18e RTA 194087e DIA18e RTA 
 
Le 3e Régiment de Tirailleurs Algériens
(novembre 1942 - mai 1945)

Bône 10-11-1942 Le Danube 26-4-1945 Chaouach - Djebel Djifa - Le Garigliano - Rome - Sienne - Toulon - Marseille - Tarentaise - Pontarlier - Les Vosges - Strasbourg - Kilstett - Ligne Siegfried - Passage du Rhin à Spire - Stuttgart - Danube



Le 18e RTA, régiment de réserve formé en septembre 1939, est dissous en juillet 1940 à l’issue de la campagne de France mais nombre de ses combattants se retrouvent après novembre 1942 dans les rangs du 3e RTA notamment.

Le 3e RTA de Constantine en Algérie se distingue notamment au cours de la guerre du Mexique, lors de la bataille de San Lorenzo, qui lui vaut la Légion d'honneur et lors de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle, commandé par le colonel de Linares puis le colonel Agostini au sein de la 3e Division d'Infanterie Algérienne, il est cité quatre fois à l'ordre de l'Armée. Le 3e RTA est ainsi l'un des cinq régiments d'infanterie les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale avec le 4e régiment de tirailleurs tunisiens, le 2e groupe de tabors marocains, le Régiment de marche du Tchad et la 13e demi-brigade de Légion étrangère. 

Le 3e RTA a déjà combattu en France en 1870 et en 14-18. Combat en Tunisie en 1943 puis en Italie en 1943-44 Débarque en Provence en aout 1944 



Inscriptions au Drapeau 

Laghouat 1852, Sébastopol 1854-1855, Solferino 1859, San Lorenzo 1863, Extrême-Orient 1884-1885, Champagne 1915. Verdun 1916, l'Aisne 1918, Medjez-el-Bab 1943, Abruzzes 1944, Rome 1944, Toulon 1944, Vosges 1944, Indochine 1947-1954. 



Décorations

- Croix de la Légion d'Honneur en 1863 pour la prise de deux drapeaux le 8 mai 1863 à la bataille de San Lorenzo, par le tirailleur Ahmed Ben Miloud qui a reçu pour sa part la Médaille militaire,
- Croix de Guerre 1914-1918 avec 2 palmes et 1 étoile d'argent,
- Croix de Guerre 1939-1945 avec 4 palmes,
- Médaille d'Or de la Ville de Milan 

Le 3e RTA porte depuis 1945 la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918.

Fourragères



Citations

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 3e RTA a obtenu 7 citations collectives à l'ordre de l'Armée dont 4 pour le régiment et 3 pour les bataillons.

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1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A lors de la campagne d'Italie en 1943-44,
Ordre n° 096 D, le 25 mars 1944, général Giraud
 

« Superbe régiment qui, sous l'ardente impulsion d'un chef manœuvrier, le lieutenant-colonel Gonzales de Linares, a fait preuve des plus belles qualités guerrières. Par une action hardie, qui modifiait en pleine bataille les dispositions initiales, s'est emparé, le 12 janvier 1944, de la Monna Acquafondata, très aprement défendue. Poussant ensuite sans trêve et sans laisser aucun répit à l'ennemi, a rejeté celui-ci, dès le 15 janvier 1944, sur San Elia. A conservé pendant trois semaines de batailles dans un pays extrêmement difficile une attitude agressive, fournissant spontanément aux autres régiments de tirailleurs de la division une aide précieuse. S'est emparé de nombreux prisonniers, d'un armement et d'un matériel important. »

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2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A après le percement de la ligne Gustav par les troupes françaises en mai 1944, Décision n° 130 du 22 juillet 1944, général Juin 

« Glorieux Régiment qui, après s'être particulièrement distingué pendant la campagne d'hiver, vient à nouveau de s'imposer à l'admiration de tous au cours de la bataille de Rome. Commandé avec maitrise par un chef animé d'un esprit offensif aigu, et doué d'un sens manœuvrier très sur, le colonel de Gonzalez de Linares, le 3e R.T.A, a, depuis le 14 mai, mené une poursuite ardente soutenue sans relâche, malgré les efforts de l'ennemi. Se lançant au-devant des réserves adverses par la brèche de Castelforte, surprend par sa vitesse l'ennemi qui tente de se rétablir sur l'Orange-Linie, enlevant Coreno et Auzonia, se jette ensuite le 16 mai sur la position d'arrêt dite Dora-Linie, particulièrement forte du fait du terrain et l'enlève à la suite d'actions à la fois hardies et souples, prenant d'assaut le Môle de la Bastia et s'emparant, sans désemparer, dès le 17 mai, du Goulet d'Esperia. Bousculant les éléments retardataires ennemis couvrant la Ligne Hitler , il gagne de vitesse le Kampf-Groupe de la 26e Pz.-Division chagé de son occupation, puis repousse les contre-attaques lacées par le 9e Pz.-Grenadier Régiment, détruit à bout portant, avec l'appui du 7e Chasseurs, les casemates et tout le système défensif de cette position organisée, le 18 mai à la Côte 101. Se précipite dès le 19, à la poursuite de l'ennemi désorganisé, et le bouscule jusqu'à San Giovanni Incarico dont il s'empare en manœuvrant habilement, au milieu d'une bataille de chars qui n'arrivent pas à ralentir son élan. A fait au cours de cette randonnée un très grand nombre de prisonniers et pris un important matériel de toutes sortes. Reprenant le combat dès le 2 juin, part en pointe, entrainant tout derrière lui, dépassant, malgré la forme en retrait de nos lignes, les éléments alliés; parvient ainsi, en se battant, aux abords de la capitale dont il assura, dès le 4 juin, le débordement par le Nord-Est en venant border les rives du Tibre. A été de ce fait le premier à porter le drapeau de la France à Rome. »

