Ailette 1940                              Association Amicale des Anciens Combattants de Manicamp | 18e RTA 1940                             Manicamp 1940

2-3 juin 2012 - 72e anniversaire des combats de 1940

Deux jours de commémoration pour le 18e RTA

          

Les deux jours de la troisième édition des commémorations des combats du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens sur l'Ailette en 1940, annoncés dans la presse, laisseront le souvenir d'une grande réussite, résultat d'une fructueuse collaboration entre l'Amicale des Anciens Combattants de Manicamp et 18e RTA 1940. La participation a été importante - tant aux cérémonies qu'à la conférence du samedi - de la part des élus, associations, et de la population, qui se réapproprie peu à peu cette page de son histoire. Le lancement du livre, diffusé par l'Association, consacré aux combats de 1940 autour de Manicamp, réalisé à partir d'archives inédites, a été un succès. La présence d'une garde au fanion de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique en uniforme de Tirailleurs Algériens de 1940, avec leurs ceintures distinctives rouges, était conjointement assurée par France 40 Reconstitution et 18e RTA 1940 du Collectif France 40.

Merci à notre photographe Michel Pogioli de l'AAACM

         

Samedi 2 juin 2012

Après avoir pris part aux Commémorations des combats de 1940 (une fois n'est pas coutume en ceinture bleue) avec nos amis Zouaves de France 40 à la Nécropole nationale de Champs, puis à Trosly-Loire à la stèle franco-allemande et à Guny au monument aux Morts et à la plaque du 9e Zouaves, 18e RTA 1940 a parcouru l’après-midi avec les Zouaves le secteur de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique en direction de Manicamp, où le soir se tenait une conférence animée par votre serviteur sur le thème des combats oubliés de 1940 dans le quartier du IIIe Bataillon du 18e RTA à Manicamp, objet d'un livre en vente aurpès de l'auteur, réalisé grâce aux archives inédites confiées par J-P Boigeol.

Kamel Mouellef est venu pour sa part de Lyon participer à nos cérémonies et dédicacer son ouvrage "Turcos, le jasmin et la boue", plusqu'une simple BD sur les Tirailleurs Algériens de la première guerre mondiale ... Merci Kamel !

         

Dimanche 3 juin 2012

La journée a débutée par un émouvant dépôt de gerbes à la Nécropole nationale de Champs où reposent des combattants de la 87e DIA tombés en mai juin 1940 sur l'Ailette. Après un recueillement 
avec la famille du lieutenant Maxime Viet, tombé à Manicamp le 5 juin 1940, sur la tombe de ce héros des combats sur l'Ailette, les trois régiments de la division ont été honorés : 17e et 18e Tirailleurs Algériens et 9e Zouaves et lecture a été faite de la prière des Tirailleurs par l'Amicale des Anciens du 1er RTA.

        

Au monument aux Morts de Manicamp, la Médaille Militaire a tout d'abord été remise à Gilbert Dieghi en présence notamment de mesdames Isabelle Letrillard (conseillère régionale), Evelyne Bouillon (maire de Besmé), monsieur Patrick Orvane (maire de Manicamp), des associations d’Anciens combattants accompagnés de très nombreux Drapeaux puis
hommage a été rendu tout particulièrement aux Tirailleurs Algériens du 18 avec la participation amicale de la fanfare de Folembray et de la Garde au Fanion de la 87e DIA, assurée par le Collectif France 40 qui rehaussaient ces commémorations suivies d’un vin d’honneur offert par l'Association aux personnalités présentes. Un repas à Guny clôturait ces belles cérémonies, qui se dérouleront l'année prochaine le samedi 1er et dimanche 2 juin 2013 !


Monsiieur J.-C. Viet,
fils du Lt Maxime Viet, reçoit
l'insigne de 18e RTA 1940

18e RTA 1940 tient à remercier le 1er Régiment de Tirailleurs d'Epinal pour son amical soutien, et plus particulièrement son officier Traditions, ainsi que l'Amicale des Anciens du 1er RTA.

Allocution de Monsieur Luc Degonville

Premier Adjoint et Président de l'Association Amicale des Anciens Combattants de Manicamp

Manicamp, 3 juin 2012 

Nous sommes réunis pour la 3e année à Manicamp afin de rendre un hommage mérité à nos courageux défenseurs de 1940 : les Tirailleurs Algériens du 18e Régiment. 

Il y a deux ans, pour le 70e anniversaire de 1940, notre Association Amicale des Anciens Combattants de Manicamp, a entrepris de faire revivre le souvenir de ces braves trop vite oubliés et elle a souhaité la pose d'une plaque aux combattants du 18e RTA de 1940, conscient que désormais la transmission de la Mémoire de ce régiment ici plus particulièrement nous incombe. 

Cette plaque, inaugurée l'an passé, fait de Manicamp le premier lieu de mémoire associé au 18e Régiment de Tirailleurs Algériens de 1940. 

