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Pendant des décennies, on a livré aux français une vision partielle, partiale et partisane de 1940 largement héritée de la propagande du gouvernement de collaboration avec l'Allemagne nazie mis en place par Pétain en 1940. Cette vision, amplifiant à dessin la défaite de la France, n'est pas totalement contredite par de Gaulle au nom de l'unité nationale notamment. Elle n'est en tous cas plus de mise aujourd'hui et enfin contredite par les historiens. La France avait de réels atouts en 1940, une armée moderne au moral élevé. Ses combattants sont les premiers héros de la résistance française. Aucune défaite n'est définitive !

21 février 2016
Pétain n’est pas le vainqueur de Verdun

Ce n’est qu’au prix de quelques raccourcis et omissions, profitant de la disgrâce de Nivelle en 1917, que Pétain est présenté comme le vainqueur de Verdun, ainsi que sa propagande a essayé de le faire croire en 1940.
Colonel en 1914, la guerre relance sa carrière. Il prend en juin 1915 le commandement de la IIe Armée, envoyée en renfort à Verdun après l’attaque allemande du 21 février 1916.
La chaine de commandement est alors la suivante (AFGG Tome X Vol1). GQG des Armées Françaises
Joffre Commandant en Chef des Armées Françaises depuis décembre 1915 (ex Commandant en Chef du GQG des Armées Françaises depuis avant 1914). Foch Adjoint au Commandant en Chef en octobre 1914. De Castelnau Chef d’Etat-Major Général des Armées Françaises en janvier 1916.
Groupe d’Armée Centre
Langle de Cary depuis décembre 1915
A la IIe Armée, Pétain a sous ses ordres Nivelle, commandant le 3e Corps d’Armée depuis décembre 1915, et Mangin, commandant la 5e Division d'Infanterie depuis 1914.
Une fois le front défensif de Verdun longuement organisé, Nivelle est nommé commandant de la IIe Armée le 1er mai 1916 et Pétain éloigné au GAC le 2.
Nivelle, vainqueur de Verdun, est nommé Commandant en Chef des Armées du Nord et du Nord-Est le 17 décembre 1916 (Joffre reste Commandant en Chef des Armées Françaises jusqu’au 26, cette fonction est alors supprimée).
"Pétain le défensif" devient Commandant en Chef des Armées du Nord et du Nord-Est le 15 mai 1917, après l’échec de l’offensive Nivelle sur le Chemin des Dames.
Foch est nommé Commandant en Chef du GQG des Armées Alliées en mars 1918 (Weygand Major Général).
Pétain n'est ainsi ni le vainqueur de Verdun, où il reste deux mois, c'est Nivelle, qui mène l'offensive et reprend le terrain perdu, et est nommé Commandant en Chef des Armées en décembre 1916, ni le vainqueur de 1918, c'est Foch, qui mène l'offensive alliée. 

4 avril 2013
La dernière rue Pétain débaptisée

Pour ceux de 40, Pétain est avant tout "le Père la défaite", les Ardennes infranchissables, le "maréchal Pétochard", qui choisit le camp du plus fort.
Ses doctrines militaires périmées contribuent au revers de 1940, la théorie des Ardennes infranchissables figure parmi nombre d'erreurs lourdes de conséquences : le remplacement du généralissime Gamelin en pleine bataille, la ligne Weygand, l'appel prématuré à cesser le combat du 17 juin 1940, le refus de poursuivre le combat dans l'empire, les armistices déshonorants avec l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, sans parler de la suite ...
Les "mensonges qui nous ont fait tant de mal" sont les siens. Les combats à peine terminés, c'est l'humiliation des combattants de 1940 (annulation des citations accordées aux unités restées en armes après le 17 juin 1940, ...) et du pays tout entier (l'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice) pour masquer la responsabilité de ses pairs, et installer en métropole, sous la protection des nazis, un pouvoir autoritaire le plus éloigné possible de tout processus démocratique.
On réalise alors qu'il choisit le camp du plus fort et refuse de quitter la métropole par pur calcul politique, pour entrer dans une collaboration "sincère" avec Hitler, souhaitée par une infime minorité parvenue au pouvoir par le mensonge et la trahison. Pétain livre alors la France et son empire, son armée, sa flotte, son industrie, son agriculture. N’épargnant rien au pays, bien au contraire, en choisissant de mettre la France hors combat, il prolonge la guerre et ses souffrances de plusieurs mois, comme le démontrera la reprise des combats en Afrique du Nord en novembre 1942.
Que pouvait-on faire d'autre ? Poursuivre le combat ! L'actualité de 1940 reste le refus de l'esprit d'abandon, qui a saisi une minorité autour de Pétain, qui use et abuse de son aura.
Le Pétain défait de 1940 puis collaborateur de 1940-1944, déchu à la libération, a lui même effacé le "prestige" du Pétain de 14-18. L’un n’aurait pas existé sans l’autre, les deux sont indissociables.
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Bien avant 1940, Clémenceau se heurte au "pessimisme catastrophard" de Pétain, qui, au moment de l'attaque allemande de mars 1918, replie précipitamment son PC de plus de 100 km de Compiègne à Provins. Clémenceau le remplace alors par Foch. Contraint de lui remettre le bâton de Maréchal dans l'euphorie de novembre 1918, le "Père la Victoire" dira : "Nous avons poussé Pétain à la victoire à coups de pied dans le c..".

