémonie sur la tombe du Lieutenant Aviateur Pierre Houzé, héros des combats de 1940, mort pour la France le 6 juin 1940 à Besmé, sous-secteur du 18e RTA. L'histoire de l'aviateur alimente encore bien des légendes. Pour 18e RTA 1940, l
es récits brodés à souhait, pour palier au peu d'informations, dont pouvaient disposer leurs auteurs il y a plusieurs années sur le sujet, n'ont plus leur place aujourd'hui dans l'évocation des combats de 1940. L'Association veille au côté de la commune de Besmé au respect et à l'entretien de la mémoire du Lieutenant Pierre Houzé*.

Inauguration d'une plaque commémorative à Saint-Paul-aux-Bois

A Saint-Paul-aux-Bois, on avait choisi cette date du 8 mai, en cette année du 50e anniversaire de la fin des combats en Algérie, pour dévoiler une plaque commémorative des combats du 18e RTA sur la commune en mai-juin 1940. 18e RTA 1940 a ainsi pu rappeler l'héroïque défense de nos combattants de 1940 et le rôle des Troupes d'Afrique au côté de la France pendant 130 années. 18e RTA 1940 veille au côté de la commune de Saint-Paul-aux-Bois au respect et à l'entretien de la mémoire du 18e RTA.

Juilen Bauwens           

Dans la presseL'Aisne Nouvelle | L'Union

Interventions de 18e RTA 1940

Besmé, 8 mai 2012

Au nom de 18e RTA 1940, qui souhaite réhabiliter la mémoire de tous les combattants de 1940 et notamment du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens, qui combat sur l’Ailette en mai-juin1940. Au nom des familles des combattants du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens,

Merci à vous Madame le Maire, merci aux Anciens Combattants d’avoir mis en ce 8 mai 2012, notre histoire locale au cœur d’une commémoration nationale et d’associer les combats de 1940 à la victoire finale de 1945. C’est un acte fort, donnant aux premiers héros de la résistance française : nos soldats qui combattent ici en mai-juin 1940, « à l’avant-garde de la liberté »
, selon le mot du Gal de Gaulle, la place qui leur est due dans l’Histoire de notre pays.

Voilà pourquoi nous sommes ici, en ce 8 mai 2012, sur la tombe d’un héros des combats de 1940 : le Lt Aviateur Pierre Houzé de la 4e Escadrille « Cigognes » du Groupe de Chasse II/5, qui a donné sa vie, comme près de 100.000 soldats français en mai-juin 1940, pour la victoire finale de la liberté en 1945.

Car oui, le Lt Pierre Houzé est un héros, et ses exploits ont donné lieu à nombre de récits et légendes, dans lesquels la précision historique passe parfois au second plan. En ce lieu de recueillement, nous avons le devoir de dire plus humblement ce qui a été, et de nous en tenir pour cela aux archives civiles et militaires des armées de l’Air et de Terre.

Le Lt Pierre Houzé, Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 39-45 avec palme, 4 citations, parrain de la promotion 1960 de l’Ecole Militaire de l’Air est, selon son état civil, né le 16 juin 1911 à Paris 11e et Mort pour la France le 6 juin 1940, à Besmé.

Selon le Journal de son unité, le 6 juin 1940, le Lt Pierre Houzé est abattu au cours d'une mission dans le secteur Berry-au-Bac - Soissons, il se parachute, atteint le sol, et continue la lutte jusqu'à la mort.

Ces indications nous amènent à préciser que, selon les Journaux de Marches et Opérations des 17e et 18e Régiment de Tirailleurs Algériens et de la 87e Division d’Infanterie d’Afrique, c’est le 18e Tirailleurs Algériens, qui défend les 5 et 6 juin 1940, Besmé, Manicamp, St-Paul-aux-Bois et les ponts du canal de l’Ailette, et ce depuis le 19 mai, avec en arrière un bataillon du 17e Régiment de Tirailleurs Algérien à Camelin - Le Fresne.

Des dizaines de morts pour la France témoignent du combat mené par les Tirailleurs Algériens en ces lieux, les 5 et 6 juin 1940.

A nos héroïques défenseurs de 1940. Au Lt Pierre Houzé. Aux Tirailleurs Algériens du 18e Régiment.