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3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A lors de la campagne de France en 1944,
Décision n° 158, le 21 novembre1944, général de Gaulle 

« Régiment d'élite, déjà deux fois cité pendant la campagne d'Italie, et qui vient de se couvrir d'une nouvelle gloire, au lendemain même de son débarquement sur la terre de France. Magistralement commandé depuis le début des opérations par un chef doué des plus belles qualités militaires, le colonel Gonzales de Linares, le 3e R.T.A. a, par ses trois bataillons, pris une part capitale aux opérations de Toulon et de Marseille. Son 1er bataillon, énergiquement commandé par le commandant de Rocquigny, a enlevé la position clé du Croupatier, au nord de Toulon, puis s'est jeté au cœur de la ville, sans tenir compte de son infériorité numérique, coupant à l'ennemi tout itinéraire de repli, lui faisant 200 prisonniers et capturant un énorme butin. Son 3e bataillon, sous les ordres d'un chef dynamique, le capitaine Ruault, s'est frayé un passage dans les défenses avancées du nord de Toulon, les 19, 20 et 21 aout, portant par une habile manœuvre ses éléments au Revest, puis à Dardennes et le Moulins. A ensuite pris un part importante dans l'attaque en force exécutée contre la poudrière de Saint-Pierre le 22, enlevant sans un impétueux élan le quartier de Saint-Anne, en dépit d'une résistance acharnée de l'adversaire, lui prenant plusieurs centaines de prisonniers. A enfin coopéré à la chute de Marseille, grâce à l'action décisive de son 2e bataillon qui, sous les ordres d'un chef ardent, le commandant Valentin, s'est emparé de la colline de Notre-Dame-de-le-Garde, fortement organisée et tenue, pivot de la défense adverse. A ainsi prouvé à la France retrouvée, l'étonnante vitalité et l'esprit de sacrifice immuable de la vieille armée d'Afrique. »

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4e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 3e R.T.A lors de la campagne de France en 1944, Décision n° 1215, le 1er octobre 1945, général de Gaulle

« Magnifique Régiment, toujours au plus fort des batailles, qui, après s'être couvert de gloire en Italie, en Provence et dans le Jura, vient de se distinguer encore dans les Vosges, en Alsace, et en Allemagne.Sous les ordres du Colonel Agostini, malgré la pluie, la neige et le froid, s'est élancé, le 4 octobre, à l'assaut des Vosges ou s'accrochait un ennemi puissamment fortifié. A conquis de haute lutte, en dix jours de combats acharnés et malgré des pertes sanglantes, les crêtes couvrant la vallée de la Moselotte, puis cette vallée elle-même. Le 22 novembre 1944, s'est jeté sur les positions défendant le col de Bussang, les a enlevées d'un élan irrésistible, et a forcé les portes de l'Alsace. Au début de 1945, brusquement appelé à défendre Strasbourg dangereusement menacé au Nord, a opposé aux troupes de choc allemandes une résistance inébranlable. Son 3e bataillon, encerclé dans Kilstett, par deux bataillons d'élite allemands puissamment appuyés par des chars, résista avec acharnement, défendant le village maison par maison, permettant ainsi à la contre-attaque des autres éléments du Régiment de le dégager, obligeant l'ennemi à se replier avec de lourdes pertes en hommes et en matériel, lui faisant 500 prisonniers et mettant définitivement Strasbourg à l'abri des visées allemandes. Le 15 mars, chargé de la rupture de la ligne fortifiée allemande, au Nord de Bischwiller , après deux jours de combats acharnés et sanglants au milieu des champs de mines et des ruines de villages pilonnés par l'artillerie, atteignit ses objectifs, força l'ennemi à la retraite, l'obligeant à repasser la Lauter . Le 18 mars, après avoir libéré le territoire jusqu'à la frontière, poussa ses éléments de pointe en territoire allemand. Reprenant l'offensive, se porte à Spire après avoir traversé la ligne Siegfried. Passe à ce moment sous le commandement du lieutenant-colonel de la Boisse, franchit le Rhin par surprise et avec des moyens de fortune, dans la nuit du 30 au 31 mars, crée une tête de pont malgré une violente réaction de l'ennemi, bouscule et refoule des éléments jusqu'à l'Enz, après une poursuite de 80 kilomètres. Reprend ensuite sa progression jusqu'à Stuttgart en brisant les résistance ennemies échelonnées entre l'Enz et la capitale du Wurtemberg. Au cours de toutes ces opérations s'est emparé d'énormes quantités d'armes et de matériel et a fait plus de 3 000 prisionniers. » 