20 décembre 2012

La paix des mémoires repose sur la connaissance et la divulgation de l'Histoire

En visite d'Etat à Alger cinquante ans après l'indépendance de l'Algérie, le président de la République française François Hollande, avec pour objectif de dire ce qui a été afin de se tourner vers l'avenir, a souhaité que les deux pays écrivent une nouvelle page d'une histoire commune et a reconnu les souffrances infligées au peuple algérien par la colonisation "système profondément injuste et brutal pour l'Algérie durant 132 ans".
Posant un regard apaisé sur le passé, le président de la République a déclaré que la vérité même quand elle est douloureuse, devait être dite : "Elle n'abîme pas, elle répare. Elle ne divise pas, elle rassemble. (...) La paix des mémoires repose sur la connaissance et la divulgation de l'Histoire." 

11 novembre 2010
Une plaque en hommage aux soldats musulmans
morts pour la France à la Grande Mosquée de Paris


Le 11 novembre 2010 à la Grande Mosquée de Pariis, a été dévoilée une plaque à la mémoire des soldats musulmans morts pour la France pendant la Première et la Seconde Guerre Mondiale.
Comme l’avait fait le président Gaston Domergue en 1926 lors de l’inauguration de la Mosquée de Paris, le ministre de la Défense a rappelé que « la République protège toutes les croyances […] que la nation n’oublie aucun de ses enfants tombés au champ d’honneur. A tous Français d’origines, Français de cœur et Français par le sang versé, elle exprime le même respect, la même reconnaissance. »

2 avril 2009
100 000 Morts Oubliés de Jean-Pierre Richardot 

En mai-juin 1940, plus de 100 000 hommes se sont fait tuer sur place pour défendre la France et l'Angleterre, dont ils ont sauvé le corps expéditionnaire à Dunkerque. Ce livre est leur histoire. Au cours des 47 jours de la bataille, à maintes reprises, en Ardennes, Argonne, Flandre, Picardie, Normandie (Saint-Valery-en-Caux), à Dunkerque, et devant Lyon, la proportion de soldats français tués en résistant à l'invasion a atteint 90 % des effectifs engagés. Les Allemands ont eu par jour plus de 2000 soldats mis hors de combat, dont une moitié de tués. Nos pères et grands-pères se sont aussi bien battus que les Américains quatre ans plus tard à Omaha Beach. En 1940, nos soldats voulaient poursuivre les hostilités. Jamais le peuple français n'a appelé Pétain au pouvoir. C'est un coup d'État, avec faux et usage de faux, qui a permis aux généraux français antirépublicains de livrer nos soldats à l'ennemi, de les menacer du conseil de guerre s'ils continuaient à se battre. Ce sont nos généraux, parfaitement incompétents et dépassés, qui ont rompu avec l'Angleterre et placé notre pays sous la tutelle nazie.
Jean-Pierre Richardot, journaliste et historien, est un ancien du Monde, de L'Express, de France 2 et de RTL. 

Le choix de la défaite

Plutôt Hitler que Staline. Pour certains, par haine du bolchevisme, de la démocratie parlementaire, des juifs, ... , la victoire sur Allemagne nazie n'était pas une bonne affaire. On saisi mieux ainsi les "erreurs" du commandement français. 