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St-Paul-aux-Bois, 8 mai 2012

Au nom de 18e RTA 1940, qui souhaite réhabiliter la mémoire de tous les combattants de 1940 et notamment du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens, qui combat sur l’Ailette en mai-juin 1940, Au nom des familles des combattants du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens,

Je voudrais adresser de sincères remerciements à tous ceux qui ont permis qu'enfin, 72 ans après, nos Défenseurs de 1940 sortent de l'oubli.


Merci à vous Mr le Maire de St-Paul-aux-Bois, Merci à vous Mr le Pdt des Anciens combattants, Merci au Patrimoine St-Paulois.

C’est un acte fort, en ce 8 mai 2012 de mettre notre histoire locale au cœur d’une commémoration nationale et d’associer les combats et les combattants de 1940 à la victoire finale de 1945.

C’est un acte fort, en ce 8 mai 2012 de donner aux premiers héros de la résistance française : nos soldats qui combattent ici en mai-juin 1940, « à l’avant-garde de la liberté », selon le mot du Gal de Gaulle, la place qui leur est due dans l’Histoire de notre pays.

C’est un acte fort, en ce 8 mai 2012 de rappeler, à travers le 18e Régiment de Tirailleurs Algériens, la participation des Troupes d’Afrique à la victoire de 1945 et à tous les combats, sur tous les théâtres d’opération, au côté de la France, pendant 130 ans : Par quatre fois dans notre histoire ces Troupes venues d’Afrique, Tirailleurs Algériens en tête, sont venus défendre la Mère Patrie : en 1870, en 1914-1918, en 1939-1940 et enfin en 1944-1945.

En mai-juin 1940, c'est le Ier Bataillon du Cdt Delattre du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens appartenant à la 87e Division d'Infanterie d'Afrique, des réservistes algériens et français combattant côte à côte, qui tiennent tête aux allemands, à St-Paul-aux-Bois, vingt jours durant du 18 mai au 6 juin 1940.

Ce Ier Bataillon, c'est la gloire du 18e RTA. Il porte la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieurs, chèrement acquise au Levant en 1925-1926.

Sur l’Ailette, les 5 et 6 juin 1940, il remplira la mission de résistance sur place, qui lui a été confiée par le commandement, jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à l'anéantissement total.

Les dizaines de morts pour la France témoignent de l'importance du combat mené par les Tirailleurs Algériens en ces lieux, les 5 et 6 juin 1940.

En cette année 2012, qui marque les 50 ans de la fin d’un conflit en Algérie, demeuré douloureux, c’est un acte important de refuser l’oubli pour les algériens et les français qui ont combattu ensemble, ici, pour notre liberté à tous.


* Besmé veille au respect de la mémoire de son aviateur et ne confond pas histoire et fiction. Il est donc regrettable de constater qu'avec les restes de l'avion de ce grand pilote, déterrées récemment près du village, des légendes, qui n'ont pas leur place dans des cérémonies du souvenir, ont refait surface.

La version resortie (voir ci-dessous), dénuée de tout fondement historique, est tout à fait préjudiciable
au cours d'une commémoration à la mémoire des combats de 1940 sur l'Ailette, mémoire patiemment reconstruite depuis quelques années par 18e RTA 1940 notamment. Faire aujourd'hui encore état de la présence de cavaliers imaginaires, là où aucun renfort n'était en réalité disponible le 6 juin 1940 près de Besmé, parler de mission retardatrice, alors que les ordres sur l'Ailette étaient de mourir sur place, pas de se replier, apparait très sérieusement dommageable.



L'histoire locale une nouvelle fois malmenée

Julien Bauwens, de l'association Le Patrimoine Saint-Paulois, livrait à l'occasion de ce 8 mai des versions toutes personnelles de l'histoire locale ...


Un nième épisode des aventures du Lt Houzé

"Le pilote du Curtiss H-75 A2 n°179 s'éjecte de son appareil. Par chance il attérit à Besmé entre les lignes françaises et les lignes allemandes.
Il réussit à rejoindre le bois du Quesnoy où les militaires français retranchés lui propose une évacuation vers l'arrière.

