18e RTA 1940
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Quierzy, terre d'histoire
Quierzy 1940
Quierzy 1939-1945


Quierzy se trouve en juin 1940 dans le secteur de la 87e Division d'Infanterie d'Afrique, qui tient le canal de l'Ailette (ligne Weygand) de l'Oise à Pont-St-Mard.

Le VIIIe groupe du 320e Régiment d'Artillerie Coloniale Porté, rattaché à la 87e DIA le 1er juin 1940, installe le 2 juin son PC à Bourguignon-sous-Coucy et sa 22e batterie au nord de la ferme Montjay, derrière le bois des Gravières (5 km à vol d'oiseau du pont de Bichancourt). Les canons de 75 du VIII/320 interviennent en appui direct du IIIe Bataillon du 18e Régiment de Tirailleurs Algériens, qui défend Manicamp et le canal.

Le VIII/320 reçoit là l'attaque allemande du 5 juin 1940.

Quatre régiments allemands sont lancés à l’assaut du canal de l'Ailette dans le sous-secteur du 18e RTA. Côté Oise, le 475. Infanterie-Regiment de la 255. Infanterie-Division attaque au pont de Bichancourt dans le Quartier de Manicamp du IIIe Bataillon du 18e RTA, au centre le 266. IR entre Manicamp et St-Paul-aux-Bois et à droite le 124. IR, tous deux de la 72. ID, dans le Quartier de St-Paul-aux-Bois du Ier Bataillon du 18e RTA. Le 485. IR de la 263. ID a également franchi le canal de l’Ailette vers Bichancourt derrière le 475. IR et avance vers Noyon par Quierzy, Varesnes.

La rive nord de l'Oise est tenue par la 23e Division d'Infanterie. Le 5 juin 1940, le 24e CA envoie à la mi-journée les éléments motorisés du 25e GRCA sur le canal latéral à l’Oise entre Varesnes et Quierzy pour en renforcer la défense de la rive nord face au sud, en liaison à Salency avec le 52e Bataillons de Mitrailleurs Motorisés, ce qui arrête jusqu'au 7 la progression du 485. IR vers le sud de Noyon par la vallée de l’Oise.

Derrière le Bois des Gravières, les premiers éléments ennemis arrivent le 5 juin à 6 h 30 au contact de la 22e batterie contournée par l'ouest. Le VIII/320 assure dès lors sa propre défense avec une section de Pionniers (Sous-Lieutenant Evrard du 624e) et quelques Tirailleurs du 18e RTA rescapés des premières lignes.

Les allemands sont tenus en respect toute la journée et subissent de lourdes pertes, mais la batterie est menacée d'encerclement.

Vers 16 heures, le Chef d'Escadron Patier commandant le VIIIe Groupe arrive à la 22e batterie et organise deux patrouilles de reconnaissance des positions ennemies en direction du nord-est. Il prend la tête de la première, l'autre est commandée par le Sous-Lieutenant Evrard. Les patrouilles sont contraintes de se replier devant le feu ennemi. Les patrouilles rentrent avec des manquants : le Chef d'Escadron Patier disparu et le Canonnier Levieil de la 22e batterie tué.

Toujours menacée d'encerclement, la batterie ne peut plus être approvisionnée.

A 18 h 30, l'escadron moto du Groupement de Reconnaissance de la Division (GRDIA 87) dégage la la batterie, qui reprend son tir. 

Vers 19 heures, des avions ennemis attaquent en piqué. Le tir n'est neutralisé qu'un moment, mais la situation devient critique, la 22e batterie a épuisée toutes ses munitions et l'ennemi commence à sortir du bois de Fèves en direction de Bourguignon.

A 20 h 30, la Batterie fait sauter ses pièces. Le GRDI et les mousquetons de la Batterie ouvrent un couloir par lequel s'opère le repli sur la ferme Montjay et la 24e Batterie, où la résistance se poursuit jusqu'aux dernières cartouches. Les pièces de la 24e batterie sautent vers 22 heures 30, tandis que l'ennemi venant du bois de Fèves progresse vers Besmé et bat Bourguignon de ses tirs.

Le Groupe rejoint alors le IIe Bataillon du 17e RTA du Chef de Bataillon Cafarelli pour prendre part à là défense de Camelin, où la lutte dans la nuit du 6 au 7 juin 1940, coïncide avec l'ordre de repli sur l'Aisne. C'est la fin des combats sur l'Ailette.
Ces combats héroïques sont peu connus.

Trois militaires sont Morts pour la France à Quierzy en juin 1940 :

Levieil Marcel, Canonnier au 320e RACP
(emplacement d'origine : tombe n°2)

Patier René, Chef d'Escadron au 320e RACP
(emplacement d'origine : tombe n°3)

Sendjesni Mohammed, Tirailleur au 18e RTA
(emplacement d'origine : tombe n°1)


Leurs noms sont totalement ignorés à Quierzy.

Quierzy a l'honneur d'abriter en son cimetière les tombes du Canonnier Levieil Marcel et du Chef d'Escadron Patier René. Les deux sépultures se trouvaient en 2013 anonymes et dans un triste état. Seuls quelques anciens se souvenaient des deux tombes provisoires avec leur casque, situées derrière l'église, puis déplacées près de l'entrée du cimetière, pour que les deux hommes tombés côte à côte reposent ensemble sur les lieux des combats et pour que Quierzy se souvienne des combats de juin 1940.

Avec le concours du Souvenir Français et de toutes les bonnes volontés, il sera bientôt rendu à ces tombes la simple dignité qui leur est due et au village sa mémoire.

Il s'agit simplement de rendre à nos combattants de 1940, qui sont les premiers résistants, la place qui leur est due dans notre histoire, dans nos commémorations, dans nos cimetières, dans notre mémoire, ...

Quierzy s'est engagé dans cette voie depuis plusieurs années déjà en donnant aux rues du village le nom de ses enfants Morts pour la France en 1940 :

Joseph BRIFFOTEAUX du 155e Régiment d'Infanterie de Forteresse décédeé le 15 juin 1940 à Combres (Meuse). Il n'avait pas 25 ans.

Louis SEQUEVAL du 45e Régiment d'Infanterie décédé le 25 mai 1940 à Lille. Il avait à peine 29 ans.

René SUEUR du 242e Régiment d'Artillerie décédé le 14 juin 1940 à Montsuzain (Aube). Il avait tout juste 22 ans. 

l'occasion du 11 novembre 2013, Quierzy a entendu, sans doute pour la première fois, les noms des trois militaires Morts pour la France sur le territoire de la Commune en juin 1940 :

Levieil Marcel, Canonnier au 320e RACP
Patier René, Chef d'Escadron au 320e RACP
Sendjesni Mohammed, Tirailleur au 18e RTA