8 mai 2008
Le statut des indigènes musulmans en Algérie coloniale

Le terme indigène désigne les Musulmans et les Israélites « nés en Algérie avant l’occupation française ou nés depuis cette époque de parents établis en Algérie à l’époque où elle s’est produite » selon la définition du décret Lambrecht du 7 octobre 1871.
Le statut des indigènes reste tout d’abord incertain. On retient généralement de l'acte de capitulation de la Régence d'Alger du 5 juillet 1830 l'engagement de la France de ne pas porter atteinte à la liberté des habitants de l'Algérie et à leur religion, à l'appui du maintien des statuts personnels des indigènes découlant du droit musulman, du droit mosaïque pour les Juifs ou encore des coutumes kabyles, etc, malgré l’ordonnance d'annexion de l'Algérie "possession française " du 22 juillet 1834, qui aurait dû leur donner la pleine nationalité française tout comme la constitution de 1848, déclarant que l'Algérie est "terre française".
La Cour de Cassation vient préciser par un arrêt Enos du 15 février 1864, que si les indigènes algériens ont la « qualité de français », toutefois « ils ne jouissent pas de tous les droits rattachés à la citoyenneté française ». Le sénatus-consulte de Napoléon III sur l'état des personnes et la naturalisation en Algérie du 14 juillet 1865, complété par le décret d'application du 21 avril 1866, confirme la jurisprudence de la cour de cassation tout en prévoyant une possibilité d'accès individuel à la pleine citoyenneté française, après renonciation au statut personnel. Cette procédure ne sera guère utilisée.
Le décret n° 136 du 24 octobre 1870 (décret Crémieux), « déclare citoyens français les Israélites indigènes de l'Algérie ». La définition des indigènes visés collectivement est précisée par le décret Lambrecht.
Les indigènes musulmans, qui constituent la majorité de la population de l'Algérie, restent pour leur part des sujets français sans citoyenneté de surcroit soumis à des infractions spécifiques : droit accordé à l'autorité militaire de punir les indigènes depuis une circulaire de Bugeaud de 1844, encadré par la loi du 28 juin 1881 sur la répression « des infractions spéciales de l'Indigénat ».
Dans le même temps, l'Algérie, qui attire depuis 1830 des Français de métropole mais aussi des étrangers venus d'Espagne, d'Italie, de Malte ou d'Allemagne, leur ouvre depuis 1865 la possibilité d'acquérir la nationalité française par naturalisation individuelle. Après la loi du 26 juin 1889, instaurant la règle du droit du sol, un enfant né d'un parent né en France est Français dès sa naissance et un enfant né de parents étrangers est Français à sa majorité.
Les indigènes musulmans sont exclus de la loi de 1889 puisqu'ils ont déjà la « qualité de français ». En 1899, l'assemblée de l'Algérie comporte 48 représentants pour 630 000 européens, et 21 pour les 3,6 millions de musulmans.
Malgré l'espoir né de leur sacrifice pour la Mère Patrie en 1914-1918, aucune réforme n'aboutit entre deux-guerres. La loi Jonnart du 4 février 1919 met en place pour les indigènes musulmans, qui attendent collectivement l'égalité des droits, une nouvelle procédure de naturalisation confiée à l'autorité judiciaire et non plus à l'administration. La loi du 10 août 1927 assouplissant en France les conditions de naturalisations ne les concerne pas plus que le décret-loi 12 avril 1939 invitant les étrangers (eux sont français) à rejoindre l'armée française, naturalisation à la clé.
Européens et Musulmans voteront pour la première fois à égalité de statut lors du référendum du 28 septembre 1958 sur la nouvelle constitution.


