Le Chemin des Dames (Route Départementale 18) se situe dans le département de l'Aisne entre Soissons, Laon et Reims sur la ligne de crête qui sépare la vallée de l'Ailette au nord et la vallée de l'Aisne au sud. Par extension, le Chemin des Dames désigne le plateau compris entre ces deux vallées. Son nom vient des filles de Louis XV, Victoire et Adélaïde, Dames de France, qui l'empruntent avant 1789 pour se rendre au château de La Bove à Bouconville-Vauclair. Le chemin relie d’ouest en est sur 25,9 km Aizy-Jouy à Corbeny. L'entrée ouest se situe sur la Route Nationale 2 (Soissons - Laon), au niveau du Calvaire de l'Ange Gardien, érigé en 1924. Le chemin rejoint à l'est la Route Nationale 44 (Reims - Laon).

Le Chemin des Dames est le théâtre de plusieurs batailles de la première et de la seconde guerre mondiale.

La bataille du Chemin des Dames de 1917, ou seconde bataille de l'Aisne, après celle de 1914, ou encore « offensive Nivelle », commence le 16 avril 1917 à 6 heures du matin par la tentative française de rupture du front allemand entre Soissons et Reims en direction de Laon. « L'heure est venue, confiance, courage et vive la France ! » lance à ces hommes le généralissime Nivelle.

Nivelle est commandant en chef des armées françaises depuis décembre 1916, à la suite de ses succès à Verdun. Il a succédé à Joffre, jugé trop statique après deux années de guerre de tranchées sans percée décisive. A Verdun, Nivelle a relevé Pétain en avril 1916 à la tête de la IIe armée pour y mettre fin à la guerre d'usure et reprend aux allemands les forts de Douaumont et de Vaux aux côtés du général Mangin.

Le plan initial d'une offensive de grande ampleur pour 1917, conjointe avec les troupes anglaises entre Vimy et Reims, (décidée par Joffre ...) doit être adapté après le repli allemand du 15 au 19 mars 1917 sur la ligne Hindenburg. Ce repli supprime en effet l'angle droit que forme la ligne de front entre Vimy et Soissons. L'attaque conjointe des Anglais sur la ligne entre Vimy et Soissons et des Français entre Soissons et Reims, prévue selon deux directions différentes, est abandonnée. Il y aura au final une attaque anglaise sur Vimy distincte de l'attaque française centrée sur le Chemin des Dames.

Sur le terrain, le Groupe d'Armée du général Micheler (dont le chef d'état-major est le colonel Gamelin) se compose de la Ve Armée du général Mazel, de la VIe Armée du général Mangin et de la Xe Armée du général Duchêne. La Ve Armée compte 16 divisions d'infanterie réparties en 5 corps, une division de cavalerie, deux brigades russes et un peu moins de 200 chars d'assaut. La VIe Armée compte 17 divisions d'infanterie réparties en 5 corps, une division de cavalerie et une division territoriale. La Xe Armée du général Duchêne comptr 9 divisions d'infanterie et est en réserve.


Trois divisions comportant des régiments de tirailleurs participent à ces combats entre avril et octobre 1917 (tome 10, volume 2 des AFGG) :


Il était prévu qu'au soir du premier jour la VIe armée aurait franchi l'Ailette. À J+1, la cavalerie devait couvrir la plaine située au nord de Laon; à J+4, on devait atteindre la Somme ...

100 000 hommes sont mis hors de combat du côté français en une semaine. L'offensive qui devait durer 24 heures, 48 heures maximum, se poursuit durant des semaines. La bataille de la Malmaison du 23 au 25 octobre 1917 préparée par Pétain, qui succède à Nivelle en mai à la tête des armées françaises, oblige les troupes allemandes à quitter le plateau du Chemin des Dames jusqu'à Craonne menacé par l'artillerie française.

La 38e division d’infanterie : 8e RMTA et 4e RMZT (11e CA de la 6e Armée) est engagée à partir du 23 octobre dans la bataille de La Malmaison puis vers Pargny-Filain et Chavignon.