Débarquement de Provence

De Cogolin, l'Armée de de Lattre s'élance vers Toulon et Marseille

La prestigieuse 3e Division d'Infanterie Algérienne débarque à Cogolin

La Libération vue de Cogolin - Lettre de Sigismond Coulet

La nouvelle du succès de l'opération Dragoon, fait frémir jusqu'à Toulon, Marseille et Paris où la Résistance se prépare à l'insurrection.



Lieutenant du 3e RTA (3e DIA), Armée Française de Libération, France 1944

La tenue est presque entièrement américaine depuis le rééquipement opéré à l’été 1943, entre la campagne de Tunisie et celle d'Italie. Les seuls effets français conservés sont les coiffures, insignes et fourragère. 

Les coiffures 

Casque français modèle 26 avec croissant de l’Armée d’Afrique, chéchia rouge traditionnelle, calot aux couleurs de tradition bleu clair et jaune qui apparait. Le style US est alors très en vogue et le commandament doit demander aux officiers de conserver les coiffures traditionnelles ou d'adopter le calot aux couleurs de tradition.

Les insignes de grade 

Récupérés sur les anciennes tenues puis de fabrication locale, ils sont portés sur les épaulettes. Ce type de manchons d’épaulette, qui apparaît alors est toujours en vigueur dans l’armée française d’aujourd’hui. 

Les insignes d’unité

Insigne régimentaire en métal doré du 3e Régiments de Tirailleurs Algériens (3e RTA, Jusqu’à la mort) épinglé sur la fourragère et insigne en métal doré émaillé de la 3e Division d’Infanterie Algérienne (3e DIA, trois croissants et Cirta de Constantine) sur le blouson.
Insignes d’unité et fourragère sont portés en tenue de cérémonie uniquement. 

La fourragère 

Aux couleurs de la Croix de Guerre 14-18 en 1944, la fourragère rappelle les citations collectives à l’ordre de l’Armée obtenues au cours de la grande guerre par le 3e RTA, qui avait déjà combattu en France en 1870.
En 1944, le régiment vient à nouveau de se voir attribuer deux citations collectives à l’ordre de l’Armée en Italie (combats de janvier 1944 et combats de mai-juin 1944). Le 3e RTA reçoit encore par la suite deux citations et porte après 1945 la fourragère aux couleurs de la Médaille Militaire : il est le régiment le plus décoré de l’Armée Française en 1942-45 : 4 citations collectives à l’ordre de l’Armée après avoir combattu en Tunisie, en Italie, en France et en Allemagne.
La 3e DIA est pareillement la division la plus décorée de l’Armée Française en 1942-45 : 4 citations collectives à l’ordre de l’Armée après avoir combattu en Tunisie, en Italie, en France et en Allemagne. 

L’insigne de nationalité 

En tissu cousu en haut du bras gauche, avec un coq sur soleil levant et fond tricolore, il symbolise la renaissance de l’Armée Française. L’insigne a été créé en Tunisie, il est porté en Italie et conservé par les unités qui y ont combattu.
Il est concurrencé à partir du Débarquement de Provence par le patch tricolore surmonté du mot France d’origine américaine sans coq ni croix de Lorraine symbolisant l’unité de l’Armée Française (Le coq rappelant la composante Armée d’Afrique ralliée en 1942, la croix de Lorraine les FFL ralliés dès 1940 et les FFI en 1944).
Pour la 3e DIA, le coq marque aussi le souvenir de la terre de métropole retrouvée à Cogolin dans le Var lors du Débarquement de Provence en août 1944 (les armoiries de Cogolin sont ornées d'un coq). 

     

 

 

       

 

 

 

 

 

 



Débarquement de Provence


De Cogolin, l'Armée de de Lattre s'élance vers Toulon et Marseille

13 août, en mer, à bord du Cameronia, le colonel de Linares commente le débarquement avec son état-major. La mise à terre aura lieu sur la plage 262, La Foux au fond du golf de St-Tropez. La division se rassemblera dans la région de Cogolin puis dépassera les américains pour marcher vers l'ouest pour déborder Toulon par le nord.

Par les portes du Nord : la libération de Toulon et Marseille en 1944, François de Linares     

La prestigieuse 3e Division d'Infanterie Algérienne débarque à Cogolin, Août 1944


Courrier