Le statut des indigènes musulmans dans l'armée française
de 1939-1940


Depuis le début de la conquête de l'Algérie en 1830, les indigènes relèvent dans l'armée française de règles spécifiques en conséquence de leur statut civil. Ces règles concernent jusqu'en 1870 les indigènes musulmans et israélites. Les lois qui se succèdent jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale fixent leurs conditions de recrutement, avancement, emplois, solde, ... qui sont moins favorables que pour leurs camarades français. La justification de ces inégalités est la différence de statut : aux droits de citoyen français correspondent l'honneur des charges du service militaire. Français et musulmans n'ayant pas les mêmes droits, ils n'ont pas les mêmes charges ...
Ils ne peuvent tout d'abord servir que dans les corps indigènes (Zouaves puis Tirailleurs et Spahis). Nombre de services, de spécialités, d'emploi ne leur sont pas ouverts.
Le recrutement des indigènes musulmans se fait depuis le décret du 3 février 1912 par tirage au sort, d'un contingent fixé chaque année en fonction des besoins. Le système jugé inégalitaire du tirage au sort a été abandonné en 1905 pour les français. Les représentants des indigènes font de la conscription un combat pour l’égalité des droits politiques : on ne peut demander aux indigènes de verser leur sang et de servir la France sans leur reconnaître à terme la citoyenneté et une représentation sérieuse et suffisante dans les assemblées de l’Algérie et de la métropole.
La durée du service actif des indigènes musulmans appelés est de deux ans depuis le décret du 28 septembre 1923, réduisant à 18 mois la durée du service actif pour les français, puis à 12 mois par la loi du 31 mars 1928. L’égalité est établie par la Loi du 17 mars 1936 allongeant à 2 ans le service actif pour les français.
L'avancement des militaires indigènes nord-africains se fait, selon le décret du 2 mai 1914, visé par la la note du 22 octobre 1936, exclusivement au choix, alors qu'il peut être automatique pour les français. Ils ne peuvent dépasser le grade de capitaine, accordé à titre de récompense exceptionnelle après de longues années de service. Cet avancement se fait "dans le rang" avant 1939, puisqu'ils n'ont pas accès aux écoles militaires.
La lenteur de l'avancement, souvent criquée dans l'armée française, est encore accrue pour les musulmans : Les grades d'officier sont inaccessibles aux appelés. Les conditions d'ancienneté pour passer de sous-officier à officier sont théoriquement les mêmes que pour les français :10 ans, exceptionnellement 8, mais il existe un examen supplémentaire pour les indigènes ainsi qu'une condition d'âge : pour être proposé au grade de sous-lieutenant : 28 ans et 10 ans de service, lieutenant : 32 ans et 14 ans de service dont 4 de sous-lieutenant, capitaine : 43 ans et 25 ans de service dont 12 de grade d'officier. Pour les français, il faut 2 ans de grade de sous-lieutenant pour passer lieutenant et 12 puis 6,5 à 7 ans pour passer capitaine. Le nombre d'officiers indigènes est en conséquence dérisoire en 1939, malgré les demandes de réformes dont celle du Maréchal Franchet d'Espèrey. Un décret du 2 février 1940 viendra bien tardivement ouvrir l'accès aux écoles aux indigènes pour quelques mois.
Le déficit en sous-officiers est pareillement préoccupant du fait des conditions d'avancement toujours au choix pour les indigènes. Pour devenir caporal à un appelé, il faut 24 mois minimum, exceptionnellement 18 à un indigène. Pour le grade de sergent, il faut entre 4 à 8 ans pour un indigène, 12 mois pour un français. C’est donc dans la réserve seulement, après son service actif de 24 mois, qu’un appelé indigène peut être gradé. Pour les grades de sergent-chef et adjudant, ouverts aux seuls engagés , il faut respectivement 6 à 10 ans et 9 à 13 ans. Le grade d'adjudant-chef n'est pas ouvert aux indigènes. 
A grade égal, en toutes circonstances, le commandement appartient au gradé français, voir même dans certains cas de grade inférieur puisque certains emplois sont refusés aux indigènes : en l'absence du capitaine commandant la compagnie, emploi obligatoirement français, le capitaine indigène se soumet aux ordres du lieutenant ou du sous-lieutenant français prenant le commandement de la compagnie !
Les mess sont distincts pour les officiers indigènes et français.
La solde d’un sergent indigène, est par exemple d’un peu plus de la moitié de celle d'un sergent français. L'égalité des soldes entre français et musulmans est accordée en août 1943. Elle n'emporte pas l'égalité des pensions pour charges de familles ou de retraite chez les engagés.