Le lieutenant Pierre Houzé honore la promesse qu'il avait faite à ses camarades pilotes de ne jamais se rendre ou de fuire s'il était abattu.
Il échange son révolver de pilote contre un fusil mitrailleur et engage le combat contre les soldats allemands qui veulent réduire la résistance des troupes françaises retranchées dans le bois. Le lieutenant Pierre Houzé s'élance vers les soldats allemands en faisant usage de son arme. Après avoir abattu quelques soldats allemands, il est à son tour mortellement blessé et décède peu de temps après.
Après les combats, ce sont les soldats allemands qui lui donnent une sépulture le long d'un chemin reliant le bois du Quesnoy à la route de Besmé à Saint-Paul-aux-Bois.

Le lieutenant Pierre Houzé avait tenu sa promesse faite à ses camarades.
Après la guerre, son épouse refuse la restitution du corps de son époux, souhaitant qu'il repose sur le lieux de son décès.
Aujourd'hui, le lieutenant Pierre Houzé repose derrière le monument aux morts de Besmé."
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Ces combats au bois du Quesnoy ne sont attestés par aucune source. Les détails sont pareillement totalement imaginaires (Lire également ici).
"Le pilote du Curtiss H-75 A2 n°179 s'éjecte de son appareil." Oui, ses camarades en témoignent. Ces détails figurent dans le JMO de du groupe.
"Par chance il attérit à Besmé entre les lignes françaises et les lignes allemandes". C’est une forte probabilité, ses camarades le voit tomber dans le no man’s land et c’est à l’entrée est de Besmé que l’on retrouvera son corps.
"Il réussit à rejoindre le bois du Quesnoy" … Aucune source ne le confirme. …
"où les militaires français retranchés lui propose une évacuation vers l'arrière." Aucune source ne mentionne la présence de troupes françaises à cet endroit en 1940.
"Le lieutenant Pierre Houzé honore la promesse qu'il avait faite à ses camarades pilotes de ne jamais se rendre ou de fuire s'il était abattu." Oui, ses supérieurs et ses camarades en témoignent. Ces détails sur l’état d’esprit du pilote figurent dans le JMO du groupe.
"Il échange son révolver de pilote contre un fusil mitrailleur et engage le combat contre les soldats allemands qui veulent réduire la résistance des troupes françaises retranchées dans le bois. Le lieutenant Pierre Houzé s'élance vers les soldats allemands en faisant usage de son arme. Après avoir abattu quelques soldats allemands, il est à son tour mortellement blessé et décède peu de temps après." Aucune source ne le confirme.
"Après les combats, ce sont les soldats allemands qui lui donnent une sépulture le long d'un chemin reliant le bois du Quesnoy à la route de Besmé à Saint-Paul-aux-Bois." Le corps est retrouvé en 1941 sommairement enterré sous un abri métro d’un jardin de la rue qui porte aujourd’hui son nom.
"Le lieutenant Pierre Houzé avait tenu sa promesse faite à ses camarades." Ce détail sur l’état d’esprit du pilote figure dans le JMO de du groupe.
"Après la guerre, son épouse refuse la restitution du corps de son époux, souhaitant qu'il repose sur le lieux de son décès." Le Lieutenant Houzé est inhumé début 1941 au pied du monument aux Morts de Besmé à l’entrée de la rue qui porte aujourd’hui son nom.



Une version sur mesure de la Libération de Blérancourt

"Les véhicules des membres d'Aisne Club 44 ont rendu hommage aux militaires américains de la 3rd US AD. Julien, président de l'association le Patrimoine saint-paulois, a travaillé sur l'histoire de la Libération de Blérancourt en août 1944 ; il nous a ainsi permis d'emprunter le même itinéraire que les militaires de la 3rd US AD ont parcouru avant d'entrer dans Blérancourt."
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Selon les archives de la 5th US AD, ce sont les 4th US ID et 5th US AD (7th Corps) qui libèrent Blérancourt le 2 septembre 1944. Ces unités progressent entre l'Aisne et l’Oise, à gauche du 7th Corps, dont fait partie la 3rd US AD, qui progresse par l’axe Château-Thierry, Soissons, Laon, Vervins … et passe donc à plus de 20 kilomètres de Blérancourt (Lire ici).

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Les récits ci-dessus sont repris dans le compte-rendu de nos amis Aisne Club 44.