En cette année 2012, qui marque les 50 ans de la fin d’un conflit en Algérie, demeuré douloureux, c’est un acte important de refuser l’oubli pour les algériens et les français qui ont combattu ensemble, ici, pour notre liberté à tous, Et de rappeler, à travers le 18e Régiment de Tirailleurs Algériens, la participation des Troupes d’Afrique à tous les combats, sur tous les théâtres d’opération, au côté de la France, pendant 130 ans. 

Par quatre fois dans notre histoire ces Troupes venues d’Afrique, Tirailleurs Algériens en tête, sont venus défendre la Mère Patrie : en 1870, en 1914-1918, en 1939-1940 et enfin en 1944-1945. 

En mai-juin 1940, c'est le IIIe Bataillon du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens appartenant à la 87e Division d'Infanterie d'Afrique, des réservistes algériens et français combattant côte à côte, qui tiennent tête aux allemands, à Manicamp, les 5 et 6 juin 1940. 

Qu'on se souvienne qu’il faudra deux jours aux allemands pour avancer du canal de l’Oise à l’Aisne jusqu’à à Blérancourt, soit 8 km au prix de lourdes pertes. Et que sur l’Ailette, les 5 et 6 juin 1940, le IIIe Bataillon remplira la mission de résistance sur place, qui lui a été confiée, jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à l'anéantissement presque total. 

***

Après l'attaque allemande du 10 mai 1940, comme au cours de la grande guerre, l'Ailette va interdire à l'ennemi la route de Paris par la rive sud de l'Oise : son canal qui va de l'Oise à l'Aisne se trouve début juin 1940 au centre de la « Ligne Weygand », la ligne de la dernière chance. 

Au sein de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique, constituée notamment des 9e Zouaves, 17e et 18e Régiment Tirailleurs Algériens, qui arrive sur l'Ailette le 18 mai 1940 au soir, le 18e RTA prend en charge les ponts entre Champs et le Bac d'Arblincourt, puis de Bichancourt début juin. 

Dès le 21, les allemands tentent de franchir le canal, ils sont systématiquement repoussés : la 9e Cie du Capitaine André Boigeol contre-attaque pour dégager Manicamp menacé et parvient à rejeter l'ennemi de l'autre côté du canal. 

Au début de juin, le Régiment a totalement relevé le 126e RI dans le quartier de Manicamp désormais occupé par le 3e Bataillon du Capitaine Vigne avec cinq Compagnies :
9e du Capitaine Boigeol puis Lieutenant Victori,
10e du Capitaine Fayolle puis Lieutenant Bensmaïne
11e du Lieutenant Gardien Compagnie d'Accompagnement du Lieutenant Maxime Viet
5e du Lieutenant de Malaussène 

Tandis que le IIe Bataillon du 18e RTA tient Besmé, le Bois de Fèves et le Bois de Manicamp et le Ier Bataillon Saint Paul aux Bois. 

La Citation à l'ordre de l'armée décernée à la 87e Division d'Infanterie Nord-Africaine relate la suite du glorieux combat qui s'engageait ici il y a 72 ans jour pour jour : 

" Attaquée sur la position de l'Ailette le 5 juin 1940, la 87e Division ... a opposé à l'ennemi une résistance héroïque. Toutes ses troupes : Infanterie, Cavalerie, Artillerie, rivalisant d'ardeur pour défendre à outrance les points d'appui, même lorsqu'ils étaient dépassés par l'ennemi ou encerclés, ne se sont repliées que sur l'ordre du Commandement, obligées souvent de se frayer un passage les armes à la main. 

" Regroupées après la bataille, ces mêmes unités faisant preuve d'une telle discipline et d'un magnifique esprit de devoir ont pu, à nouveau, être engagées dans de durs combats qui ont marqué la défense de l'Aisne, puis la retraite vers la Seine et la Loire. 

" Dans toutes ces opérations, la 87e D.I.N.A. a fait preuve d'abnégation, d'endurance, de vaillance, dignes des grandes traditions de l'Armée d'Afrique. 

Fin de citation. 

Cette retraite en bon ordre permet aux rescapés du régiment d’échapper à la captivité. On retrouvera ainsi nombre de Tirailleurs du 18e Régiment de 1940 dans les Forces Françaises Libres. Ainsi, le Capitaine André Boigeol, Croix de Guerre 14-18 – blessé et fait prisonnier à Manicamp le 5 juin 1940, libéré pour raison médicale, il prendra part à la campagne d’Italie en 1944. 

***

C'est donc une grande fierté pour Manicamp de rendre un hommage mérité aux braves Turcos du 18e RTA de 1940, qui se sont montrés ici sur l’Ailette dignes des longues traditions des Tirailleurs de l’Armée Française d’Afrique. 

Lecture de la citation VIET mort pour la France le 5 juin 1940 entre Manicamp et le canal de l'Ailette 

Le chant des Turcos 

A la mémoire des Turcos du 18e RTA tombés à Manicamp en mai juin 1940, aux Tirailleurs du 17ème , aux Zouaves du 9ème de la 87e Division d’Infanterie d’Afrique. Et à travers eux, à tous ceux qui sont tombés, il y a 72 ans pour la défense de la Liberté, premiers héros de la première Résistance française.







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