6 mai 2007


L’immigration algérienne en France
De la fin du XIXe siècle à 1962

La présence algérienne en France s’inscrit désormais sur plus d’un siècle d’une histoire singulière. Les Algériens nourrissent un flux migratoire précoce et important de coloniaux vers la métropole dès la seconde moitié du XIXe siècle. Ni Français, ni étrangers jusqu’en 1962, les Algériens sont tour à tour "indigènes", "sujets français" puis "Français musulmans d’Algérie"...
L’immigration algérienne en France
Un vaste empire

Les français se reposent en 1939 sur deux assurances : la ligne Maginot pour fermer nos portes et les inépuisables réserves en hommes disciplinés de l'Empire pour les interventions mobiles. 
En 1939, la guerre d'Espagne venait de démontrer que le combat pour les conquêtes sociales est capable de rendre fort combatifs des antimilitaristes. Que la discipline et la bravoure des troupes africaines représentent une force encore imperméable aux courants des idées politiques et d'une obéissance totale. Que Hitler avait eu le dernier mot.  

15 février 2006
Le rôle positif de la présence française outre-mer

Un décret du 15 février 2006 vient d’abroger le deuxième alinéa de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ». Si la Nation exprime toujours « sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, … », le deuxième alinéa de l'article 4 de la loi : « Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit » devient : « Les programmes de recherche universitaire accordent à l'histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu'elle mérite. »
Il y eut pourtant un « côté positif » de la présence française outre-mer, une part de grandeur de cette sombre époque ; chez ceux qui ont compris que c’est à un dévoiement des Lumières que correspondait l’idée coloniale, ceux qui ont crié qu’un peuple libre ne peut sans se déshonnorer en opprimer un autre, du côté de Mendès plutôt que de Mollet, du côté de Sartre et d’Aron plutôt que de Soustelle, ou encore du côté de Mauriac. 
3 juin 2013
Alger, 3 Juin 1943

Sous la double présidence du général de Gaulle et du général Giraud est constitué à Alger le 3 juin 1943 le Comité Français de la Libération Nationale (C.F.L.N.), par lequel s'effectue la fusion des forces françaises engagées au côté des Alliés : Forces Françaises Libres du Comité National Français de Londres du général de Gaulle et Armée d'Afrique du Commandement en Chef Français Civil et Militaire d'Alger du général Giraud, resté fidèle à Pétain mais partisan de la reprise de la lutte contre l'Allemagne nazie. IFFL et Armée d'Afrique forment à compter du 1er août 1943 l'Armée Française de la Libération. Giraud sera peu à peu évincé et le CFLN laissera la place le 3 juin 1944 au Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).

14 avril 2012
14 avril 1942,
le procès de Riom est suspendu 

Le procès de Riom (Puy-de-Dôme), ouvert le 19 février 1942, devait démontrer que les hommes politiques de la période 1936-1940 étaient responsables de la défaite de 1940.
Les accusés, notamment Léon Blum et Édouard Daladier, retournent l'accusation contre les hauts responsables de l'Armée française, incapables de préparer et conduire cette guerre.
Le 14 avril 1942, après vingt-quatre audiences, le procès est suspendu pour un « supplément d'information ».
Les inculpés seront néanmoins incarcérés arbitrairement.

19 mars 2012
La guerre d'Algérie est terminée

Il y a cinquante ans que nous sommes réconciliés avec les allemands, après que l'Allemagne nazie a voulu asservir l'Europe. Il y a cinquante ans que la guerre d'Algérie est officiellement terminée. L'Algérie aspirait, elle, a son indépendance. Mais l'heure de la réconciliation n'est toujours pas venue.
Malgré les drames qui ont secoué l’Algérie pendant et après "les évènements", ce conflit est terminé et un regard apaisé doit être porté sur cette période douloureuse de notre histoire.
Pour mémoire, le prix humain payé par l’Algérie pour son indépendance (environ 250.000 morts) est dix fois plus élevé que celui consenti par la France pour tenter d'y maintenir son pouvoir.
8 novembre 2011
Centenaire des régiments de Tirailleurs Algériens


Alger 8 novembre 1941, à droite Huntziger, Weygand et Koeltz

La célébration, à l’automne 1941, du centenaire des régiments de Tirailleurs et de Spahis algériens donne lieu à de grandes cérémonies organisées à Alger par Weygand.
24 avril 2011
Note du Ministre de la Guerre du 24 avril 1941 

