Les combats de 1940 sur l'Ailette | 18e RTA 1940

Les combats de 1940 dans l'Aisne



L'attente
En septembre 1939, u
ne fois sur le pied de guerre, presque toute l'Armée Française va prendre rapidement position le long des frontières nord et nord-est. Dans le nord de l'Aisne, la 9e Armée (Gal Corap), s'installe sur l'axe naturel vers Paris que forme la vallée de l'Oise. L'Etat Major du Général Billotte commandant le 1er Groupe d'Armées, s'installe à Folembray. Fin septembre le PC de la zone d'opérations aériennes nord s'installe à Chauny.

L'attaque
Vendredi 10 mai 1940, les allemands attaquent la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg (Plan jaune). La surprise est totale ... en fait, le commandement allié précisément informé n'y croyait pas. Nombre de permissions ont été accordées pour la Pentecôte ! En début de matinée, les meilleures unités alliées (7e et 1e Armées françaises, corps expéditionnaire britannique) sont envoyées dans la plaine belge où, selon les plans alliés, l'attaque principale allemande est attendue (Opération "Breda-Dyle"). Dans le nord de l'Aisne, après une attente de 8 mois, l'aile gauche de la 9e Armée française du Gal Corap passe la frontière belge le 10 mai au matin pour couvrir à sa gauche la progression de la 1e Armée et aller tenir la rive gauche de la Meuse de Namur à Givet. Installée sur la Meuse, la 9e Armée doit également relier à sa droite, la 2e Armée Huntziger défendant Sedan et ses environs jusqu'à la ligne Maginot. Le PC du Gal Corap est à Vervins, suivant les schémas de l'autre guerre "à la poignée de l'éventail", à plus de 70 kilomètres du front.

Les allemands dans l'Aisne
Mais c'est par l'est que les allemands pénètrent dans le Département de l'Aisne le 15 mai 1940. La 6. PanzerDivision, qui a percé le matin à Monthermé (Ardennes) sur la Meuse le front de la 9e Armée française, atteint Rozoy dans le nord-est du Département de l'Aisne puis Montcornet au soir. S'en suivent trois grandes batailles successives.

Au préalable, contrairemet à une idée trop répandue qui voudrait que l’armée française ne se soit pas vraiment battue, on doit mentionner de nombreux combats hérïques de retardement. Le 16 mai, c'est le 62e RI à Mont-St-Jean, le 5e RTM à La Capelle, ...
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La Bataille de Montcornet
Le 15 mai
1940, le colonel de Gaulle, commandant la 4e Division Cuirassée, est informé au GQG que le commandement veut établir un front défensif sur l'Aisne et l'Ailette pour barrer la route de Paris. La VIe Armée du gal Touchon, formée d'unités prélevées dans l'est, va s'y déployer, la 4e DCR (85 chars à peine), rassemblée d'urgence dans la région de Sissonne, reçoit l'orde d'opérer seule seul dans la région de Laon pour gagner le temps nécessaire à la mise en place de la VIe Armée.

Composition de la 4e DCR :
- 46e BCC chars lourds B1-bis.
- 2e et 24e BCC chars légers R35.
- 19e BCC et 345e CACC de chars D2.
- 10e Régiment de Cuirassiers.
- 322e Régiment d'Artillerie.
- 4e Bataillon de Chasseurs Portés.

Le 17 mai, de Gaulle contre-attaque vers Montcornet, village d'une importance stratégique majeure car située sur l'axe routier Reims - Laon - Saint-Quentin, point de passage obligé pour la logistique allemande. A 4 heures du matin, la 4e DCR est lancée sur Montcornet. Après avoir repris le village, vers midi, les chars B1 Bis sont pris à parti par des canons antichar et des Panzers allemands. Plusieurs chars doivent être abandonnés ou battre en retraite par manque d'essence, mais de Gaulle envoie l'infanterie nettoyer les poches de résistance ennemies à Chivres tandis que Clermont-les-Fermes est par ailleurs nettoyée par des chars D2. Vers 16 heures, de Gaulle lance une nouvelle offensive sur Montcornet repoussée par les canons antichar ennemis et la Luftwaffe. Vers 18 heures, la 4e DCR se replie sur ses positions de départ.

Les Panzers traversent l'Aisne :
- le 41. PzK Reinhardt
(6. PzD, 8. PzD) venant de Monthermé atteint Rozoy-s/Serre, Montcornet le 15, Guise le 17.
- le
 19. PzK Guderian (2. PzD, 1. PzD, 10. PzD) venant de Sedan est à Marle le 16, Moÿ le 17, St-Quentin le 18.



La Bataille de l'Ailette
Gamelin n'étant pas parvenu à "colmater" la brèche ouverte sur la Meuse par les Panzers dans les armées françaises, il doit se résoudre à s'opposer à l'extension latérale de la percée sur l'Aisne et l'Ailette. Le dispositif est rapidement prolongé sur la Somme. Weygand une fois nommé généralissime espère arrêter sur ces coupures l'offensive allemande.

Ce dispositif défensif Somme-Aisne,
surnommé « Ligne Weygand », traverse le département de l'Aisne :

- la Somme sur quelques kilomètres entre Ham (Somme) et St-Simon (Aisne),
- le canal Crozat de la Somme à l'Oise entre St-Simon et Tergnier,
- l'Oise de Tergnier à Abbécourt,
- le canal de l'Ailette de l'Oise à l'Aisne de Manicamp à Pont-Arcy,
- l'Aisne de
Pont-Arcy à Neufchâtel-s/Aisne.

On trouve dans l'Aisne du nord au sud au 4 juin 1940 :


- la 3e DLI PC à Crisolles,
- la 23e DI PC à Grandru,
- la 87e DIA PC à Vassens,
- la 7e DI PC à Crouy,
- la 28e DI PC à Chivres.

Le 5 juin 1940 au matin, l'attaque allemande (Plan rouge) débute par un violent bombardement terrestre et aérien sur tout le front de la mer à l'Ailette. Puis les divisions allemandes se lancent à l'assaut des canaux concentrant leurs efforts dans le secteur des 23e DI et 87e DIA, à leur jonction avec pour objectif Noyon par la vallée de l'Oise, et au sud dans le secteur des 7e et 28e DI, à leur jonction avec pour objectif l'Aisne et Soissons par le Chemin des Dames.

Article détaillé : Les combats de 1940 sur l'Ailette

La Bataille de l'Aisne
Les allemands attaquent le 9 juin le front de l'Aisne ...