Aux généraux ayant sous leur commandement des troupes indigènes
, Huntziger, Ministre de la Guerrre de Pétain, indique par une note du 24 avril 1941 qu'aucune publicité ne devait être faite auprès des indigènes au sujet des concours d'admission aux écoles militaires ... toutefois, poursuit la note, vous voudrez bien ne pas rejeter leurs demandes et les laisser prendre part aux épreuves écrites. Les dispositions nécessaires sont prises pour qu'aucun indigène ne soit déclaré admissible après correction des épreuves..
Note du Ministre de la Guerre du 24 avril 1941
28 mars 2011
Le « scandale des Croix de Guerre »

Le décret-loi du 26 septembre 1939 avait institué la Croix de Guerre pour les citations individuelles pour fait de guerre. Les modalités d’attribution étaient sensiblement les mêmes que celles régissant la Croix de Guerre de 1914-1918. La croix était également similaire à celle de 1914-1918 avec le millésime 1939 sur le revers et un ruban vert avec deux larges liseraies et raies verticales rouges.
Le président du Conseil, Édouard Daladier, avait précisé dans une instruction du 18 octobre 1939 que « La Croix de Guerre constitue une haute récompense, distinguant le chef et le soldat qui se sont signalés au feu, par une action d’éclat caractérisée. … le commandement veillera à ce que cette récompense ne soit pas attribuée dans certaines unités avec trop de largesse par rapport à d’autres unités engagées dans des conditions analogues. »
A l’issue des combats, le nouveau pouvoir dénonce cependant un « scandale des Croix de Guerre » reprochant notamment à certains chefs militaires des faits d'armes fictifs, des attributions abusives, à titre collectif, ... Par cette humiliation faite aux combattants de 1940, il s'agit surtout de faire disparaitre les citations accordées après le 17 juin 1940 par des chefs favorables à la poursuite des combats, dont celle du Général Besson commandant le GA3, ordonnant que tout militaire resté porteur de son arme soit décoré de la Croix de Guerre. Etaient également intervenues depuis les combats la loi du 22 juillet 1940 portant sur la révision des naturalisations, la loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs, ... Ce « désordre insupportable pour les authentiques ayants droit » ... entraine l'annonce dès le 11 novembre 1940 d'une révision des citations décernées à compter du 10 mai 1940 et la suppression de la croix instituée en 1939.
Le décret du 28 mars 1941 stipule qu'à compter du 1er juin 1941, la Croix de Guerre instituée en 1939, ne devra plus être portée sous peine de poursuites. Elle est remplacée par une croix similaire avec le millésime 1939-1940 sur le revers et un ruban vert à raies verticales noires. A compter de ce même 1er juin 1941, le Journal Officiel publie une « Liste des bénéficiaires de citations accordées par les autorités de l'Armée de terre, homologuées après révision et donnant droit au port de la nouvelle Croix de guerre 1939-1940, instituée par le décret du 28 mars 1941 ».
A la Libération, l’ordonnance du 7 janvier 1944 interdira le port de la croix du 28 mars 1941 et rétablira la croix du 26 septembre 1939 avec le millésime 1939-1945. La révision de 1941 n'est pas remise en cause mais il est possible de demander l’homologation ou la régularisation d’une citation accordée en 1939-1940.

27 mars 2011
27 mars 1941
L'internement des militaires juifs d’Algérie


Citoyens français depuis le décret Crémieux de 1870, les juifs d'Algérie, sont mobilisés en 1939, principalement dans les Zouaves et les Chasseurs d'Afrique.
A l'issue de la campagne de France, Pétain, ayant pris le pouvoir en juillet 1940, fait abroger le décret Crémieux dès octobre 1940.
En février 1941, le général Huntziger, secrétaire d'Etat à la Guerre, demande au général Weygand, délégué général du gouvernement de Vichy en Afrique du Nord de "retirer tous les juifs des unités de l'Afrique du Nord" ... "Les rapports sur l'état d'esprit des troupes de l'Afrique du Nord font ressortir que les juifs demeurés dans les unités ont une influence néfaste et que, par leur manque de sens national, ils nuisent au bon moral dans ces unités".
Le général Picquendar, chef d'état-major de l'armée d'armistice, signe le 27 mars 1941 les circulaires organisant l'internement des militaires juifs, qui font leur paquetage et se rendent en avril 1941 à Bedeau (Oranais) et à Telergma (Constantinois). Ils sont "encadrés" à partir de mars 1942, par le Service d'Ordre Légionnaire, qui donnera naissance à la Milice.
Après novembre 1942, malgré le débarquement anglo-américain, Giraud, resté fidèle à Pétain, maintient l'internement des militaires juifs et l’abrogation du décret Crémieux. De Gaulle fait fermer en juin 1943 les camps puis rétablit discrètement  le décret Crémieux en octobre 1943.
24 octobre 1940
Pétain entre dans la collaboration


Après la célèbre poignée de main échangée sur le quai de la gare de Montoire-sur-le-Loir entre Hitler et Pétain, les deux hommes s'ntretiennent dans la voiture personnelle du Führer.
L'entrevue fera les gros titres de la presse française et dans son discours radiodiffusé du 30 octobre 1940, le chef de l'État français annonce qu'une nouvelle ère s'ouvre pour la France : de nation vaincue, elle accèder à un statut respectable en devenant le partenaire du vainqueur, dans le cadre du nouvel ordre européen dicté par l'Allemagne nazie.
Une des intentions de Pétain, lors de l'entrevue, était la collaboration militaire avec les forces de l’Axe en faisant participer l’armée d'armistice à une action militaire anti-britannique en Afrique.

7 octobre 2010
7 octobre 1940
Les juifs d'Algérie déchus de la nationalité française


L'importante communauté juive implantée en Algérie bien avant l'arrivée des français, tout d'abord considérée comme "Arabe de confession israélite", se voit accorder la nationalité française en 1870 par le décret Crémieux, contesté par un puissant mouvement antijuif au moment de l’affaire Dreyfus, puis dans les années 1930.
Le 7 octobre 1940, Pétain fait abroger le décret Crémieux par son ministre de l’Intérieur Marcel Peyrouton, en application des lois antijuives (le premier statut des juifs date du 3 octobre 1940) voulues par son gouvernement alors que les nazis n'avaient formulé aucune demande, et encore moins concernant l'Algérie.
Redevenus des indigènes, les juifs d'Algérie se rapprochent des indigènes musulmans contre le pouvoir colonial français et la dictature de Pétain.
Après novembre 1942, malgré le débarquement anglo-américain, facilité par la résistance algérienne (José Aboulker à Alger et Henri d'Astier de la Vigerie à Oran), Giraud, partisan de la reprise de la lutte contre l'Allemagne nazie mais resté fidèle à Pétain et sa politique antijuive, choisit comme gouverneur d’Algérie ... Peyrouton et maintient l’abrogation du décret Crémieux !
De Gaulle, craignant les revendications des musulmans, rétablira discrètement le décret Crémieux le 20 octobre 1943.

11 juillet 2010
10-11 juillet 1940
Pétain sombre dans l'illégalité


Tandis que le 18e RTA est stationné à Ste-Sévère-sur-Indre, canton de la Châtre, où il sera dissout dans quelques jours, Pétain, Président du Conseil depuis le 16 juin 1940, et Laval, Ministre de la Justice depuis le 23 juin, entrent dans l’illégalité en se débarrassant des institutions républicaines.
Le 10 juillet, ils font voter par une Assemblée nationale incomplète réunie à Vichy une révision des lois constitutionnelles de 1875 donnant tout pouvoir au gouvernement sous l'autorité et la signature du maréchal Pétain, pour promulguer une nouvelle constitution. Le texte adopté par 569 voix contre 80 et l'exposé des motifs lu par Laval aux parlementaires, prévoient que les Chambres subsisteront.
Le 11 juillet, en violation de la loi votée la veille, par 3 "actes constitutionnels", Pétain s'autoproclame chef de l'état à la place du Président de la République, ajourne les chambres (Assemblée Nationale et Sénat) et s'accorde les pouvoirs législatif, exécutif, ce qui le place en véritable dictateur concentrant tous les pouvoirs.
22 juin / 11 juillet 1940 : De l’armistice aux pleins pouvoirs

26 juin 2010
Les indigènes nord-africains prisonniers de guerre

Les quelques 80 000 indigènes faits prisonniers en 1940 ont été détenus pour la majorité en France occupée dans les Frontstalags (les nazis n'en veulent pas sur leur sol) séparés des prisonniers français transférés outre-Rhin. Certains seront libérés, d'autres parviendont à s'évader, beaucoup mourront de maladie.
En 1941, plus de 10 000 nord-africains quittent leurs camps pour aller combattre en Syrie (général de Verdilhac) contre les Forces Françaises Libres du général de Gaulle. En décembre 1941, presque tous les nord-africains ont rejoint leurs pays d'origine. Les plus valides restent en métropole travailler pour les nazis.

22 juin 2010
Le repli vers l'Afrique du Nord

Le repli de l'armée avec son matériel vers l'Afrique du Nord (l'avance allemande est spectaculaire mais fragile) et du gouvernement (les allemands veulent l'empêcher par la création d'une zone non occupée), près de réussir en juin 1940, furent ruinés non par les allemands mais par les défaitistes français, Pétain en tête.

17 juin 2010
17 juin 1940, une bévue sans précédent

"C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat." En pleine bataille, le message du 17 juin du nouveau Président du Conseil a des effets d'autant plus désastreux qu'il est doublé par l'ordre donné au général Colson, Ministre de la Guerre, dinterdire tout repli en cas d'arrivée de l'ennemi ! Il est également demandé aux troupes de ne pas faire sauter les ponts et de ne pas combattre dans les villes de plus de 20.000 habitants.
Dans la plus totale confusion, des troupes déposent les armes alors que l’armistice n'est signée que le 22 (pour entrer en vigueur le 25). L'essentiel des 1,5 millions de prisonniers français est capturé au cours de ces cinq jours.

14 mai 2010
1940, l'exemple hollandais

Le 10 mai 1940, les troupes allemandes entrent aux Pays-Bas. En cinq jours, la majeure partie du pays est occupée et une partie des troupes néerlandaises doit se rendre tandis que l'aviation, la flotte et le gouvernement néerlandais réussissent à quitter le pays. Dirigée à partir de Londres, la résistance néerlandaise à l'Allemagne nazie continue en dehors du territoire occupé, en conservant la haute main sur ses territoires d'outre-mer ...
"Le Gouvernement polonais, le Gouvernement norvégien, le Gouvernement belge, le Gouvernement hollandais, le Gouvernement luxembourgeois, quoique chassés de leur territoire, ont compris ainsi leur devoir".

3 décembre 2009
Etat des lieux

Chauny se situe en 1940 sur la ligne Weygand, à quelques kilomètres du secteur du 18e RTA sur l'Ailette. A lire certains commentaires sur la contribution de l'Afrique au cours de la deuxième guerre mondiale, beaucoup reste à faire pour la connaissance de l'histoire.
Chauny : tensions raciales et crise économique
Les articles de Marianne

16 septembre 2009
La fin

Si immédiatement après le référendum du 28 septembre 1958, proposant aux français une nouvelle constitution, de Gaulle vient annoncer à Constantine le 3 octobre 1958 un plan de développement économique et social en Algérie (Plan de Constantine), laissant entendre un engagement durable de la France en Algérie, la constitution d'octobre 1958 prévoit également (article 53) qu'une partie du territoire français peut être cédée avec l'accord des populations concernées. Le 16 septembre 1959, de Gaulle ouvre la voie à l'autodétermination en annonçant que l'ensemble des Algériens aura à se prononcer sur son avenir selon trois options : l'indépendance, la francisation dans l'égalité des droits dans une France de Dunkerque à Tamanrasset ou l'autonomie en association avec la France, qui garderait des prérogatives sur l'économie, l'enseignement, la défense et les affaires étrangères.
De Gaulle prédit que la première option conduira à la misère et à une dictature communiste ..., la seconde à l'installation des Algériens en métropole où le niveau de vie est plus élevé et la troisième au statu quo.

Lors du référendum du 8 janvier 1961 sur l'autodétermination en Algérie, à la question : « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? », le oui l'emporte avec 74,99 %.
Au référendum du 8 avril 1962 sur les accords d'Évian à la question « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant les accords à établir et les mesures à prendre au sujet de l'Algérie sur la base des déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 ? », la réponse est oui à 90,81 %.
Lors du référendum d'autodétermination de l'Algérie du 1er juillet 1962 organisé en Algérie, la question posée est : « Voulez vous que l'Algérie devienne un État indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies par les déclarations du 19 mars 1962 ? », la réponse est oui à 99,72 %.
La France reconnait l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet et celle-ci est proclamée en Algérie le 5 juillet 1962.


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